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15 mars 2020 19:47
Ils sont à bout ! Totalement au bout du rouleau. Alors que les récentes pluies ont réveillé de douloureux souvenirs, de nombreux Mauriciens ont, eux, replongé en plein cauchemar le vendredi 13 mars. Toute la journée, des images de maisons submergées par de l’eau et de visages désespérés ont défilé sur les réseaux sociaux, suscitant désolation et inquiétude.
Alors qu’il y a eu des accumulations d’eau un peu partout dans le pays, provoquant l’impraticabilité de certaines routes, des ponts submergés et même la chute d’un arbre sur quatre maisons à Roche-Bois, Flacq, Clemencia, Bramsthan, Vallée-Pitôt, Vallée-des-Prêtres, Terre-Rouge et Barkly, entre autres, ont été durement affectés par les intempéries. Les averses s’y sont abattues pendant des heures, causant d’importantes inondations. Après un premier épisode de fortes averses survenues le dimanche 8 mars, de nombreuses familles n’ont pas été épargnées vendredi.
À Pont Lardier, Bel-Air/Rivière-Sèche, ils sont plusieurs à ne plus savoir quoi faire pour sortir de cette impasse. À chaque fois qu’il pleut un peu trop fort, l’angoisse et la peur montent. La famille Brosse en sait quelque chose. Une fois de plus, l’eau a envahi sa maison. Une situation invivable qui dure depuis trop longtemps, relate Marjorie Brosse. «Dès qu’il pleut, ça dégénère. Notre cour s’est transformée en rivière. Heureusement, l’intérieur a été un peu épargné mais ma cuisine, qui se trouve dehors, ainsi que ma terrasse ne ressemblent plus à rien. Tout est trempé.» L’eau boueuse est arrivée sans crier gare. «C’est tout le temps le même calvaire. C’est une vraie catastrophe.» Alors que les pompiers sont intervenus rapidement, des bénévoles sont aussi venus prêter main-forte. Excédés par la situation, Marjorie et son époux ont plusieurs fois fait appel aux autorités qui, espèrent-ils, ne tarderont pas à trouver des solutions efficaces.
Au lendemain d’une journée cauchemardesque, le réveil a été difficile pour une cinquantaine de familles de Cité Hibiscus à Flacq. Toute la journée, ils l’ont passée à évacuer l’eau, à éponger, à nettoyer. Certains ont perdu des meubles, d’autres des provisions. Entre tout ce qui est abîmé et l’humidité, difficile pour eux de reprendre le cours normal de leur vie. Sylvie Julie n’en peut plus. Elle a été obligée d’abandonner sa maison pour trouver refuge chez sa fille. «Il y a de l’eau partout. L’odeur est insupportable. Je n’ai même plus de matelas.» Elle veut que ça cesse et vite. «Je suis dégoûtée. C’est une semaine de martyr que j’ai vécue. Ça me fatigue. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose.»
Chez la famille Pothiah, même scénario. Encore une fois. Bernard Pothiah et ses proches ne savent plus à quel saint se vouer. «Ce n’est plus possible de continuer comme ça. Il y a de l’eau partout dans la cour, dans la maison. Il y a une rivière pas loin des maisons et à chaque fois qu’il pleut, elle déborde. Il n’y a pas de drains et du coup, l’eau boueuse envahit toutes les maisons.» Chez tous ceux concernés, c’est le même sentiment d’impuissance. Combien de temps devront-ils subir cette situation chaotique ? C’est la question que tout le monde se pose, affirme Bernard Pothiah. Dans tout le quartier, c’est le ras-le-bol. «Nos vies sont en suspens. On ne peut rien faire. Nous sommes fatigués.»
Benoît et Krismawootee Pothiah ont, eux, perdu le sommeil. À chaque fois que la pluie menace de tomber, c’est la peur qui s’empare d’eux. «On ne peut pas tout le temps avoir la boule au ventre à chaque fois qu’il pleut. Les autorités doivent agir.» C’est leur cri du cœur au gouvernement.
Le temps va-t-il s’améliorer ? C’est la question que tout le monde se pose. La réponse est non. Le temps est actuellement sous l’influence d’une brise de mer locale qui devrait s’intensifier, affirme le prévisionniste Ritesh Rughoonundun. Des développements nuageux sont prévus, ce qui entraînera des averses localement modérées. «Nous aurons plus de pluie lundi et mardi dans les hauteurs et vers Rose-Belle. Ce sera dans l’après-midi et le soir.»
En ce qui concerne Herold, classé comme une tempête tropicale modérée, les données météorologiques des dernières 24 heures montrent qu’il est quasi stationnaire, souligne notre interlocuteur. Pour l’heure, il ne représente donc aucun danger pour Maurice. «Le système qui se trouve à 850 km au nord-ouest de Maurice n’a pas commencé à bouger. Il y a des divergences dans sa trajectoire. Selon notre scénario, Herold devrait passer au nord de Maurice vers le 17 mars mais sa trajectoire peut changer.»
La situation est donc suivie de près par l’équipe de la station météorologique de Vacoas.
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