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Deux nouvelles victimes d'accident en une semaine : leurs proches, le coeur brisé, témoignent

22 août 2022

Axel Marjolin, 17 ans, meurt quelques heures après une collision à moto

 

Nadine, sa mère : «C’est une partie de nous qui nous a été arrachée»

 

Elle a le cœur en miettes. Dans sa tête, les images défilent encore et encore. C’est que Nadine Dookhit ne peut se résoudre à accepter le drame qui est venu bouleverser sa vie… 

 

Dans la soirée du samedi 13 août, elle a passé un très bon moment avec son fils Axel. Mais c’est en sursaut qu’elle s’est réveillée le lendemain matin, lorsque sa tante est venue lui annoncer que le jeune homme de 17 ans avait été victime d’un grave accident de la route et avait été conduit à l’hôpital Jeetoo dans un état critique. Paniquée, Nadine s’y est immédiatement rendue pour être au chevet de son fils, craignant le pire.

 

Une fois sur place, les idées qui fusent dans tous les sens, elle approche le personnel hospitalier afin de savoir où elle pourrait trouver son fils mais personne, dit-elle, n’était en mesure de lui répondre. «J’ai arpenté les couloirs jusqu’à ce que je tombe sur son père. Lorsque je lui ai demandé où se trouvait Axel, il m’a répondu : «Axel inn mor.» Je ne voulais pas y croire, d’autant plus que je n’avais pas encore pu le voir.»

 

La mère de famille est alors sous le choc. Impossible pour elle d’accepter cette nouvelle. «J’ai poursuivi ma route. Les couloirs étaient bondés, il y avait du bruit partout mais j’étais complètement déconnectée du monde. Les couloirs semblaient si tristes pendant que j’avançais en hurlant le nom d’Axel, dans l’espoir de l’entendre me répondre», confie-t-elle, de la tristesse dans la voix.

 

À ce moment-là, poursuit Nadine, elle aurait tellement aimé que quelqu’un l’approche, la rassure, lui dise que tout cela ne s’était jamais produit, qu’il s’agissait d’un mauvais rêve. Hélas, Axel est bien parti, lui lance à nouveau le père du jeune homme. «Je me suis retournée, je voyais mon père et ma sœur qui hurlaient, ma mère qui ne pouvait plus tenir debout tant elle était affligée. Puis, on m’a conduite dans la salle où se trouvait sa dépouille. Il était recouvert d’un drap blanc, je ne pouvais voir que son visage», se souvient-t-elle.

 

Désespérée, Nadine crie une dernière fois le prénom de son fils dans l’espoir qu’il ouvre les yeux, lui réponde, mais Axel avait déjà rendu l’âme. «J’ai quitté la salle en larmes et je suis allée à l’extérieur de l’établissement. C’est là que j’ai craqué, que j’ai hurlé et que j’ai réalisé qu’il nous avait vraiment quittés. Li pa ti fasil. Monn santi mo leker pe exploze.»

 

Les parents d’Axel étant séparés, celui-ci vivait chez son père à Résidence La Cure mais passait beaucoup de temps chez sa mère, à Pailles. Sa dernière visite remonte d’ailleurs au samedi 13 août, dans la soirée, à l’occasion de la confirmation de son cousin, soit à peine quelques heures avant son décès. «Monn dans ar li, monn kares so figir, monn dir ki li enn zoli garson ek ki mo kontan li. Monn may li for, apre monn badinn avek li, mo ti pe dir li, li pa konn danse. Mo pa ti kone samem dernye zour mo ti pou trouv li», s’émeut Nadine, avec une pointe de mélancolie dans la voix.

 

Ce soir-là, se souvient-elle, son entourage lui répétait à quel point elle avait de beaux enfants. «J’ai pris une photo d’Axel et de sa petite soeur le même soir et je l’ai partagée sur les réseaux sociaux en y incluant la citation «Ma vie». Mo pa ti kone si mo lavi ti pre pou kit mwa pou ale.» Le même soir, après avoir quitté le domicile de sa mère, Axel a fait le tour des boîtes de nuit avec son père et des amis. «Zot finn rantre gramatin ; so papa finn al dormi. Pa kone kiler Axel inn kasiet inn pran motosiklet so papa pou li resorti. Nou pa mem kone kot li ti pe ale», lâche cette mère affligée.

 

Il était environ 6h30, le dimanche 14 août, lorsque la moto que pilotait l’adolescent est entrée en collision avec une fourgonnette aux abords de la route principale de Petite-Rivière. Grièvement blessé, il a été conduit à l’hôpital, où il est décédé quelques heures plus tard. Une autopsie a attribué sa mort au choc de ses multiples blessures.

 

Quant au conducteur de la fourgonnette impliquée dans cet accident – un habitant de Résidence Vallijee, âgé de 41 ans – a été testé négatif à l’alcootest. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Questionné, il a expliqué qu’il circulait en direction de Bambous et aurait mis ses clignotants pour tourner à droite, en direction de Nundloll Lane, lorsque le deux-roues l’aurait percuté. 

 

Nadine, elle, ne tarit pas d’éloges sur son fils. «Il était quelqu’un de jovial, avait bon coeur et adorait ses amis. Tout ce que nous lui achetions, son père et moi, il finissait toujours par l’offrir à ses camarades au bout de quelques jours», raconte-t-elle, avec un petit sourire. «Il était aussi très débrouillard. Li ti kontan mekanik, brikolaz, la pintir ; li ti ena boukou potansyel.»

 

Axel, souligne-t-elle, était aussi très apprécié par son entourage. «C’est le premier petit-enfant et le premier neveu de la famille. Zot tou ti kontan li parski li pa ti enn zanfan ki reponn, ki lager. Tou dimounn ki finn vinn so lamor finn dir zis bon zafer lor li ; sa finn rann mwa fier. C’est une partie de nous qui nous a été arrachée mais Dieu a eu besoin de lui», s’émeut Nadine.

 

Passionné de moto, Axel, «ti kontan tir foto lor gro motosiklet depi li tipti», poursuit-elle. «Je pense que s’il avait eu le choix, c’est de cette manière qu’il aurait choisi de mourir. Li pann rode, se lamor kinn vinn rod li.»

 

Axel Marjolin a rejoint sa dernière demeure le jeudi 18 août. Laissant derrière lui des proches attristés mais surtout une mère accablée d’avoir perdu son fils parti à la fleur de l’âge, dans des circonstances tragiques…

 



Victime d’un drame routier, le motocycliste Nivesh Ganaputhee, 41 ans, décède trois jours plus tard

 

Son frère Kevin : «Nous n’avons pas pu lui parler une dernière fois...»

 

Il se trouvait à quelques mètres de son domicile lorsque la tragédie s’est produite. Le samedi 13 août, Nivesh Ganaputhee, 41 ans, s’était rendu chez le marchand du coin à moto pour acheter des dol pouri pour le déjeuner. Cet habitant de 7e Mile, Triolet, circulait aux abords de la route principale de la localité et était sur le point de rentrer chez lui lorsqu’un drame est survenu aux alentours de 13 heures. En arrivant à proximité d’une salle de cinéma, il est entré en collision avec une fourgonnette et a été grièvement blessé. Admis à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam dans un état critique, il y a rendu l’âme trois jours plus tard, plongeant ses proches dans un profond chagrin.

 

L’accident s’est produit sous les yeux de personnes proches de la famille. C’est de cette manière que la mère de Nivesh Ganaputhee a vite appris la mauvaise nouvelle. «Lorsqu’elle me l’a appris, nous nous sommes rendus à l’hôpital pour nous enquérir de son état de santé. Mais nous n’avons pas pu lui parler une dernière fois avant son décès car il était sous respiration artificielle tout au long de son hospitalisation», regrette son frère Kevin. Ainsi, la police de la localité n’a pas, non plus, été en mesure de recueillir la version des faits de Nivesh Ganaputhee. Une autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a attribué son décès à des blessures crâniennes.

 

Interrogé sur les circonstances du drame, le conducteur de la fourgonnette impliquée dans ce drame router n’a, lui aussi, pas été en mesure d’éclairer les enquêteurs, étant encore sous le choc. Il a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Ce sont finalement les images des caméras de Safe City situées à proximité du lieu de l’accident qui leur ont permis d’y voit plus clair. Celles-ci ont révélé que la fourgonnette émergeait d’une ruelle pour s’engager sur la route principale, en direction de Solitude, lorsque le deux-roues l’a percuté de derrière. Nivesh Ganaputhee a alors perdu l’équilibre, avant de tomber lourdement sur l’asphalte. Des passants ont aussitôt alerté la police et le SAMU, qui se sont chargés de conduire le quadragénaire à l’hôpital.

 

Nivesh Ganaputhee n’était pas marié et n’avait pas d’enfants. Il vivait avec ses parents, dans la même cour que son petit frère Kevin. Selon ce dernier, «Nivesh était quelqu’un de très débrouillard. Il travaillait à son compte dans le domaine de la climatisation». Connu dans sa localité, il entretenait de très bonnes relations avec le voisinage et avait beaucoup d’amis, poursuit-il. «D’ailleurs, c’est avec eux qu’il passait le plus clair de son temps libre lorsqu’il ne jouait pas à des jeux vidéo. C’était un bon vivant.»

 

La nouvelle de la mort de Nivesh Ganaputhee a bouleversé les siens, particulièrement ses parents. «Pour le moment, ils tiennent le coup parce qu’ils sont bien entourés mais je sais que cela sera plus dur dans quelques jours et que l’absence de mon frère se fera davantage sentir», appréhende Kevin.

 

Les funérailles de Nivesh Ganaputhee ont eu lieu le mercredi 17 août.

 


 

La tragique fin de Basdeo Moosai, 70 ans, renversé par une voiture

 

Son entourage était convaincu qu’il finirait par s’en sortir. Victime d’un accident le 29 juin, Basdeo Moosai, plus connu sous le nom de Vijay, a passé plusieurs semaines aux soins intensifs de l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. Puis, son état de santé s’est amélioré. D’ailleurs, le 12 août, il avait même quitté l’Intensive Care Unit (ICU) pour être transféré en salle mais a rendu l’âme deux jours plus tard. Un peu plus d’un mois de cela, Basdeo Moosai, un habitant de Riche-en-Eau, âgé de 70 ans, avait été renversé par une voiture dans les parages de Ville-Noire, Mahébourg, avant d’être conduit à l’hôpital par les urgences. Durant son hospitalisation, il avait pu adresser quelques mots à ses proches pour leur dire qu’il ne gardait aucun souvenir de l’accident. Malheureusement, une septicémie a eu raison de lui. Les funérailles de la victime ont eu lieu le mardi 16 août. Veuf depuis une dizaine d’années, cet ancien laboureur laisse derrière lui deux enfants. De son côté, le conducteur de la voiture impliquée, un habitant de Grand-Bel-Air, âgé de 29 ans, a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui.

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