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Philippe Pokun et Yovanie Marimootoo : La pâtisserie, une histoire de famille et de cœur

Yovanie et Philippe ne regrettent pas d’avoir tout quitté pour ouvrir leur propre pâtisserie.

Après son frère à Quatre-Bornes, Yovanie Marimootoo a lancé, avec son époux Philippe Pokun, une pâtisserie Marimootoo à Grand-Baie, reprenant ainsi le flambeau de ses parents qui ont lancé l’affaire familiale il y a plus de 50 ans.  

Sous le soleil de Grand-Baie, au détour d’un petit jardin, les effluves de la pâte feuilletée qui caramélise au four transportent illico dans un monde de douceur. Dans la vitrine, napolitain, tarte à la banane, cake, langue de belle-mère, puits d’amour et pâté de bœuf appellent à la dégustation. Alors que son époux, Philippe Pokun, s’active dans la cuisine, derrière son comptoir, Yovanie Marimootoo, tout sourire, accueille chaque jour, comme à la maison, les clients qui vont et viennent dans cette nouvelle pâtisserie Marimootoo qui a ouvert ses portes le 31 mars à Chemin 20 Pieds. C’est là où l’authenticité et la tradition se conjuguent au présent. 

 

Le couple réalise aujourd’hui son plus grand rêve : avoir sa pâtisserie. Une suite logique pour Yovanie qui a toujours baigné dans cet univers. Pour la fille de Rajen et de Vivi Marimootoo, qui ont ouvert la première pâtisserie Marimootoo à la route Jardin, Curepipe, en 1965, reprendre le flambeau était presque une évidence. «Mes parents m’ont transmis l’amour de la pâtisserie et des gâteaux traditionnels. C’est ce que nous avons voulu faire ici, tout en apportant tout de même notre touche personnelle et un peu d’innovation.»

 

Pour aller au bout de leur rêve, Yovanie et Philippe ont pris tous les risques, mis en vente leur maison et tiré une croix sur leur carrière dans la comptabilité et la vente respectivement. Un choix culotté mais calculé. «Nous avions tous les deux une longue carrière chez Phoenix Beverages. Laisser cette entreprise et nos collègues n’était pas facile mais nous voulions vraiment nous lancer.» Le couple, qui a un fils de 3 ans, commence d’abord à prendre des commandes dans sa maison de Mahébourg. «Nous avons réalisé à deux reprises des gâteaux pour l’anniversaire de sir Anerood Jugnauth. Le premier, c’était un smoking et le second un livre», confie Yovanie. 

 

Lorsqu’ils ne sont pas derrière les fourneaux, ils courent à Curepipe chez Rajen et Vivi pour apprendre le maximum de techniques. Si Yovanie a déjà le coup de main, pour Philippe, qui a, dans le passé, eu une expérience dans la restauration, le passage à la pâtisserie se fait sans encombre. «C’est la passion qui vous donne des ailes», dit-il. Mettant sa longue expérience de comptable à profit, Philippe, qui voit plus grand pour l’entreprise familiale, lance des études de marché et de clientèle dans la région du Nord. «Nous nous sommes rendu compte que ces dernières années, de nombreux clients de Curepipe ont bougé vers le Nord. Grand-Baie a un potentiel  de clients important. Nous n’avons donc pas hésité à nous y installer.»

 

Depuis, Yovanie et Philippe sont au four et au moulin. Uniquement à deux pour le moment, ils réalisent tout de A à Z, mettant tout leur amour et leur passion dans l’élaboration de ces gâteaux qui ont fait, au fil des années, la réputation des Marimootoo. Ensemble, ils se laissent même aller à quelques innovations, comme le feuilleté roquefort qui remporte, confient-ils, un franc succès. Désormais sur leur lancée, Yovanie et Philippe ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. «Notre prochain projet, c’est d’aménager le jardin pour que les clients puissent déjeuner. Nous proposons des salades et des paninis mais aussi des menus d’antan», soulignent-ils, convaincus que la tradition, il n’y a que ça de bon.