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18 décembre 2022 15:02
Toutes les bonnes choses ont une fin. Après un mois de compétition, on saura ce soir qui de l’Argentine ou de la France va ramener le trophée en or à la maison. Les Français sont les tenants du titre et visent à le conserver tout en décrochant un troisième sacre dans cette compétition. Les Argentins ambitionnent eux aussi de remporter ce trophée pour la troisième fois tout en permettant à leur icône, Lionel Messi, de terminer sa carrière internationale en apothéose.
Les hommes de Didier Deschamps auront de nouveau fort à faire face aux coéquipiers de Lionel Messi qui ont balayé la Croatie (3-0) mardi en demi-finale alors que le lendemain, les Bleus ont bien maîtrisé le Maroc (2-0). Sur ce qu’elles ont démontré durant cette compétition, les deux équipes méritent amplement leurs places en finale ce soir au stade de Lusail et confirment les analyses de bon nombre d’observateurs.
Cette nouvelle confrontation Argentine - France sera en tout cas une revanche de ce qui s’est passé lors de la dernière édition en huitième de finale en Russie. C'était le 30 juin 2018 lors d’un match totalement fou lors duquel les Bleus et leurs supporters seront passés à peu près par toutes les émotions. La formation française avait ouvert le score à la 13e minute avec un penalty de Griezmann, suite à une faute de Marcos Rojo complètement dépassé par l'incroyable raid de Kylian Mbappé, flashé à 37 km/h depuis le milieu de terrain (1-0). Mais l'équipe d'Argentine avait recollé au score à la 41e minute grâce à une somptueuse frappe de Di Maria (1-1). Gabriel Mercado avait même donné l'avantage à l'Argentine à la 48e minute, servi par Messi (1-2).
C'est Benjamin Pavard, sur une passe d'Hernandez, qui avait délivré les Bleus à la 57e minute (2-2) d'une reprise aussi magistrale qu'inattendue. Un des temps forts de cette épopée victorieuse. Kylian Mbappé avait fait basculer le match à l'avantage de la France en deux temps et en moins de 5 minutes, à la 64e (3-2) puis à la 68e (4-2). L'équipe d’Argentine avait réduit la marque à la 90e minute avec une tête de Sergio Aguero, servi par Lionel Messi (4-3).
Cette finale de Coupe du monde sera également une bataille de la «guerre des étoiles» entre la France et l'Argentine. Après ses deux sacres en 1998 et 2018, l'équipe de France espère en effet broder une troisième étoile sur son maillot à l'issue du match de dimanche. Tout comme l'Argentine, celle-ci ayant remporté la Coupe du monde à deux reprises elle aussi, mais en 1978 et en 1986.
La première victoire de l'Albiceleste a eu lieu à domicile, en pleine dictature, avec un groupe mené par Mario Kempes qui marquera deux des trois buts argentins de la finale face aux Pays-Bas de Cruyff (3-2). La seconde sera remportée en pleine ère Maradona face à l'Allemagne de l'Ouest (3-2). C'est notamment lors de cette Coupe du monde que «le gamin en or» qualifiera son équipe de la main en quart de finale, face à l'Angleterre.
Celui qui gagnera la finale ce soir prendra donc l'avantage au palmarès et reviendra à une longueur de l'Allemagne et de l'Italie (4 victoires en Coupe du monde) et à deux du Brésil (5 victoires). De quoi pimenter encore un peu plus cette finale à partir de 19h00 (heure mauricienne).
Argentine : E. Martinez - Molina, Romero, Otamendi, Tagliafico - Mac Allister, De Paul, Paredes, Fernandez - Messi, Alvarez. Incertain : Papu Gomez (blessé)
France : Lloris - Koundé, Varane, Upamecano (ou Konaté), T. Hernandez - Griezmann, Tchouaméni, Rabiot - Dembélé, Giroud, Mbappé. Incertain : Rabiot (reprise).
Après avoir été cueillie à froid par l’Arabie Saoudite lors de son match inaugural (défaite 1-2), l’Argentine s’est rachetée de belle manière pour enchaîner deux victoires en phase de poule (2-0 contre le Mexique et 2-0 contre la Pologne). En huitième de finale, l’Argentine devait se défaire de l’Australie (2-1) avant d’arracher sa qualification contre les Pays-Bas lors des quarts de finale à l’issue des tirs au but. En demi-finale, les Argentins ont surclassé la Croatie (3-0).
La France a débuté la défense de son titre en phase de poule avec deux victoires (4-1 contre l'Australie et 2-1 contre le Danemark) avant de faire tourner son effectif contre la Tunisie et qui s’est soldé par une défaite (0-1). Puis les Français ont, successivement, éliminé la Pologne (3-1), l'Angleterre (2-1) et puis le Maroc (2-0) sans passer par les prolongations.
Outre le prestige et d'être gravée dans l’Histoire, l'équipe vainqueur sera bien gâtée. Cette année, les champions du monde auront droit à une augmentation et toucheront pas moins de 42 millions de dollars, soit près de 41 millions d'euros. L'équipe qui s'inclinera en finale pourra se consoler avec une prime de 30 millions de dollars (29,2 millions d'euros).
Par ailleurs, la FIFA offre 1,5 million de dollars (1,45 million d’euros) à chacun des 32 pays engagés sur la ligne de départ pour «contribuer aux frais de participation». Les nations éliminées en poules toucheront 9 millions de dollars (8,7 millions d’euros). Se hisser en huitièmes rapportera 13 millions de dollars (12,5 millions d’euros). Une place en quarts, c’est 17 millions de dollars (16,4 millions d’euros).
Lionel Messi (Argentine)
L’Argentine dispose de deux monstres sacrés du football mondial. Le premier, feu Diego Maradona, qui remporte la Coupe du monde 1986, et puis Lionel Messi. Du point de vue des statistiques, Lionel Messi écrase son aîné avec 437 buts en 472 matches avec Barcelone, contre 259 buts en 491 matches de club pour Diego Maradona, passé par Argentinos Juniors, Boca, Barcelone, Naples, Séville ou encore Newell's Old Boys, le club de coeur de Messi. Cependant, Diego Maradona a été couronné champion du monde, contrairement à Lionel Messi, qui court derrière ce sacre ultime à quelques heures de sa retraite internationale, comme il l’a confirmé durant la semaine.
Lionel Messi aura une dernière chance de remporter un premier titre planétaire. «Il reste de nombreuses années avant la prochaine Coupe du monde et je ne pense pas que cela sera encore possible. Et finir comme ça, c’est le mieux», a déclaré le septuple ballon d’or. Lui a connu tous les honneurs possibles avec le FC Barcelone. Auteur de cinq buts depuis le début de la compétition, dont trois sur pénalty, l’attaquant de 35 ans est le co-meilleur buteur de la compétition avec…Kylian Mbappé. Ce serait un moment de grande émotion si Lionel Messi soulève la Coupe du monde au Qatar comme pour soigner sa sortie comme un artiste après un récital.
Kylian Mbappé (France)
Avec l'inévitable retraite footballistique de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo, les fans peuvent s’extasier devant une nouvelle rivalité. Si l’Argentin et le Portugais ont monopolisé les débats, ces dernières années, pour savoir qui est le meilleur footballeur de la planète, leurs successeurs sont connus. Il s’agit du Norvégien Erling Haaland (Man City) et du Français Kylian Mbappé même si la rivalité n’est pas encore lancée et les médias ne s’attardent pas trop.
Si Erling Haaland, du haut de ses 22 ans, affole les compteurs avec ses buts, après avoir fait les beaux jours du Borussia Dortmund et maintenant Manchester City, son palmarès fait pâle figure avec un titre de champion d’Autriche, une Coupe d’Autriche, une Coupe d’Allemagne et quelques distinctions personnelles dans ces pays. Kylian Mbappé possède à 23 ans une Coupe du monde, 5 titres de champion de France, quelques coupes nationales et des récompenses personnelles.
Kylian Mbappé a la possibilité d'étoffer ce palmarès avec un nouveau sacre mondial. Cela pourrait faire de lui un prétendant pour le prochain Ballon d’Or, à condition aussi de remporter la Ligue des champions avec le PSG en compagnie de…Lionel Messi. Septième en 2017, quatrième en 2018, sixième en 2019 et neuvième en 2021, l'attaquant français du PSG a terminé à la sixième place du classement du Ballon d'Or en 2022.
En 3 confrontations (dont une mémorable au Mondial 2018), Lionel Messi n'est jamais parvenu à prendre le meilleur sur son homologue tricolore. S'il avait été éliminé par ce dernier en Russie, il l'avait également été à l'occasion des huitièmes de finale de la Ligue des Champions 2020/21, le FC Barcelone étant tombé face au Paris Saint-Germain (1-4 ; 1-1).
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