Cela fait des semaines qu’ils préparent ce grand jour. Dans le hall d’entrée de l’auditorium de Swastika Mauritius, à Curepipe, tout le monde s’active pour que les derniers préparatifs soient finalisés. Les lumières sont installées, la salle joliment décorée et sur les tables trônent gilas et feuilles de banane.
Durant ces derniers jours, Shivani Muniah s’est occupée du stand de gâteaux faits maison. Il fallait garder les plateaux de gâteaux remplis et accueillir ceux qui viennent s’approvisionner en sucreries pour la fête de la lumière. Les boîtes colorées arborant fièrement le patronyme de l’association sont posées juste à côté. «Les gens viennent d’un peu partout. Ils sont contents et apprécient nos gâteaux», dit-elle.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Swastika Mauritius n’est pas une boutique. Il s’agit, en fait, d’une association créée en 1975 dont la mission est de réunir la grande famille hindoue et de prôner la prière pour combattre les fléaux de la société. Mohun Jaggeshar, l’un des responsables, est particulièrement fier de leur temple qu’il décrit comme unique à Maurice. «Déjà à l’époque, nous avions une vision. Aujourd’hui, il y a trop de division au sein des religions. Nous avons voulu créer un temple où toutes les divinités seraient présentes pour rassembler la grande famille hindoue.»
Et Divali, fête qui célèbre la victoire du bien sur le mal et de la lumière sur l’obscurité, est justement une nouvelle occasion de réunir tout le monde.
«Divali est une fête merveilleuse mais malheureusement, elle devient de plus en plus commerciale.» C’est pour cela qu’ils ont eu une idée. «Nous avons voulu faire des gâteaux traditionnels et les offrir contre une donation qui servira à un projet de l’association.» Ainsi, contre une donation de Rs 100, la personne repart avec dix sucreries dont des barfis, des laddoos, le mawa peda, ou encore le gulab jamun.
Pour une donation plus importante, notamment Rs 225, 1 kg de kesar jalebi et mawa khoya samosa est proposé. L’année dernière, plus de 20 000 gâteaux ont été vendus. Cette année, affirme Mohun Jaggeshar, 35 000 gâteaux ont été confectionnés. La somme financera deux projets. «Nous avons l’intention de créer un jardin d’enfants et de monter une école pré-primaire. On espère aussi rénover notre temple. Le montant de cette vente servira donc à financer ces projets.»
Pour confectionner une quantité aussi importante de gâteaux traditionnels, Swastika Mauritius peut compter sur l’équipe de la cuisine qui se compose d’une quinzaine de femmes, toutes bénévoles. Tout au long de la semaine écoulée, elles ont confectionné de leurs mains ces gâteaux. Un travail ardu qui demande savoir-faire et organisation. Heureusement, tout le monde sait ce qu’il a à faire. «Pour nous, c’est une joie de participer. Divali est une fête très importante pour toute la communauté et l’île Maurice en général», lance Vimla Ramchurn.
Une organisation qui est d’autant plus importante car la fabrication et la vente de gâteaux ne sont pas les seules activités de Swastika Mauritius à l’occasion de Divali. Pour respecter la tradition et honorer la déesse Luxmi, ils ont accueilli des centaines de dévots pour des séances de prières spéciales. «Nous avons commencé avec un Luxmi Puja le jeudi 24 octobre. C’est une prière qui a lancé les festivités de Divali. Dès lors, nous avons eu des séances de prières quotidiennes qui ont culminé à ce jour de fête. On a accueilli environ 10 000 dévots», lance Mohun Jaggeshar.
En plus de l’organisation des pujas, Swastika Mauritius s’assure aussi du dîner qui est servi chaque soir aux fidèles.
Soodevi Luckeea et ses camarades ont fort à faire avant chaque arrivée. Durant la journée, elles font bouillir les marmites et la cuisine tourne à plein régime. Au menu : des plats typiquement végétariens à déguster avec le fameux ti pouri. «Cela fait des années que nous faisons ça. Nous mettons toutes la main à la pâte. Pour nous, c’est un moyen de contribuer à notre façon à cette célébration si importante pour notre communauté.» Après tout, le partage, qu’il s’agisse de gâteaux qu’on offre ou d’une aide qu’on apporte, est l’essence même de la fête de la lumière qui promet, ce soir, de faire briller de nombreux foyers de mille feux.