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Assurance automobile : Bonus-malus : mais c’est quoi ce truc ?

Un accident qui engage votre responsabilité ? Votre prime risque de vous coûter plus cher. Vasish Ramkhalawon nous explique.

Malédiction ? Mais non, no stress, il s'agit d'un système que souhaite mettre en place le gouvernement et ça concerne les assurances, les primes et la sécurité routière.

Une vieille formule latine qui appelle le mauvais sort ? Une incantation dont la sémantique cache des pièges que seul un Indiana Jones peut contourner ? Comment avez-vous réagi en entendant parler du concept de bonus-malus qui s'est invité dans les conversations depuis quelques jours ? Lors de la réunion du Conseil des ministres du 5 avril, le gouvernement a pris la décision de mettre en place un comité technique afin de voir si un tel système trouverait son utilité à Maurice (il existe dans de nombreux pays à travers le monde). Mais kiete sa ? Suite à un article paru dans notre édition de la semaine dernière, certains lecteurs nous ont contactés afin de comprendre ce concept lié à l'assurance d'un automobiliste. Pour y voir plus clair, nous avons posé des questions à un spécialiste de ce domaine, Vasish Ramkhalawon, secrétaire général de l'Association des assureurs, qui sera partie prenante des prochaines discussions…

 

Ce que dit la communication officielle. Pour avoir l'intégralité du message du gouvernement, cliquez sur le lien suivant : http://bit.ly/bonusmalusgov. Pour la version rapide (et en français) de l'alinéa 11, continuez à lire. Le système de bonus-malus, comme l'imagine le Conseil des ministres, concernera le premium qui sera payé par l'automobiliste afin d'utiliser son véhicule chaque année : «Le bonus constituera une remise sur le paiement au moment du renouvellement de la police d'assurance.» À l'inverse, le malus sera une police d'assurance plus élevée pour le «mauvais conducteur». Une proposition afin de «réduire le nombre d'accidents sur les routes et en droite ligne avec la National Road Safety Strategy car les automobilistes seront encouragés à être plus prudents», peut-on lire dans les Cabinet Decisions.

 

C'est quoi le système de bonus-malus (en général) ? La communication du gouvernement donne déjà les grandes lignes (même si les particularités ne sont pas encore connues). La dualité, à première vue pécuniaire, a également pour but d'engranger des changements durables dans l'attitude des automobilistes sur la route. Vasish Ramkelawon estime que c'est aussi un moyen d'apporter plus d'équité au système actuel : «C'est un incentive que l’on donne. Les good drivers, entre guillemets, qui ne font pas de réclamations, qui font moins d'accidents, sont récompensés.» Alors que les «bad drivers» paieront plus : «Il faudra définir ce qu'est un good driver et un bad driver afin de savoir clairement qui a droit au malus et qui a droit au bonus. Il n'y a pas de place pour le doute.» L'arrivée de cette nouvelle donnée permettra plus de «transparence», précise-t-il : «Ce sera une façon de voir moins de fraudulent practices.» En quelques mots : une personne ne «pompera pas sa réclamation», explique-t-il, afin de ne pas passer à côté de son bonus.

 

Comment ça se passe ailleurs ? Si vous n'avez pas fait d'accident, vous aurez un bon gros chèque à la fin de l'année ? Le système de bonus-malus ne se passe pas tout à fait comme ça : «C'est un système de points. Si vous ne faites pas de réclamations, votre pointage change : vous avez des réductions sur le paiement de votre prochaine prime ou alors vous n'aurez pas de claim fee. Ça dépend. Ça permet aussi d'avoir le profil d'un conducteur, ce qui n'est pas le cas actuellement ; on assure une voiture selon la valeur du véhicule.»

 

Comment fonctionnera le système à Maurice ? Pour l'heure, pas de détail : «Rien n'a été décidé. Pour l'instant, c'est juste le Conseil des ministres qui a approuvé la mise sur pied de ce comité technique. Il verra si le système est transposable dans la réalité mauricienne. Comment ça va marcher ? Quelles sont les dispositions qui devront être prises ? On est dans le flou. Je crois que, pour le moment, personne n'a en tête l'idée d'un système parfait, là, tout de suite. D'où l'importance de ce comité.» S'il y a des modèles existants à l'étranger, chez nous, c'est le vide total.

 

Modifier tout un système a des implications complexes et demande un travail et une collaboration de plusieurs acteurs du secteur du transport, de la télécommunication, des assurances, entre autres : «La NTA, les services financiers, le bureau de l'Attorney General, les assureurs, la Land Transport Authority, entre autres, seront forcément impliqués.» Un vaste chantier qui impose réflexion et sérieux : «Il faudra avoir des clear guidelines, voir s'il faut modifier la loi, créer un central database pour les besoins des assurances et des réclamations. Ce n'est pas compliqué mais il faut que ce soit clair.»

 

Le légal, l'institutionnel et la formation devront être pris en considération pour ne pas faire face à des situations où des décisions peuvent être remises en question, où on peut mardaye et triange !

 

Comment les assureurs accueillent-ils ce possible changement ? Pour le secrétaire général de l'association des assureurs, ce n'est pas une nouvelle : «C'est une idée qui a été discutée avec nous.» Alors, pour l'instant, il n'y a pas de position tranchée et définitive : «Si c'est une réforme qui va corriger le market equity, améliorer la sécurité routière et décourager les fraudulent practices : why not ?» Surtout que les choses vont s'équilibrer d'elles-mêmes, estime-t-il : «Il y a ceux qui paieront moins, d'autres qui paieront plus.»

 


 

Comment ça se passe ?

En France, par exemple. Le bonus-malus s’appelle, plus techniquement, Coefficient de Réduction ou de Majoration (CRM). Et il concerne toute personne qui utilise un véhicule terrestre possédant un moteur ; ça peut donc être une voiture et même une motocyclette. Le système français permet que le conducteur et son historique soient connus de toutes les assurances et pendant toute sa vie : changer d’assurance ne suffit pas à changer son malus en bonus quoi. Le «bon conducteur», dans le sens de celui qui ne cause pas d’accident, voit sa cotisation se réduire de 5 % chaque année. S’il fait un accident et qu’il est responsable ; le malus (augmentation du prix de l’assurance) est de 25 %.