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Christophe Theodorine : Mon père Theo, ce grand comique

24 mars 2017

Le benjamin de la famille a créé une page Facebook dédiée à son papa.

Tantôt boutiquier, tantôt pêcheur ou ivrogne, il a épousé les traits de plusieurs personnages. De son rôle de marsan boulet à celui qui avait repris le tube Amba labas à sa sauce avec sa version Lao, ici, entre autres, Christian Theodorine, plus connu comme Theo, est sans conteste l’humoriste qui a marqué plus d’une génération de Mauriciens. À l’époque, ils étaient nombreux à suivre ses folles aventures.  

 

Avec ses mimiques ou encore ses répliques – «Gro Georges to met seve dan manze» tiré de son sketch Boulette – et son histoire «di vin tonbe sek», sans oublier ses nombreuses imitations de politiciens mauriciens, Theo, qui a tiré sa révérence à l’âge de 42 ans le 17 mars 1992 (commémoré vendredi), ne carburait qu’à l’humour. Son moteur dans la vie, c’était le rire. 

 

Et son fils Christophe Theodorine, 30 ans, le benjamin de la famille – après son frère Jean-Bernard et sa sœur Christabel –, en sait quelque chose, même si la mort lui a arraché très tôt son père. «Si l’on demande à quelqu’un : “Connaissez-vous Théo ?” Il vous répondra sûrement que c’était quelqu’un de bon, un comique, un gars qui adorait les farces, les blagues. Mais peu sont ceux qui l’ont connu en tant qu’homme. Car Theo n’était pas toujours le comique que la plupart connaissent. Il y avait des moments où il savait se montrer sévère», confie Christophe. 

 

Il a tenu à marquer ce triste jour pour sa famille avec un groupe Facebook dédié à son papa, Christian Theodorine (THEO). Ce dernier n’a jamais manqué une occasion de prouver son amour à ses proches – à son épouse, ses enfants – et à sa moto, sa toute dernière acquisition. «La voiture ne l’intéressait guère», souligne Christophe qui avait 5 ans quand il perdu son père.

 

Ses débuts dans la police

 

C’est en s’inspirant de sa vie que, tout comme sa mère Claudette, son frère et sa sœur, il a continué à avancer en se refugiant dans les souvenirs heureux laissés par celui qui était l’aîné d’une famille de trois enfants et qui habitait à Les Salines, Port-Louis : «En 1967, à l’aube de ses 17 ans, il s’est lancé dans le professorat. Il travaillait dans un collège à Mahébourg et enseignait la littérature.»

 

En 1971, cette homme à multiples facettes – il aimait la gravure, la peinture, le bricolage et l’écriture – intègre la Special Mobile Force. «Il y est resté pendant sept ans, avant de faire ses premiers pas aux Casernes centrales», raconte ce fils qui n’a cessé, au fil des années, d’appprendre encore et encore sur son très charismatique père. «Dans ce corps de grand gaillard, il y avait un cœur de gosse. Il adorait les jeux de construction, qu’il s’agisse de maquette ou d’aéromodelisme. Il avait même fabriqué un petit avion made in Theoqu’il avait construit avec beaucoup d’application.»

 

Son père, qui adorait se retrouver sur scène, poursuit-il, était aussi une personne qui savait écouter et qui était toujours prêt à rendre service. «Il ne pouvait jamais refuser quand quelqu’un lui demandait quelque chose. C’était plus fort que lui. Et les fois où il disait non, c’était vraiment parce qu’il ne pouvait pas le faire. C’est difficile de compter le nombre d’amis à qui il a rendu service tellement il y en a eu. Aujourd’hui, très peu de personnes nous témoignent de la sympathie. Merci à ce petit groupe de personnes qui nous est resté fidèle et qui continue à faire vivre son souvenir à la télévision ou à la radio.»

 

L’héritage que l’humoriste a laissé derrière lui est aujourd’hui l’ADN de la famille. «Pour répondre à une question qui revient souvent : oui, nous songeons quelques fois, avec mon frère et ma sœur, à prendre sa relève, pour porter le flambeau et ensuite le transmettre à nos enfants. Car, comme lui, nous aimons chanter, bricoler et nous avons en nous la fibre du comique et de l’imitateur qui coule dans nos veines.» 

 

Pour Christophe, il n’y a pas de doute : son père aurait fait un excellent grand-père : «Il aurait pu faire encore beaucoup de choses mais le destin en a décidé autrement. Dommage qu’il n’ait pas connu ses petits-enfants, ses belles-filles et son gendre.» 

 

Pas un jour ne passe sans que Christophe, Training Manager à KFC, et les siens ne pensent à leur grand comique. «25 ans après son départ, son souvenir est encore bien présent à travers des anecdoctes, des répliques de sketches ou des photos. Je pense que chaque père est considéré comme un héros. Moi aussi, c’est ce que je pense de mon papa car il faisait des choses extraordinaires.»

 

Pour lui, qui est marié depuis 11 mois, c’est toujours une grande fierté de dire que son père, «ce héros», était «un comédien, un ami, un papa exemplaire».

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