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Par Michaëlla Seblin
18 janvier 2025 20:44
La publication des résultats du SC, accompagnée de nouveaux critères d’accès au HSC, met en lumière – une fois de plus – la politisation de notre système éducatif. Ce phénomène n’est pas nouveau : au fil des alternances politiques, le nombre de credits requis a oscillé entre 3 et 5, avec un retour cette année à la formule de 3 credits. L’objectif affiché par le ministre Gungapersad est louable : offrir à un plus grand nombre d’élèves la possibilité de poursuivre leurs études et éviter de «laisser au bord de la route» ceux qui sont moins performants. Gungapersad fait bien de souligner que l’obtention de ces 3 credits constitue une exception, et non la norme, tout en prenant l’exemple sur l’Angleterre qui ne rejette pas les étudiants ayant obtenu un minimum de trois credits !
C’est dans cette même vision de seconde chance que l’Extended Programme (qui concerne uniquement les Grades 9+ cette année avant son élimination) a été remplacé par le Foundation Programme, qui semble être une initiative prometteuse et mieux adaptée aux élèves ayant échoué aux examens du PSAC. Ces changements rapides, associés à une démarche plus ouverte et inclusive avec les partenaires éducatifs, donnent un nouvel élan à l’éducation nationale d'où se dégage enfin l’impression d’une gestion humaine et collaborative !
Le paradoxe veut que cette avancée du nouveau gouvernement mette en lumière une inégalité envers les élèves qui avaient pris part à l’ancien Extended Programme, dont les derniers résultats affichaient un taux d’échec de 98% ! Sans oublier ces étudiants (qui doivent gérer leur frustration aujourd’hui) qui n’ont pas eu les 4 credits obligatoires sous l’ancien régime et ont été contraints soit de redoubler leur SC, soit d’abandonner les bancs de l’école. C’est dire à quel point ces bouleversements révèlent l’urgence d’un système éducatif stable, indépendamment des différents gouvernements et des réformes que chaque parti politique veut apporter aussitôt élu !
Serait-ce naïf d'espérer qu'en 2025, tous les partenaires impliqués dans le secteur éducatif et les responsables politiques – majorité comme opposition – adoptent une posture de maturité, favorisant un travail en intelligence collective et une vision à long terme pour l’éducation, trop souvent transformée en enjeu politique au détriment de nos enfants ? Dépolitiser ce secteur clé et le placer au service de l'intérêt national est une nécessité dans un pays où chaque cinq ans, le programme éducatif est soumis au changement des nouveaux locataires de l’hôtel du gouvernement !
La façon de faire du nouveau ministre, les décisions prises en amont dès son installation, ses consultations avec un maximum de professionnels de l’éducation, ses discours prônant une politique d’ouverture, sa lettre ouverte au personnel enseignant ont fait de la rentrée 2025 une réussite ! Même la météo – alors que les pluies auraient été bienvenues en cette période de sécheresse – n’a pas bouleversé cette reprise contrairement à l’année dernière !
Mais ce n’est là que le début d’un vaste chantier… Si les changements apportés jusqu’ici n’ont pas créé d’inutiles polémiques, Gungapersad est attendu au tournant concernant certaines prochaines grandes décisions ! Parmi les nombreuses questions pertinentes : l’avenir du NCE et le maintien – ou non – des académies !
S'il y a un autre sujet qui a connu son lot de controverses sous l’ancien gouvernement, c’est bien celui de l’introduction du kreol morisien en HSC ! On se souvient de la position de l’ancienne ministre de l’Éducation qui, contre toute attente, avait justifié cette absence par un manque de manuels et de ressources humaines ! Plusieurs voix s’étaient élevées contre sa décision qui ressemblait plus à un manque de volonté politique, d’autant que les résultats du premier groupe participant aux examens du kreol morisien (KM) en SC avaient été encourageants avec un taux de réussite de 96% ! Le nouveau ministre de l'Éducation se demarquera-t-il de son prédécesseur sur ce sujet également ? Ou le KM sera-t-il encore une fois sacrifié sur l’autel partisan de la politique ?
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