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Après la séparation des siamoises Papillon | Marie-Hélène savoure le retour de sa «petite miraculée» Marie-Cléanne

 Les Papillon sont heureux de retrouver leur petite princesse.

Elle a survécu à l’opération qui l’a séparée de sa sœur siamoise Marie-Cléa qui, elle, est décédée. Après plusieurs mois passés en Inde, la fillette est de retour à Maurice, pour le plus grand bonheur de sa famille et des médecins mauriciens qui la suivent de très près…

Elle a une lumière dans les yeux. Depuis que sa petite Marie-Cléanne, bientôt cinq mois, est de retour au pays après de longs mois passés en Inde, où elle se trouvait pour une intervention qui l’a séparée de sa sœur siamoise Marie-Cléa, qui n’a pas survécu à l’opération, Marie-Hélène Papillon n’arrête pas de «remercier le ciel». Car, à présent, elle peut enfin profiter de la présence de cette enfant née le 4 janvier et dont l’état de santé à la naissance l’a privée de câlins et de moments privilégiés avec celle qui vient mettre des couleurs dans sa vie.

 

«Je suis très contente de voir ma fille. C’est mystérieux, miraculeux. Je me sens différente et je suis très émue de la voir», confie-t-elle, après avoir vu Marie-Cléanne dans son incubateur à la NICU-Nursery de l’hôpital de Flacq où la petite a été conduite peu après son arrivée dans l’île, le vendredi 31 mai, à la mi-journée. C’est de bonne humeur qu’elle s’est réveillée ce matin-là, sachant qu’elle allait revoir celle qui est une petite miraculée : «Mo leker extra gro. J’ai bien évidemment pensé à Marie-Cléa. J’ai acheté un bouquet pour fleurir sa tombe. Elle restera toujours dans nos pensées.»

 

Cette mère de famille, qui a aussi trois fils, ne peut pas non plus oublier les derniers mois écoulés : «C’était très dur ! Heureusement que j’avais des nouvelles de mon époux. Toute la famille est contente et les frères de Marie-Cléanne étaient impatients de la voir de près. À partir de maintenant, je serai là tous les jours pour être avec ma fille.» Soulagée de la tournure des événements après les phases de doute, de peur et de tristesse qu’elle a traversées, elle se sent désormais apaisée que sa famille soit maintenant de nouveau réunie, même si Marie-Cléanne devra rester encore quelque temps à l’hôpital. Ian Papillon, qui était aux côtés de sa fille en Inde, le temps de l’intervention et de sa convalescence, confie : «Le voyage du retour s’est très bien passé. Notre bébé se porte bien.»

 

Le retour au pays de Marie-Cléanne était aussi un événement à l’hôpital de Flacq. Le Dr Mansoor Takun, consultant en charge en pédiatrie et réanimation néonatale au sein de l’établissement, n’a pas caché sa joie : «C’est un grand honneur et un miracle pour nous qu’une équipe indienne ait pu s’occuper de ce cas avec succès. Il n’y a que trois cas comme ça au monde. Je dis chapeau au gouvernement et au ministre de la Santé pour avoir pris l’initiative d’envoyer ces enfants en Inde.»

 

«Surveillée de près»

 

Une équipe est au chevet de la petite. «Bébé Marie-Cléanne est installée dans un incubateur au sein de la salle de réanimation. Elle sera avec nous et elle est sous certains médicaments. Pour l’instant, elle va rester avec nous car elle a besoin d’être ventilée, c’est-à-dire qu’elle n’arrive pas à respirer seule facilement. Elle est alimentée par un tube. En général, elle va bien mais tant qu’elle est en réanimation néonatale, elle doit être surveillée de très près», ajoute le Dr Takun.

 

Tout un système, souligne-t-il, a ainsi été mis en place pour suivre le bébé que tous les Mauriciens connaissent aujourd’hui. «En réanimation, il y a un médecin qui est sur place 24/7 et on a une équipe de pédiatres qui est là également. On a aussi le soutient du Dr Ram Mudhoo qui est un spécialiste en ventilation. Sur 200 000 à 300 000 naissances, il peut y avoir un cas de bébé siamois. Marie-Cléa et Marie-Cléanne avaient une complication encore plus rare car elles étaient connectées par la poitrine et le cœur, et il n’y a eu que trois cas comme ça qui ont été répertoriés dans le monde. C’est un bébé miracle», souligne Mansoor Takun.

 

Ses collègues et lui ont, bien sûr, eu une pensée pour la petite Marie-Cléa. «Malheureusement, elle n’a pas survécu à l’opération parce qu’elle avait beaucoup plus de problèmes que sa sœur. Quand il y a eu l’intervention pour séparer les deux sœurs, il a été noté que Marie-Cléanne arrivait à s’en sortir avec le cœur. Puis, elle a été opérée au foie car les deux étaient liées par cet organe. Une grosse équipe était au chevet de Marie-Cléanne en Inde et les médecins ont conclu que la petite pouvait rentrer à Maurice. Elle a plusieurs anomalies congénitales ainsi qu’un problème avec sa colonne vertébrale. On va décider du moment propice pour effectuer cette intervention. Le professeur Ashley D’Cruz a dit qu’il viendra la visiter le 19 juin avec son équipe», explique le Dr Ram Mudhoo, Respiratory Therapist.

 

Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, s’intéresse aussi de très près à l’état de santé de Marie-Cléanne : «J’avais été voir les bébés après leur naissance. Marie-Cléanne aura bientôt cinq mois et je vois la différence. Au tout début, on était inquiets par rapport à son cas mais je suis très content qu’on ait pu les envoyer dans un très bon centre où les médecins ont pu les opérer. Malheureusement, on a perdu Cléa mais elles avaient un seul cœur et c’était difficile de faire autrement. Aujourd’hui, Marie-Cléanne est de retour au pays et son état de santé est stable. Je l’ai vue sourire et jouer avec les infirmières. Elle prend aussi du poids. Baby looks well et maintenant, on doit continuer avec son traitement. La famille continuera de bénéficier du soutien des autorités.»

 

En attendant que la petite Marie-Cléanne puisse rentrer chez elle, c’est à l’hôpital de Flacq qu’elle continue de reprendre des forces…