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27 février 2025 11:25
L’auteur s’interroge sur les rouages des ministères qui peuvent freiner même les plus optimistes.
Quand une nouvelle législature s'impose en raz-de-marée, elle génère tant un espoir fédérateur, une motivation conséquente qu'un engagement citoyen à contribuer au progrès national. Or, les promus gouvernementaux ont pour priorité les exigences de réalisation qui les ont fait élire. Néanmoins, ils sont immédiatement exposés à deux contraintes périphériques... celle de répondre aux sollici-tations individuelles de «sympathisants» et celle des quémandeurs patentés et autres «retourneurs de vestes». Face à cette réalité, un décideur doit sacrifier un certain temps à louvoyer, à trancher, ou juste «à faire le mort» à l'abri d'une administration souvent labyrinthique.
Mais, il y a une troisième catégorie d'intervenants auprès de l'autorité ministérielle. Soit une personne qui ne demande rien, mais qui propose... Vouloir approcher un ministre afin de lui soumettre une proposition originale est, d'abord, une marque de confiance pour sa personne comme pour son engagement pertinent.
Il reste que la nature de ladite proposition est décisive. Une proposition portée par un utopiste, un incompétent, un candide, un déficient mental ou un «aventurier» est absconde. En revanche, une proposition construite par un professionnel d'expérience ouvrant dans un domaine ci-blé, des opportunités productives, doit pouvoir être éva-luée en personne, par le Ministre.
Or, dans maints ministères, les demandes ou propositions constituent un tel volume que le tri en est confié à des spécialistes. Cependant, être fonctionnaire d'État, ne confère en rien une omniscience et une acuité exemplaires.
Ainsi, selon des critères et «vision» propres aux «exami-nateurs», les envois sont écartés, perdant toute possibilité d'atteindre le bureau ministériel. Dans la majorité des cas, un tel arbitraire n'est sans doute pas contestable. Mais dans certains autres, il prive le ministre, l'institution, et donc, le pays d'une initiative œuvrant au progrès et à une singularité féconde.
De plus, dans cette routine «administrative,» le volet communication basique est totalement absent. Pourtant, accuser réception par email prend une vingtaine de se-condes : (Madame, Monsieur, Nous vous remercions pour votre correspondance et nous retournerons vers vous dès que possible. Salutations distinguées.)
Ainsi, les expéditeurs fantaisistes ont l'illusion d'avoir été entendus. En même temps, cela ouvre la porte aux professionnels pour réagir, avec pugnacité, si le retour se fait trop attendre. D'où le choix de ne pas sacrifier à l'accusé de réception ?
Un des socles du changement est aussi, la somme des petites avancées dans la dynamique de fonctionnement d'un ministère. Celles et ceux choisissant de s'ouvrir au secteur public plutôt qu'au secteur privé, par simple conscience citoyenne, méritent une élémentaire considération.
PAR PHILIPPE LABONTE
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