Il y a des nouvelles comme ça, elles remuent. Elles font resurgir des souvenirs. Des émotions oubliées. Des images d’un passé auquel on n’avait pas repensé. Et c’est le cas pour Ganessen Resaven. Élève du Mauritius College de 2005 à 2011, il en a gardé d’inoubliables instantanés, couleur nostalgie. Cet habitant de Saint-Hubert a appris avec peine la décision de la Private Secondary Education Authority, et qui a été avalisée par le ministère de l’Éducation : cinq établissements secondaires privés n’obtiendront plus, à partir de janvier 2024, de subventions du gouvernement et devront donc fermer leurs portes (ou alors devenir payants). Parmi : son collège à lui (et la section réservée aux filles). Mais aussi le collège Medco de Cassis, le collège Merton, qui se trouve à Pamplemousses, et le Lycée de Beau-Bassin.
Les élèves ainsi que le personnel trouveront des places dans d’autres collèges a assuré l’instance régulatrice. Au niveau des établissements, la riposte s’envisage. Après la nouvelle, c’est le temps de la réflexion pour décider de la marche à suivre. Du côté du Mauritius College, on parle déjà de bataille sur le plan légal. Ganessen Resaven, lui, ne s’étonne pas vraiment de la décision des autorités : «Avec la quantité de polémiques et de scandales qu'on a commencé à avoir là-bas, c’était difficile de dire avec fierté "wei mo ti al sa kolez-la", comme je le faisais avant. Mais le Mauritius College restera toujours gravé dans mon cœur.» C’est là-bas, dit-il, qu’il a appris la discipline, qu’il a les meilleurs souvenirs et qu’il s’est fait le plus grand nombre d’amis avec qui il avait l’habitude de «kas poz anba gro pie ek koze-rie».
Des amitiés pour la vie. Des clichés dont les couleurs s’estompent mais dont l’image ne disparaît pas… C’est un peu ça les années collège. C’est pour cela que Yogini Chocalingum a eu un petit pincement au cœur en apprenant la nouvelle dans les médias : «Le collège Merton est un bon établissement, un endroit où de nombreux élèves ont eu une bonne éducation et ont pu, par la suite, avoir un super avenir… Je fais partie de celles qui ont fait leur secondaire là-bas et qui ont réussi. Je suis vraiment triste d’apprendre ce qui se passe.» Même sentiment pour Hélène Olivier, qui se souvient du collège Medco de Cassis avec la plus grande tendresse : «C’est vraiment dommage ! C’était une bonne école avec de bons enseignants.» Elle est bien d’accord que quand il y a des nouvelles comme celle-ci, elles remuent…