Le jeune homme n’écarte pas l’hypothèse d’un retour sur la piste synthétique.
Il a rangé crampons, dossard et maillot, et arbore désormais un look de gentleman en costume cravate. Lui, c’est Fernando Augustin, ancien coureur du 200 m, du 400 m ou encore du relais 4 x 400 m. Originaire de Grand-Var, à Rodrigues, celui qui s’est affiché aux côtés de Stéphane Buckland ou encore d’Eric Milazar lors des grands meetings sportifs nationaux et internationaux, a pris ses distances des tours de piste. Quoi qu’il en soit, à 34 ans, ce changement ne l’a pas empêché de se positionner dans les starting-blocks et de prendre un nouveau départ.
Candidat déchu aux dernières élections dans la région 2 (Maréchal), Fernando Augustin s’est vu octroyer un poste de conseiller sportif au sein de la Commission de la Santé et des Sports. Un virage que le jeune homme ne regrette en aucun cas. «En tant que sportif, je suis fière d’apporter ma contribution aux jeunes de mon pays dans ce domaine. Je m’occupe actuellement de plusieurs dossiers. Par exemple, les grands événements sportifs à venir au niveau national et international, auxquels les athlètes rodriguais vont participer», avance fièrement Fernando Augustin, dont le quotidien ressemble en tout et pour tout à un véritable marathon. Car en sus de son emploi au sein de la Commission de la Santé et des Sports, il est également le propriétaire de BodyFit Gym, situé à Lataniers.
«J’encadre les abonnés du gymnase. Je donne également des cours d’aérobic ou encore des conseils sur la nutrition. L’engouement que ces services ont suscité m’a poussé à créer le Festival aérobic, qui figure d’ailleurs dans le calendrier sportif annuel de l’île. Il faut dire que maintenant, le Rodriguais est conscient qu’il doit miser sur son capital santé», fait ressortir le sportsman. S’il se dit bien dans ses baskets, la maladie ne l’a malheureusement pas épargné.
Pour cause, il vit avec le diabète depuis plusieurs années. «Chaque matin, je dois m’injecter de l’insuline. Cette maladie m’est tombée dessus comme ça. Pourtant, j’ai toujours surveillé mon alimentation et fait beaucoup de sport, mais le facteur héréditaire a pris le dessus sur tout cela. C’est une maladie qui affecte beaucoup de Rodriguais, tout comme l’hypertension et le cholestérol. D’où le fait que je sillonne également les villages de l’île et réunis les habitants pour environ deux heures de causerie afin de les sensibiliser au sujet des maladies non transmissibles.»
C’est en 2010 qu’il a décidé de retourner dans son île natale après avoir passé six ans au Dakar où il s’entraînait, plus précisément au Centre international d’athlétisme de Dakar. «Puis, en 2004, je suis allé vivre en Suisse où j’ai décroché quelques diplômes dans le domaine sportif, tout en poursuivant ma carrière.»
S’il a pris ses distances des pistes synthétiques, Fernando Augustin n’a pas pour autant dit son dernier mot. Envisage-t-il de faire son come-back ? «Le stade de Camp-du-Roi est actuellement en rénovation. Qui sait, peut-être que lorsque les travaux seront terminés, je vais me lancer de nouveau», concède ce dernier. Car le mot impossible ne fait pas partie de son vocabulaire. Rendez-vous dans quelque temps, peut-être, dans les… starting-blocks.