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23 octobre 2022 15:35
Le moment est important et il l'est encore plus cette année. Après deux ans de crise sanitaire, avec son lot de restrictions, Divali sera célébrée avec faste , ce lundi 24 octobre, par la communauté hindoue mais aussi par de nombreux Mauriciens de toutes les communautés. S’il est avant tout question de rendre hommage à la déesse Lakshmi en illuminant sa maison, symbole de la victoire du bien sur le mal, l’heure est aussi aux réunions familiales et aux célébrations joyeuses, chose qui n’avait pas été possible au cours de ces deux dernières années.
Alors cette fois, tout le monde met les petits plats dans les grands, histoire de rendre ce moment vraiment spécial. Chez les Bussooa, la célébration de la fête de la Lumière est une tradition bien gardée. Pour ne pas déroger à la règle, ils ont évidemment entamé les préparatifs avec plusieurs jours d’avance. Maintenant que le grand nettoyage est derrière eux, ils s’apprêtent aujourd’hui à préparer les douceurs de Divali, qui seront partagées ce lundi. Si tout le monde met la main à la pâte, c’est Preety qui sera aux commandes. «C’est une fête que j’attends avec impatience. Ces deux dernières années, ce n’était pas pareil. Maintenant qu’il n’y a plus de restrictions, nous voulons faire les choses bien car c’est un grand moment pour nous. Ce que j’aime le plus personnellement dans cette fête, c’est de préparer les gâteaux et de les partager avec les proches, les voisins, les amis.»
S’il n’est plus question de composer avec les restrictions sanitaires, il faut tout de même faire avec la cherté de la vie et les prix élevés des ingrédients pour la préparation des gâteaux. «J’ai cherché des recettes faciles qui nécessitent les ingrédients les moins chers. Avec le coût de la vie qui ne cesse de grimper, il faut faire attention», souligne la jeune femme. Malgré tout, elle ne lésinera pas sur la variété. Au menu : gâteau patate, barfi, zemberik, idli, rasgullah et plein d’autres gourmandises. «Avec ma maman et ma sœur, nous allons commencer à préparer les gâteaux cet après-midi jusqu’à minuit à peu près. Demain matin, nous allons nous réveiller tôt et prier. Ensuite, j’aiderai mon papa à installer les lumières et décorer la maison. Dans la journée, nous allons confectionner nos boîtes et les remplir de gâteaux. À 18 heures, nous allons prier et allumer les lumières dans la maison et la cour, et finalement, ma sœur et moi allons faire le tour du quartier pour distribuer nos boîtes et souhaiter à nos amis et voisins une bonne fête de la Lumière.»
Chez Ashna Sandhaya, le ménage et le shopping pour les ingrédients et les nouvelles tenues sont aussi chose faite. Après deux ans, la famille a, cette année, accueilli du monde. «Vendredi, nous avons fait un puja à la maison en l’honneur de Lakshmi. Selon nos croyances, Divali enlève l’obscurité trouble et met à la place de l’amour, de la lumière et de la prospérité. Les gens adorent la déesse Lakshmi car c’est la déesse de la richesse. En la priant, nous invitons ses bénédictions dans la maison. Cette prière se fait généralement deux jours avant Divali.»
Cette année, confie la jeune femme, l’engouement est autre et cela se fait ressentir également au niveau de son travail. «Comme je suis une Nail and Henna Artist, j’ai eu pas mal de rendez-vous de clientes qui veulent venir se faire les ongles ou mettre leur henné pour la fête de Divali. Tout le monde va sortir et célébrer.» Une fois le travail derrière elle, Ashna ira, elle, prêter main forte à sa maman pour la confection des gâteaux. «La veille, nous préparons toujours des gâteaux – barfi, khaja, rasgullah, pistachio barfi et gulab jamun. Le jour de la fête, nous ferons uniquement les plus traditionnels c’est-à-dire le gâteau patate et le gâteau zemberik.»
En ce qui concerne les décorations, pour rendre les célébrations encore plus spéciales, Ashna et sa famille ont loué les services de quelqu’un. Ce lundi, c’est en famille qu’ils se réuniront. «Nous allons offrir une prière, porter des vêtements traditionnels incroyables car, pour nous, c’est un moment spécial, un nouveau départ célébrant le bien conquérant le mal, célébrant la lumière. Nous allons évidemment rendre visite à la famille et aux amis pour échanger des douceurs.»
Si l’événement sera grandiose chez les Sandhaya et de nombreuses familles, elle le sera aussi au niveau des groupes socioculturels qui auront l’occasion de réunir leurs membres et la communauté à l’occasion de Divali. Le All Hindou Force Commun Front ne manquera évidemment pas ce rendez-vous. «Ces deux dernières années, nous n’avons rien pu organiser mais cette année, nous avons préparé une grande fête», explique le président, Cullychurn Shreedanand.
La célébration a eu lieu le vendredi 21 octobre dans le centre du groupe à L’Espérance. «C’est un centre où nous accueillons environ 250 enfants pour leur enseigner le Ramayan Vedas qui vient de notre livre sacré et qui parle des valeurs et du sens de la vie. Pour Divali, ce sont ces enfants qui ont animé un spectacle avec des chants, des danses et des récitations de poèmes sacrés. Nous avons voulu faire un programme culturel pour réunir tout le monde. Nous avons fait l'aarti et offert le Maha prasad, un mets spécial, avant de partager les gâteaux avec tout le monde. C’était un beau moment ensemble.»
Un moment qui rappelle, selon Cullychurn Shreedanand l’essence même de cette fête. «Divali, c’est Lakshmi qui nous apporte le bien, la richesse dans la famille, la dévotion, l’unité. Ce jour-là, quand nous éclairons nos maisons, ça veut dire que nous prions pour nous éloigner de l’obscurité, la haine, l’hypocrisie, la jalousie, la division. Nous prions pour demander la sagesse, la paix pour nous, notre famille et notre pays.»
C’est là, dit-il, toute la beauté de la fête de la Lumière.
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