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Elle a fêté son anniversaire le mardi 15 août : Marie, pleine de vigueur à 102 ans

23 août 2017

Pas la peine d’élever la voix, elle entend parfaitement. Si elle avait su qu’on venait l’interviewer (c’est une surprise d’une de ses petites-filles), elle aurait certainement préparé un petit quelque chose car elle adore recevoir. Un peu plus tôt, le matin, c’est elle qui a épousseté la maison car elle ne peut pas rester sans rien faire. Elle est comme ça Marie Fernande Pellegrin-Maigre. Toujours active, pétillante coquette… à 102 ans ! 

 

«J’ai eu un an de plus ce mardi 15 août, le jour de la fête de l’Assomption», confie Marie, avec le sourire et un phrasé parfait. «C’est de la Vierge que je tiens mon prénom et je peux vous dire que ma naissance en ce jour très spécial a toujours été pour moi, comme un signe.» D’ailleurs, chez elle, rue Wellington à Rose-Hill, tout traduit sa dévotion et la relation particulière qu’elle entretient avec la Vierge Marie. Plusieurs statuettes de cette dernière occupent une place importante dans la maisonnette.

 

Jouissant d’une très bonne mémoire, Marie aime d’ailleurs raconter le jour de sa naissance. «C’était un 15 août et la belle-sœur de ma mère l’avait invitée chez elle alors que mon père n’était pas là. En voyant que ma mère tardait, elle a envoyé son mari voir ce qui se passait. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que j’avais, moi, choisi de venir au monde. Je suis issue d’une fratrie de cinq enfants. Je suis le troisième enfant et j’avais à l’époque deux frères et deux sœurs. Mon grand-père avait parié une bouteille de vin que j’allais être un garçon mais ma mère avait parié que c’était une fille... Comme elle avait trouvé juste, elle a donc eu une bouteille de vin qui a servi à célébrer mon arrivée. Ma mère m’a raconté qu’elle a même bu à ma santé ce jour-là», raconte Marie, le soleil dans la voix. 

 

Cette native de Port-Louis a vu le pays et le train de vie de ses habitants se transformer au fil de temps : «C’est la vie qui évolue…» C’est sous le regard de sa grande fille, Denise, 80 ans, l’aînée de six enfants – quatre sont décédés – qu’elle nous raconte ses tranches de vie : comment elle occupait ses journées en brodant lorsqu’elle avait des commandes, sa rencontre avec son époux, son amour pour les chansons de Frédéric François, sa passion pour la lecture – elle ne se passe jamais de celle de La Vie Catholique – et comment elle est devenue une grande accro de la télévision. 

 

Positivité et force de caractère

 

Devant son incroyable positivité et sa force de caractère, tout son entourage a développé une grande admiration pour elle. Grand-mère de 10 petits-enfants, 22 arrière-petits-enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants, elle est depuis toujours le pilier de la famille. «Elle est la mémoire de la famille. C’est elle qui reçoit toute la famille pour toutes les occasions. Et je peux vous dire qu’elle se fait un point d’honneur de bien nous recevoir en faisant parfois elle-même plusieurs plats», raconte un de ses petits-fils Jean-Claude. Quel plat réussit-elle tout le temps ? «Je cuisine de tout», lâche Marie qui adore le poisson mais pas tous les poissons : «J’ai une préférence pour le poisson “cateaux” et le poisson capitaine.» Si, pour elle, le secret de sa longévité, c’est sa foi et la prière – elle dit son chapelet tous les jours –, elle trouve toutefois très dur de voir partir tous ceux qu’elle aime. «J’ai vu partir mes frères et sœurs, mon époux Marcel qui était chauffeur et qui est mort il y a 45 ans. J’ai enterré quatre de mes enfants, dont le dernier, Raynal, est décédé il y a tout juste deux mois. Il avait 79 ans.» Mais si elle reste forte, c’est pour ceux qui restent et à qui elle veut transmettre ce qu’elle a toujours appris : «Que la famille est sacrée et que la vie est belle malgré tout…»

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