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Par Yvonne Stephen
6 octobre 2014 01:43
Le quatuor n’est plus qu’un trio. Le temps d’une conférence de presse, of course. Sir Anerood Jugnauth n’est pas présent en ce samedi 4 octobre. Ses propos hauts en couleur lors de la présentation de l’Alliance Lepep, il y a une semaine, y sont-ils pour quelque chose ? Difficile à dire. Mais Pravind Jugnauth y fera allusion : «Vous avez vu, SAJ est franc, il est direct et déterminé. Il a de la combativité.» Qu’importe ! Les trois autres «hommes forts» de l’alliance de l’opposition, Pravind Jugnauth, Xavier Luc Duval et Ivan Collendavelloo, sont là et satisfaits du «momentum créé par l’alliance» : «Il y a une adhésion spontanée. Et on ne peut pas passer à côté de l’enthousiasme de la population», confie le leader du MSM.
C’est d’ailleurs lui qui prend la parole en premier et explique que les Mauriciens ont besoin de l’Alliance Lepep, que le 60-0 ou encore la majorité de trois quarts qu’espère l’alliance cœur-clé n’est qu’une utopie : «Là, les deux partis ont la majorité, pourquoi ils ne travaillent pas ensemble, pourquoi ils ne font pas les changements ? Ils peuvent le faire jusqu’à l’année prochaine. S’ils étaient sincères, ils le feraient.» Pravind Jugnauth souhaite également apporter deux clarifications. C’est au centre de conservation de données de la nouvelle carte biométrique que l’Alliance Lepep s’oppose. Et les systèmes d’opération des permis à points et des speed cameras seront revus, mais ces deux mesures ne seront pas abolies.
Le leader de l’opposition a également exprimé son souhait pour que le Parlement siège encore une fois : «Nous verrons si Paul Bérenger et Navin Ramgoolam mean business en parlant de démocratie.» Il veut la poser sa Private Notice Question. Mais ce n’est pas gagné ! Xavier Luc Duval, lui, estime que la victoire de l’alliance PTr-MMM est loin d’être assurée : «Nous offrons à la population un choix. De toute façon, voter pour l’alliance PTr-MMM, c’est accepter une IIe République sans référendum. Les Mauriciens sont contre ce projet. Ils savent bien qu’il s’agit du fruit de l’ambition maladive et démesurée de deux personnes. Ce serait la création d’un monstre à deux têtes.»
Le leader du PMSD a, d’autre part, dénoncé le discours communal de l’alliance PTr-MMM et le manque de direction économique pour le pays. Il a également fait un appel aux autorités pour que les plus bas salaires touchent une compensation salariale plus importante que le taux d’inflation : «Je l’ai toujours fait. C’est comme ça que nous arriverons à combattre la pauvreté.» Ivan Collendavelloo a rappelé que la lutte contre la pauvreté était une des priorités de SAJ. Tout comme la lutte contre la corruption : «Ce qu’on voit, en ce moment, c’est un pourrissement des institutions ! Les protégés du pouvoir sont partout.» Il a exprimé son souhait d’une «force policière redevenue force policière» : «Sans ingérence politique.»
Concernant la liste des candidats, les dirigeants de l’Alliance Lepep ne souhaitent donner aucune indication : «Nou pou donn tou nom enn sel kout nou», a lancé Pravind Jugnauth, avec humour, faisant sourire les deux autres membres du trio.
Vishnu Lutchmeenaraidoo y pense
Être ministre des Finances pour un éventuel gouvernement de l’Alliance Lepep ne lui déplaît pas. Néanmoins, Vishnu Lutchmeenaraidoo n’est pas encore tout à fait décidé ! Il est en période de réflexion… positive. De quoi réjouir SAJ qui a exprimé ce souhait lors de la présentation de l’Alliance Lepep. Vishnu Lutchmeenaraidoo estimait que l’alliance PTr-MMM était contre nature et avait donc décidé de prendre sa retraite politique.
Yannick Cornet rejoint le mouvement
L’Alliance Lepep se veut résolument jeune et éco-consciente. Après Vassen Kauppaymuthoo, c’est Yannick Cornet, activiste écologique, ouvertement contre les centrales à charbon, qui a décidé de rejoindre la nouvelle formation politique. Il y trouve, dit-il, un écho à son engagement. Il se murmure qu’il serait, peut-être, candidat au nº1.
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