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Par Ally Mohedeen
6 décembre 2020 14:27
«Form is temporary, class is permanent», dit l’adage. Par deux fois, Black Cat Back en a donné la preuve. D’abord dans la Colonel Draper Cup, puis hier dans la Coupe d’Or. Malgré son retour fracassant à la compétition, le public l’a encore délaissé, hier, car sa cote affichait Rs 1500 à sa sortie en piste. Les turfistes n’y ont pas cru tout comme Cédric Segeon. Ce dernier doit regretter son choix d’avoir, sur 1600m, opté pour Alshibaa (forfait avant même la sortie du programme jeudi) après avoir pourtant travaillé Black Cat Back mardi après leur chevauchée fantastique dans la Colonel Draper Cup.
En remportant la Coupe d’or, Black Cat Back, malgré ses pieds délicats, a prouvé qu’il est aussi bon que les meilleurs «milers» de l’île. Car non seulement a-t-il remporté son premier succès classique à Maurice, mais il l’a fait avec de la manière.
Confié à Aucharuz après la décision de Ségeon de ne pas le monter, Black Cat Back ne prit que quelques foulées pour prendre de vitesse l’opposition. On vit Aucharuz lui demander un effort sur une cinquantaine de mètres pour trouver la position tête et corde. Une fois en tête, le jockey devait le reprendre, mais comme c’est un « galloper », Black Cat Back prit ses distances du reste du champ, ce qui permit à Undercover Agent de prendre les barres derrière lui. Haylor suivait, lui, en 3e position devant The Dazzler, Marauding (placé à l’extérieur), Puget Sound et le favori Alyaasaat.
Un premier pas (un grand !) vers la victoire fut fait au 1000m. Lorsqu’on consulta le chronomètre, on vit que Black Cat Back est monté au-dessus des 12 secondes, très important à ce stade pour conserver des ressources pour le sprint final. Cette allure devait rendre le peloton compact derrière et ainsi, on vit Chisty, puis Martinez sur respectivement Puget Sound et The Dazzler quitter les barres.
Au 800m, Black Cat Back devait devenir un sérieux prétendant puisqu’après 12.91s entre les 1200m et 1000m, le cheval de l’écurie Gujadhur devait réaliser 11.89s et 12.13s, des temps fractionnels qui augmentèrent positivement ses chances. Lorsque The Dazzler quitta les barres, Marauding se retrouvait, lui, en difficultés en épaisseur alors qu’il tirait. A l’avant, Puget Sound devait se rapprocher du peloton de tête, mais sans pour autant venir inquiéter Black Cat Back.
Après la « Route », on a cherché Alyaasaat, lequel se retrouvait à cet instant assez décroché d’autant qu’à l’avant, Black Cat Back et Undercover Agent voyageaient avec beaucoup d’aisance. Le sprint fut véritablement lancé après le 600m puisqu’au 400m, le chronomètre affichait 10.76s. Black Cat Back était parti alors qu’Undercover Agent tentait de ne pas le perdre de vue. Derrière Juglall essayait vainement de démarrer. Il voulait à un certain moment quitter les barres, ce qu’il fit avant de replonger à l’intérieur où il put grignoter du terrain.
Dans la ligne droite : Black Cat Back, sous la cravache d’Aucharuz, accélérait à merveille. Undercover Agent restait dans le coup, mais il ne sortit aucune accélération. A cet instant de la course, il n’y avait qu’Alyaasaat, qui pouvait venir reprendre Black Cat Back. Juglall savait que la tâche allait être ardue. Il se démenait comme un beau diable, changeant de trajectoire pour donner toutes les chances à sa monture. Si celle-ci refaisait du terrain sur Black Cat Back à la fin, le but arrivait tout de même trop tôt pour lui.
Avec le succès de Black Cat Back, l’entraîneur Ramapatee Gujadhur reprend goût à ses bonnes vieilles habitudes. S’il n’avait connu aucun succès classique en 2019 (la faute à White River), il remporte, cette année, deux des quatre classiques, car il a aussi enlevé la Duchesse cette année avec Ehsaan.
Alors que la saison des courses tire à sa fin, elle enregistre ses premiers cas de dopage. Que le MTC aurait pu s’en passer avec tous les bouleversements qu’a causés la Covid-19. Deux cas positifs ont été enregistrés et ce, chez une même écurie en l’occurrence celle de Hurchund : Triple Fate Line et The Jazz Singer.
Si le premier a dû être retiré d’une course la semaine dernière, en revanche la positivité du dernier nommé a été confirmée à la suite d’une décision de la GRA suivant le cas Triple Fate Line d’ordonner un échantillonnage de tous les chevaux de cet établissement. Triple Fate Line a été testé positif à la testostérone et The Jazz Singer à l’EPO.
Les premières sanctions n’ont pas tardé. Avec la confirmation de ces résultats, le MTC a ouvert une enquête et Ravi Raghoonundun, le palefrenier de Triple Fate Line mais aussi de The Jazz Singer, n’a pas tardé à cracher le morceau. Il a expliqué aux commissaires comment il a procédé pour «doper» les deux chevaux avec la complicité de Ramraj Sumoruth, palefrenier d’un autre établissement. Ravi Raghoonundun a écopé d’une disqualification de trois ans alors que Ramraj Sumoruth, lui, a été disqualifié pour 12 mois.
Après ces sanctions, prises par le MTC, c’est au tour de la Police des Jeux de prendre le relais. Car il faut maintenant vérifier les dires du palefrenier Ravi Raghoonundun, qui dit avoir reçu de la testostérone d’un certain « R » à Floréal.
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