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Par Elodie Dalloo
4 septembre 2017 15:15
Le besoin de se sentir fort, de se faire respecter, d’avoir le contrôle. C’est ce qui pousserait certains adolescents à se montrer agressifs, explique la «psychopraticienne» Christiane Valery (voir hors-texte). Notamment à l’égard de leur/s camarade/s de classe, comme cela a été le cas dans des établissements secondaires de l’île ces dernières semaines.
Le dernier cas en date d’une agression au collège a été enregistré, le lundi, 28 août dans un établissement des Plaines-Wilhems. Une bagarre a éclaté entre deux élèves. L’un aurait tenté d’étrangler l’autre avec un câble électrique, avant que des élèves n’interviennent. Résultat : un adolescent a été conduit à l’hôpital où des soins lui ont été prodigués. Sollicitée pour une réaction, la mère de l’adolescent, qui a entamé des démarches pour qu’il change d’établissement scolaire au plus vite, confie : «Mon fils est très tourmenté par ce qui lui est arrivé.»
Comme elle, d’autres parents font face à cette même inquiétude, que leur enfant soit (de nouveau) victime d’agression à l’école. À l’instar de Reema*. Cette dernière est intervenue dans l’émission Enquête en Direct sur Radio One, après avoir frappé à plusieurs portes, sans succès : «Je vis constamment dans la crainte qu’il arrive à nouveau quelque chose à mon enfant.»
Sa fille, une ado de 16 ans fréquentant un établissement secondaire de la capitale, subirait les coups d’autres élèves de son institution depuis plusieurs semaines. «Des étudiants ont injurié ma fille et s’en sont pris à elle physiquement. Elle s’est défendue mais la direction du collège a estimé que ma fille était la seule à mériter une sanction», avance notre interlocutrice.
Reema décide alors d’intervenir : «Je me suis adressée à un des agresseurs de ma fille pour des explications mais je me suis, à mon tour, fait injurier. J’en ai parlé aux responsables du collège et j’ai entamé des démarches pour que sa punition soit levée. Ce n’est pas la première fois que ma fille est agressée par ces jeunes. La dernière fois, c’était le vendredi 25 août.» Suite à son intervention à la radio, une réunion a été fixée pour demain, lundi 4 septembre, entre Reema et les responsables du collège pour décider de la marche à suivre.
Autre cas répertorié : celui de Kevin*. La semaine dernière, une vidéo de son agression a circulé sur les réseaux sociaux. Celle-ci montre l’adolescent de 13 ans qui est pris à partie par d’autres élèves dans sa salle de classe, dans un collège des Plaines-Wilhems. «Mon fils a eu une altercation avec un autre étudiant mardi dernier. Cet élève et ses camarades l’ont alors tabassé», explique sa mère.
La Brigade des Mineurs tente de faire la lumière sur cette affaire. Entre-temps, les étudiants impliqués ont été suspendus pour quelques jours, avant d’être placés sous surveillance rapprochée. La victime bénéficie, pour sa part, d’un suivi psychologique et a repris le chemin du collège.
De son côté, le ministère de l’Éducation a réagi aux nombreux cas d’agression enregistrés dans des établissements secondaires et promet qu’«aucun cas d’indiscipline ne sera toléré.» Les parents, eux, craignent toujours pour la sécurité de leurs enfants…
D’une part, il y a les agresseurs. De l’autre, les agressés. Selon la «psychopraticienne» Christiane Valery, les jeunes adoptent un comportement agressif parce qu’ils ont besoin de se sentir forts, de se faire respecter, d’avoir le contrôle. Un comportement qu’ils jugent «normal», dans certains cas, car ils sont témoins, au quotidien, de scènes de violence, notamment dans le contexte familial. Quant aux victimes, explique notre interlocutrice, elles ont tendance à se laisser abuser parce qu’elles manquent de confiance en elles. C’est pourquoi, dit-elle, les établissements secondaires devraient mettre en place un système permettant l’encadrement des jeunes.
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