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7 septembre 2018 03:36
Des larmes de joie et de reconnaissance. Et la fierté. Ce sont toutes ces émotions qui se lisaient sur les visages de ceux présents au 20e anniversaire d’Étoile d’Espérance, à Curepipe, le vendredi 18 mai. Pour marquer le coup, l’association, qui vient en aide aux femmes dépendantes à l’alcool en offrant un programme qui allie traitement et réhabilitation, a organisé une fête d’anniversaire à la maison thérapeutique de Curepipe réunissant l’équipe, les bénéficiaires et les différents partenaires.
Une occasion de célébrer mais aussi de rendre hommage à toutes celles qui ont eu le courage de se battre contre la maladie de l’alcoolisme. «20 ans d’amour, de compassion, de combat. Nous voulons dire notre joie et notre fierté d’être là et de faire partie de la famille de l’Étoile. Aujourd’hui, c’est notre histoire ; celle de toutes nos héroïnes, de nos guerrières que nous célébrons», a déclaré Micaëlla Clément, directrice des projets et des finances de l’association.
«On boit seul mais on ne guérit pas seul.» C’est le leitmotiv de l’association qui, face à une femme écrasée, humiliée et rejetée à cause de cette maladie, offre un encadrement thérapeutique et psychologique pour s’en sortir. Pour Véronique d’Unienville, présidente et fondatrice de l’ONG, le défi lancé il y a 20 ans était de taille. «En 20 ans, l’Étoile a grandi. Nous avons voulu une plus grande maison pour une plus grande espérance. Un cheminement vers l’abstinence qui demande un passage obligé par la renaissance. Nous avons connu des moments difficiles, des remises en question mais nous avons toujours trouvé le courage de continuer. Le chemin est encore long mais notre unique combat est d’aider ces femmes à s’en sortir.»
Des premières bénéficiaires de l’association, beaucoup sont aujourd’hui engagées. Au fil des années, elles ont cheminé avec Étoile d’Espérance. Linda Busgeeth, 55 ans, est l’une des incontournables de l’association. «J’avais essayé à quelques reprises d’arrêter mais j’échouais à chaque fois. Je savais que j’avais besoin d’aide et un jour j’ai franchi la porte de l’Étoile. Depuis, je ne suis jamais repartie.» Aujourd’hui éducatrice et responsable de l’atelier créatif, Linda est l’exemple même qu’on peut s’en sortir si on y croit et si on saisit cette main tendue. «Ils m’ont appris à persévérer, à faire preuve de volonté, à affronter mes propres démons et les obstacles de la vie.»
Depuis 1998, Étoile d’Espérance a vu défiler de nombreuses femmes qui, blessées, malmenées par les circonstances de la vie, avaient trouvé refuge dans le goulot d’une bouteille. Longtemps condamnées, elles ont pendant longtemps vécu enfermées dans l’enfer de l’alcool jusqu’à enfin trouver, grâce à Étoile d’Espérance, l’espoir d’une guérison. Sobah Lepoigneur, 52 ans, respire aujourd’hui la joie de vivre. «J’ai célébré le 1er avril dernier mes 17 ans d’abstinence. Ce n’était pas facile mais je me suis accrochée parce que l’Étoile a cru en moi. Sans son aide, je ne serai pas là aujourd’hui.» Faire partie de cette famille est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. «J’ai appris à ne pas baisser les bras face aux problèmes. La bouteille ne peut pas être plus forte que moi. C’est moi qui doit être plus forte que la bouteille.»
S’engager à son tour était la suite logique pour Jeanine Pierrus, 61 ans. Aujourd’hui, éducatrice, elle vient à son tour en aide aux bénéficiaires en leur parlant de ses propres expériences. «Je suis passée par là. J’ai connu ce qu’elles ont connu. Quand on boit, plus rien n’a d’importance autour de soi. Pourtant, il faut trouver la force de s’en sortir et de regagner goût à la vie.» Un message d’espoir et de guérison qu’Étoile d’Espérance continue de propager.
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