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Gregory Batterie : de basketball et de cuisine

«La cuisine, pour moi en particulier, est un art en soi», nous dit le jeune cuisinier.

Il a deux passions. Sur un terrain de basket, il encadre des jeunes qui excellent dans ce sport et côté cuisine, il rivalise d’originalité dans son monde où le salé et le sucré se conjuguent avec harmonie. Il nous invite à découvrir les deux aspects de sa vie...

Il dribble avec un ballon de basket mais aussi avec des ingrédients... Car il a deux amours : la cuisine et le sport, plus particulièrement, on l’aura compris, le basketball. Et pas la peine d’insister pour savoir lequel il préfère. D’entrée de jeu, Gregory Batterie confie que ce sont les deux axes de sa vie. Du haut de ses 24 ans, et de son 1m81, le jeune homme a donc deux passions qu’il met en oeuvre avec beaucoup de sérieux, d’assiduité et de motivation. Puisque, entre son tablier de jeune chef et sa casquette de coach de basket, il a choisi de porter les deux.

 

Il y a quelques mois encore, c’est avec son équipe qu’il a gagné la 18e édition de la Coupe des Clubs Champions handisport de l’océan Indien 2024 ; une fierté après des mois de travail, d’entraînement et de préparation de stratégie. Et en final, face à l’équipe de Madagascar, l’île Maurice a brillé de mille feux. «La Coupe des Clubs Champions est pour moi une compétition très importante. Il s’agit de partage et de savoir-vivre entre les îles voisines. Mon arrivée dans le Club handisport de la fraternité mauricienne des malades et des handicapés à Grande-Rivière a tout changé dans ma vie. Mon premier déplacement avec le club était à Madagascar et c’était aussi la toute première fois où je jouais avec une équipe de seniors à l’âge de 16 ans. C’était très stressant ; en plus, je devais jouer au basket en fauteuil. Je n’avais que quelques mois d’entraînements dans les bras. Une fois à Mada, je m’étais retrouvé avec une armada de joueurs d’expérience dans l’équipe. Mais à cette époque, on avait été battus  par les Malgaches. Ensuite, on a voulu prendre notre revanche et en 2019, on a repris le titre de champion de l’océan Indien sur le territoire malgache. Cette année aussi, on s’est dit qu’on n’allait pas se laisser faire par les Malgaches», nous confie le jeune coach qui savoure cette nouvelle victoire.

 

«Cette victoire, on a commencé à la préparer après la défaite de 2015 à Mada et ça a continué après celle de 2017 à Maurice. Personnellement, je la dédie à toutes les personnes qui ne respectent pas les personnes en situation de handicap. Le club est déjà en préparation pour les prochains jeux», souligne Gregory les yeux rivés sur l’avenir et qui, depuis quelques années déjà, vit sa passion en tant que coach. «Le coaching en basket est pour moi plus qu’une activité d’encadrement. Cette mission porte une responsabilité qui est d’accompagner les jeunes joueurs dans leur passion. Les objectifs peuvent être multiples et variés tant du côté des joueurs que du côté du coach. Cela va de la victoire à la vie de groupe en passant par l’épanouissement technique mais également psychologique du pratiquant», nous précise l’entraîneur qui malgré son jeune âge jouit déjà d’une bonne réputation dans le milieu.

 

Pour lui, les qualités pour être un bon coach sont nombreuses et impératives pour tisser des liens avec ses protégés. «Pour réussir en tant qu’entraîneur, il faut être patient. Plus les joueurs que vous entraînez sont jeunes, plus vous devez être patient. Tous les joueurs ne sont pas là pour la même raison. Certains vont réussir en tant que joueurs, d’autres ne vont pas tant réussir que ça, d’autres encore ne sont là que parce que leurs parents les obligent à venir. Le défi est de faire en sorte qu’ils soient tous attentifs et qu’ils suivent les instructions. L’encouragement est aussi important dans le processus. Cela va avec la patience. C’est très frustrant pour un entraîneur de voir un joueur, ou toute l’équipe, continuer à faire les mêmes erreurs. Aussi longtemps que les joueurs continuent à faire des efforts, on se doit de les soutenir. Continuer à les encourager et à leur dire ce qu’il y a de positif dans ce qu’ils font est important», ajoute le jeune coach, en précisant qu’il lui faut aussi toujours être à l’écoute : «Il faut savoir écouter ce que vos joueurs sont en train de vous dire, que ce soit verbalement ou par leurs actes.»

 

Engagement

 

Pour lui, c’est un aspect important de cette partie de sa vie : «Quand vous décidez de devenir un entraîneur, vous-vous engagez vis-à-vis d’une équipe. Les joueurs dépendent beaucoup de nous ! Ils nous voient comme leur leader et leur “expert” en basketball. Bien sûr, partager mon savoir-faire avec les jeunes reste à la base de mon engagement. Je donne de mon temps aux jeunes pour qu’ils puissent avoir une activité  d’encadrement au lieu de traîner dans les rues de la ville...»

 

Depuis très jeune, Gregory est attiré par l’univers du sport et ses valeurs. «Mon parcours a débuté en 2004 à l’âge de 4 ans quand j’ai commencé à pratiquer le basket, et à l’âge de 8 ans, j’ai commencé à participer aux Jeux des jeunes talents avec l’équipe de Beau-Bassin-Rose-Hill, soit de 2008 à 2010. En 2011, l’équipe était deuxième de Maurice et on a commencé à travailler plus dur pour aller chercher la médaille d’or. De 2011 à 2017, le club de Beau-Bassin-Rose-Hill était champion de Maurice dans la catégorie jeune. En 2012, j’étais le plus jeune joueur, avec mon meilleur ami Dimitri Cherubin, à être dans une équipe senior élite avec le club qui était championne de la division. En 2014 et 2016, j’avais été élu meilleur joueur de Maurice. En 2017, j’ai voulu commencer à partager mon savoir-faire avec les plus jeunes. Alors à l’âge de 17 ans, j’ai commencé à coacher l’équipe des garçons et filles de Beau-Bassin-Rose-Hill. Les filles ont été championnes en 2017 et en 2018, en tant que jeune coach, j’ai voulu continuer sur cette lancée», poursuit Gregory qui n’a pas brûlé les étapes mais, au contraire, a gravi les échelons un à un : «En 2019, les filles ont été championnes de Maurice contre les Portlouisiennes, de même que les garçons en 2023. Je suis allé à La Réunion après un échange du club Dionysien à Maurice avec un club des u18 là-bas et sur place, on m’a proposé de prendre en main l’équipe des cadets départementales en tant que coach principal. Ça a été une saison riche en partages avec des jeunes qui sont bien décidés à tout donner pour ce sport. Le niveau de jeu avec les jeunes à La Réunion m’a surpris, ainsi que le dévouement et l’engagement des parents pour faire avancer ce sport...»

 

«Une expérience de partage»

 

La suite promet aussi d’être riche en apprentissages. «J'ai fait mon brevet fédéral avec la Fédération française pour me spécialiser comme coach pour les jeunes. Après une saison à La Réunion, j’ai voulu rentrer à Maurice pour faire mon diplôme avec la Fédération internationale de basket-ball mais aussi pour ramener le savoir-faire que j’ai pu acquérir avec les entraîneurs et la Fédération française à La Réunion. Pour 2025, je prévois de faire le niveau 2 et 3 en Angleterre pour ensuite accéder à la proposition reçue d’un coach anglais pour encadrer une équipe universitaire», poursuit le jeune entraîneur..

 

Si le basket occupe une place importante dans sa vie, la cuisine est aussi à la base de son équilibre. C’est actuellement en Corse, où il est depuis quelques semaines, qu’il entretient cet autre aspect de sa vie. Car dans son cœur, les saveurs se mélangent. Gregory est également un amoureux de la bonne cuisine. Avec lui, les plats se racontent comme des histoires. Avec des étoiles dans les yeux, il peut passer des heures à parler de cette autre corde qu’il a à son arc. Et dans ce petit monde plein de saveurs, il ne cesse d’expérimenter et de faire preuve d’originalité pour surprendre les palais. «En parallèle de mon engagement au niveau du basketball, je jongle avec ma profession de chef de cuisine qui évolue actuellement dans la pâtisserie. Je suis en ce moment en Corse. J’ai travaillé au Hilton, à La Pirogue et au Labourdonnais Hotel au Caudan», nous raconte le jeune cuisinier.

 

Le travail, la rigueur, l’esprit d’équipe… Ces valeurs qu’il a puisées dans le basket l’aident beaucoup dans son métier de cuisinier. «La cuisine, pour moi en particulier, est un art en soi. Elle nous invite à associer des goûts, des formes et des couleurs, et donc, à faire preuve d’imagination. C’est une palette de peinture, un langage métaphorique pour exprimer des émotions. La cuisine est souvent une expérience de partage, une preuve d’amour et une belle manière de lâcher prise. C’est un vecteur de psychologie positive car quand on réalise une recette et qu’on savoure le fruit de son travail, on accroît sa satisfaction personnelle. La satisfaction des clients me rend heureux. Je me dis que je ramène de la douceur dans la vie des clients», nous confie Gregory en nous parlant de la place de la cuisine et de la pâtisserie dans sa vie quand il ne dribble pas avec un ballon qui, tout comme ses équipements de cuisine, fait battre très fort son cœur...