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Divali : Les petits commerçants entre tradition et modernité

19 octobre 2017

Qui dit Divali, dit lumière mais aussi douceurs. Cependant, bien plus que des lampes de terre et des gâteaux, le symbolisme derrière cette célébration haute en couleur est lourd de sens. Véritable célébration de la victoire du bien sur le mal, la fête des lumières est l’un des rendez-vous incontournables de l’année pour la communauté hindoue mais aussi pour tous les Mauriciens. Célébration de l’amour, du partage et de la fraternité, elle rassemble et unit. En attendant le jeudi 19 octobre, où des milliers de maisons s’illumineront de mille feux pour accueillir chez elles la lumière, les préparatifs chez les familles comme chez les commerçants vont bon train. 

 

Si les dévots ont déjà entamé le grand nettoyage de leur maison, l’achat des ingrédients pour la préparation des gâteaux et des habits neufs pour cette journée spéciale, les commerçants aussi commencent à mettre la main à la pâte. Ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à préparer ces douceurs sur commande face à une demande qui se fait grandissante. Si de nombreuses boutiques se sont spécialisées dans la fabrication et la distribution de gâteaux spécialement pour cette occasion, ils sont encore plusieurs petits commerçants à proposer leurs gâteaux faits maison. 

 

Assise dans sa petite bicoque en tôle sur la rue principale de Stanley, à Rose-Hill, Shalini Veerapen s’accorde une petite pause en attendant la fournée de gâteaux qui sont dans la grosse karay d’huile. Dans la localité, tout le monde la connaît, elle vend ses gâteaux depuis une dizaine d’années. 

 

Temps et patience

 

Dans sa vitrine, adourson, gato ros et gato patat ont déjà fait leur apparition. Comme chaque année, elle a reçu plusieurs commandes de ceux qui sont à la recherche de spécialités tamoules. Si Shalini a appris à les faire grâce à sa maman, beaucoup de jeunes préfèrent, dit-elle, s’épargner cette peine. «Ce sont des gâteaux traditionnels que de nombreuses personnes ne savent pas faire, alors elles commandent. Certains d’entre eux, comme l’adoursonou le gato ros, demandent du temps et de la patience et aujourd’hui, beaucoup n’ont pas de temps.»

 

Cependant, Shalini se rend bien compte que les commandes ne sont pas aussi nombreuses qu’il y a quelques années. «Aujourd’hui, les gens ne donnent plus autant de gâteaux. Le partage se fait en petit comité.» Et puis, il y a aussi la concurrence des grandes chaînes. Alors face au moderne et au vite fait, c’est souvent le traditionnel et les saveurs du fait maison qui font la différence. 

 

À Rose-Belle, sur la route principale de ce village, le petit commerce de Baby Teeluck fait aussi partie du paysage. Laddoo, gulab jamun, burfi, boondi, jalebi, kaja ou encore rasgulla… Ces douceurs, dont certains sont présents dans sa vitrine tous les jours, seront à l’honneur jeudi prochain. Si elle a l’habitude de prendre des commandes de gâteaux pour des mariages et séances de prière, elle propose aussi ses services pour Divali. Chaque année, les clients réguliers reviennent. Aujourd’hui, elle commencera les  préparations afin d’être prête à livrer toutes ses commandes à temps. Elle pourra heureusement, dit-elle, compter sur l’aide de ses proches, comme chaque année. 

 

À Flacq, Fiya Gangodin, connue comme Madame Fiya, est déjà prête à se lancer dans les premières préparations. Cela fait trois ans qu’elle a commencé à prendre des commandes de gâteaux indiens traditionnels pour les occasions comme les mariages, les fiançailles et aussi Divali. «Nous sommes actuellement en pleine préparation. Nous avons déjà acheté tout ce dont nous aurons besoin pour réaliser ces gâteaux. Ma famille me donnera un coup de main car seule, cela aurait été difficile. Il y a une entraide extraordinaire.»  Car c’est cela aussi, lance Madame Fiya, la beauté de Divali

 

Des messes pour célébrer la lumière

 

Le cardinal Maurice Piat affirme que Divali «est une belle occasion de partage entre les Mauriciens de différentes cultures». L’Indo Mauritian Catholic Association (IMCA) et la paroisse de Ste-Croix organisent une messe à l’occasion de Divali le mercredi 18 octobre, à 18 heures, en l’église de Ste-Croix (Père Laval). Cette messe sera célébrée par le cardinal en compagnie de plusieurs prêtres. D’autres messes sont aussi prévues à travers l’île pour célébrer la fête de la lumière : 

- Le samedi 21 octobre à 16 heures à la Chapelle de Bonne Mère, à Flacq ;

-  Le samedi 21 octobre à 17h30 à l’église de Mont-Roches, à Roches-Brunes ;

-  Et le dimanche 22 octobre à 7 heures à l’église de Ste Anne, à Stanley, Rose-Hill. 

 

Amy Kamanah-Murday et Stephane Chinnapen

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