Publicité

Il donne ses cheveux pour les cancéreux - Mayeul Rozar, 6 ans : magic in the… hair

9 mai 2023

Après sa coupe, il est prêt à reprendre l’aventure.

Du baume au cœur. Un sourire, tout simple, tout naturel. Il y a des récits comme ça, qui apportent avec eux de la lumière. Un rien de bonheur. Un tout de joie. Une petite bouchée de kalamindas les jours de déprime (ou pas). Une gorgée d’alouda ek so tokmaria quand ça ne va pas (ou que ça va). C’est toujours un peu magique, non ? L’histoire de Mayeul Rozar, 6 ans, a ce pouvoir-là. De nous permettre de nous émerveiller encore. Comment ? Par la force de ses cheveux (et surtout de son amour et de sa détermination) ! Le petit bonhomme a laissé pousser ses cheveux pendant trois ans. Son objectif : en faire don à une association qui fabrique des perruques pour les enfants qui sont atteints de cancer.

 

Et depuis quelques jours, il a trois – longues ! –  tresses à offrir ! Sa maman Laura et lui attendent de pouvoir envoyer le merveilleux colis à destination (voir plus loin). D’ailleurs, c’est elle qui va raconter la magnifique aventure de Mayeul, qui est en grande section maternelle à L’École du Centre. Et elle n’est pas tirée par les cheveux ! Accrochez-vous, il est question de pinces, de soins démêlants, de poutous et aussi, et surtout, de love.

 

À 3 ans, un regard posé. «Il y a trois ans, Mayeul avait 3 ans et quelques. Et on a croisé une petite fille. Elle n’avait pas de cheveux. Alors je me suis dit qu’elle avait un cancer. Et quand Mayeul m’a posé la question, je lui ai expliqué que quand on a cette maladie, on fait un traitement et on perd ses cheveux. Certaines personnes portent des perruques et d’autres non.»

 

En 2019, au waterfront. «C'était en Afrigue du Sud. Il y avait un événement, des gens venaient pour se faire couper les cheveux afin d’en faire des dons. Et ça m’est revenu en tête. Du coup, j’ai pu lui expliquer que des filles ou des garçons laissaient pousser leurs cheveux pour les donner afin que des associations en fassent des perruques pour les enfants qui ont perdu leurs cheveux. Je lui ai demandé, même s’il était quand même très jeune, si ça l’intéressait de laisser pousser ses cheveux. L’idée lui a plu, il a dit "oui". Je ne sais pas si à 3 ans, on comprend tout à fait, mais il a montré de l’intérêt. Et je pense qu’au fil du temps, il a compris qu’il allait aider et à quel point c’était important.»

 

Pince-moi. «Donc, depuis ses 3 ans et quelques, il a laissé pousser ses cheveux. Et n’a pas demandé à les faire couper. Au début je devais lui mettre des pinces, afin qu’ils ne tombent pas dans ses yeux, parce qu’ils n’étaient pas assez longs pour que je puisse les attacher. Au niveau de l’école, on n’a jamais eu de remarques. Avant la coupe, je trouvais que c’était plus simple de lui faire une tresse, c’était plus ordonné. Parce qu’avec un poutou haut, arrivé à la fin de la journée, quand il retournait de l’école, ses cheveux étaient en bataille. »

 

«Pran swin». «Pour les soins, c’était quelque chose ! J’ai des cheveux très bouclés et c’est du boulot à plein temps de s’en occuper. Ce n’était pas tout à fait la même chose pour Mayeul. Mais ils étaient ondulés quand ils étaient longs. Alors, il fallait faire des soins, c’était assez prenant. Je gardais ça pour le week-end. Alors c’était shampooing, après shampooing, démêlage, etc…»

 

Ça se coupe. «Ces derniers temps, je mesurais régulièrement ses cheveux. J’ai compris, en lisant sur la question, que les cheveux devaient faire environ 25 cm pour qu’ils soient considérés pour une perruque. Je souhaitais attendre un peu plus, parce que je ne voulais pas que sa tête soit rasée, que ce soit un choc pour lui, il ne se connaît pas vraiment avec les cheveux courts. Et puis le moment est arrivé, il y a quelques jours. Je lui ai demandé s’il était d’accord de couper, il était partant ! Il a fallu se préparer avec notre coiffeuse. Il y a des consignes à respecter : il ne faut pas couper dans le tas, il faut faire des petites tresses pour que ça ne s’emmêle pas, laver et couper. Les associations qui collectent les cheveux en reçoivent beaucoup qui ne sont pas utilisables parce qu’ils n’ont pas été coupés et conditionnés correctement. Aujourd’hui, Mayeul a trois belles tresses à donner et qui attendent dans un sac de congélation…»

 

Cheveux cherchent à «popom». «Je ne peux, malheureusement, pas envoyer les cheveux par la poste. Parce qu’ils sont considérés comme des body parts ! Mais nous sommes prêts ; dès que nous trouvons quelqu’un/e qui part en Grande-Bretagne ou en Amérique, nous y enverrons les cheveux de Mayeul. De là, la personne pourra poster vers une association choisie. Vous saviez qu’il fallait 12 à 15 dons de cheveux pour réaliser une perruque ?»

 

Et c’est reparti ! «Pas plus tard qu’hier soir (NdlR : le mercredi 3 mai), Mayeul m’a dit qu’il voulait recommencer, que ses longs cheveux lui manquaient. Alors je pense que c’est reparti pour encore trois ans.»

Publicité