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Abolition de l’esclavage : hommage officiel, renouveau et réflexion

1 février 2021

Le programme officiel. Le thème : Rezilians, pour retenir le courage et la ténacité des descendants d’esclaves. C’est ce que dit le Conseil des ministres qui, il y a une semaine, a dévoilé le calendrier d’activités pour la commémoration du 186e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Aujourd’hui, dimanche 31 janvier, à 10 heures, un dépôt de gerbes aura lieu au Monument des Esclaves, à Pointe-Canon, Mahébourg, par le ministre de la Culture, Avinash Teeluck. Et le 1er février, la même activité se répètera mais cette fois au International Slave Route Monument en présence du Premier ministre Pravind Jugnauth et du ministre de la Culture. Ensuite, aux alentours de 10h30, le programme officiel se poursuivra au village du Morne (en face de l’école gouvernementale de la localité).

 

Faire les choses autrement. Pour vivre cet anniversaire avec ses émotions. Pour accepter de ressentir l’histoire qui coule dans les veines de nombreux Mauriciens. Pour sortir du commun. Cette année, il y a une alternative à la cérémonie protocolaire. Et c’est l’Association socioculturelle rastafari qui la propose. Revelasyon, la rencontre-hommage aux ancêtres du 1er février, débutera à 11 heures au village du Morne avec, pour commencer, une marche jusqu’à Trou-Chenille. Puis, il y aura un dépôt de gerbes et une séance de prière appelée le Nyabinghi. Il y aura également des spiritual songs. C’est ce qu’a expliqué Julien Christine, président de l’association, en conférence de presse, cette semaine : «La mémoire de nos ancêtres ne peut s’oublier (…) C’est important que nos enfants grandissent avec la conscience que nous avons une histoire.» La «population de l’île Maurice est invitée» : «Pour un bon moment positif, en paix et amour spirituel.»

 

PS : Habillez-vous en blanc. Des transports sont disponibles depuis la gare de Port-Louis, l’église de Cassis et la municipalité de Curepipe. Le départ est prévu à 8 heures, le retour à 16 heures.

 

Des interrogations. Sur le fond et la forme du programme officiel de la commémoration. Comment ce jour est vécu par ceux et celles qui sont touchés/es par ce passé douloureux ? Nombreux sont ceux qui se posent des questions à la veille du 1er février. Parmi, l’artiste Zanzak Arjoon qui a lancé un mouvement de réflexion sur sa page Facebook (vous pouvez l’y rejoindre). Il se demande si «lamas kreol» s’intéresse aux célébrations officielles du 1er février, si elle s’y retrouve. Et si le spectacle qui suit permet de se libérer : «Lanimasion kot tem lor lesklavaz. Boukou vinn sant nou ti gagn kout fwet ek disan ti koule (seki pa vre parski depi mo aryer gran-per nou finn aret gagn kout fwet) (…) La mo poz mwa la kestion kouma form selebrasion-la ed kominote kreol aboli lesklavaz ?»
 

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