Bien plus qu’une boutique d’art, Imiloa, à travers sa fondatrice, Priya Ramkissoon, entend former des femmes sans emploi à l’entrepreneuriat. Anusha Mootia et Christelle Edouard en sont les deux premières bénéficiaires.
Il y a des rencontres comme ça qui peuvent tout changer. Face à une main tendue avec bienveillance, il faut savoir saisir sa chance et se donner les moyens de réussir. Christelle Edouard et Anusha Mootia en savent quelque chose.
Lorsqu’elles ont fait la connaissance de Priya Ramkissoon, fondatrice de la boutique Imiloa et l’une des premières femmes à avoir lancé le concept de Pop-Up Store, à Maurice, l’année dernière, elles ont tout de suite accepté de la suivre dans son projet d’entrepreneuriat. Celui que des femmes sans emploi puissent être formées à travers le concept store Imiloa et, par la suite, de pouvoir se lancer à leur propre compte.
Priya Ramkissoon, entrepreneure, a voulu donner cette nouvelle dimension à son entreprise afin d’aider les femmes à sortir de la précarité et à être autonomes. «Imiloa est une plateforme dédiée aux artisans à vocation sociale. En 2017, j’ai voulu trouver un moyen d’aider les femmes issues de milieux difficiles, des mères célibataires, des femmes qui n’ont pu terminer l’école. L’objectif est de les habiliter au mieux pour qu’elles puissent être des femmes débout.» Dans son magasin à Pointe-aux-Canonniers, un espace dédié aux artisans, elle accueille des femmes qui souhaitent se lancer dans le monde du travail. Un petit kiosque a été spécialement aménagé pour que celles qui ont des talents de cuisinière puissent mettre en vente leurs produits.
C’est d’ailleurs de cette façon que Christelle Edouard, 35 ans et mère de cinq enfants, a pu se lancer à son compte. Ancienne femme de ménage et casseuse de pierre, elle a fait la rencontre de Priya l’année dernière, au moment où elle était femme au foyer. Lorsque celle-ci lui a proposé de se joindre à l’équipe d’Imiloa, elle a tout de suite accepté. «J’ai toujours aimé faire les achards. Je voulais me lancer il y a longtemps mais je ne savais pas trop comment faire. De plus, avec cinq enfants, ce n’est pas évident. Priya m’a accompagnée et guidée dans ce que je devais faire.»
Succès
Pendant plusieurs mois, Christelle Edouard a proposé ses achards dans le kiosque d’Imiloa. Et ils ont remporté pas mal de succès, à tel point qu’elle a récemment lancé son propre business. À Albion, où elle habite, mais aussi à la boutique Imiloa, cette mère de famille propose désormais toutes sortes d’achards : «Koutcha de rave, vinday brinzel, koutcha de chouchou ou de papaye et achards de peau de banane. Les gens aiment bien parce que ce ne sont pas des choses qu’on trouve souvent. Je fais sur commande et avec Priya nous allons bientôt proposer de faire des livraisons. Je propose aussi des plats comme le kalia ou le briyani sur commande.»
Avec cette nouvelle activité professionnelle, Christelle Edouard se sent aujourd’hui plus épanouie et sûre d’elle. Elle est capable de travailler de chez elle et de veiller sur les enfants, ce qui est un avantage considérable. Elle espère désormais pouvoir continuer sur cette lancée, voire aller plus loin dans sa nouvelle vie entrepreneuriale.
Anusha Mootia, 30 ans, maman de deux enfants, est, pour sa part, toujours en poste chez Imiloa, où elle s’occupe du kiosque. Pendant longtemps, elle a multiplié les petits boulots. C’est en passant par hasard devant la boutique de Priya qu’elle a été interpellée par une annonce. «Elle recherchait une vendeuse. J’ai postulé et j’ai été prise. En discutant, je lui ai dit que j’aimais faire des gâteaux et elle m’a alors proposé de faire partie de ce projet de femmes entrepreneures. J’ai accepté. Aujourd’hui, je m’occupe du magasin et du kiosque.» En quelques mois, Anusha a beaucoup appris sur la façon de tenir une affaire et de la gérer. «Je me prépare à avoir mon business où je proposerai des gâteaux. J’apprends tout ce que je peux avant de me lancer.»
Priya Ramkissoon, elle, espère que d’autres viendront rejoindre son projet. Ensemble, elles pourront peut-être s’installer dans d’autres endroits et accueillir encore plus de femmes.