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Keycie, 4 ans, agressée à la hache et au couteau par son oncle | La mère de la fillette entre choc, angoisse et incompréhension

Le motif de cet acte de barbarie est toujours un mystère pour Cindy Odet.

Elle est toujours admise aux soins intensifs de l’hôpital Victoria mais elle serait à présent hors de danger. Keycie, 4 ans, a failli trouver la mort le jeudi 10 octobre après avoir été agressée par son oncle Dieuro Gertrude, 22 ans. Ce dernier, qui serait un ex-consommateur de drogue synthétique, est derrière les barreaux. L’entourage de la petite victime se confie…

Cela fait quelques jours que Marie Keycie Milate n’est plus la petite fille joviale et pleine de vie qu’elle a toujours été. Et son entourage, déboussolé et désemparé, espère de tout cœur pouvoir la faire retrouver le sourire au plus vite malgré le traumatisme vécu. Le jeudi 10 octobre, la fillette de 4 ans a été victime d’une agression qui risque de la marquer aussi bien physiquement qu’émotionnellement pendant de longues années. Pour des raisons encore bien floues, son oncle s’en est pris à elle violemment avec des armes tranchantes sous le regard impuissant de sa sœur aînée Lucinda, âgée de 9 ans. La jeune victime est actuellement admise au département des soins intensifs de l’hôpital de Candos et risque d’y séjourner pendant plusieurs semaines à cause des graves blessures subies. Mais d’après son entourage, elle serait hors de danger à présent.

 

C’est avec beaucoup de difficulté que Cindy Francine Odet, 27 ans, nous fait le récit de cette journée qui fait basculer l’existence de sa famille dans une tragédie sans nom. Lorsque nous lui parlons, deux jours se sont écoulés depuis, mais elle est tout aussi bouleversée quoi qu’un peu soulagée que sa petite chérie, qui est toujours admise aux soins intensifs, se soit réveillée. «Lorsque je lui ai rendu visite vendredi, quelques heures après son opération, j’ai crié son nom. Elle s’est levée, m’a regardée et m’a tout de suite reconnue. Cela a été un tel soulagement pour moi», nous confie-t-elle d’une voix tremblante d’émotion. «Mo finn santi mwa reviv kan mo finn trouv li get mwa. Se li ki donn mwa tou mo lafors.» Cependant, la petite Keycie ne pourra pas rentrer chez elle avant plusieurs semaines car elle a été grièvement blessée à la tête et au ventre. «On a dû relier un tube à son intestin car elle ne pourra pas aller à la selle normalement. Elle devra le garder pendant environ un mois d’après le médecin. D’ici là, elle restera en observation.»

 

L’agression qui a failli coûter la vie à Keycie Milate remonte à l’après-midi du jeudi 10 octobre. Ce matin-là, la jeune maman – qui habite habituellement à Bambous chez son père – avait laissé ses deux filles sous la surveillance de leur grand-mère maternelle, à Beaux-Songes, puisqu’elle devait se rendre au travail à Rivière-Noire. «Vers 14 heures, un cousin qui travaille avec moi est venu m’expliquer ce qui s’était passé. Puis, j’ai été bombardée d’appels de proches me relatant les faits. Ma mère ne m’avait pas dit qu’elle devait se rendre à l’hôpital de Moka ce jour-là. Elle avait laissé mes filles avec mon demi-frère.» Sans perdre une minute, Cindy Odet s’est rendue à l’hôpital Victoria pour y retrouver sa petite protégée. «Malheureusement, je n’avais pas pu lui parler parce que les médecins l’avaient déjà conduite en salle. Cela me stressait doublement. Mo ti nepli anvi viv.»

 

Inexplicable

 

Et au matin du samedi 12 octobre, le motif derrière cet acte de barbarie demeurait toujours un mystère aussi bien pour Cindy Odet que pour les membres de son entourage. D’une voix à peine audible, elle nous raconte ce que sa fille Lucinda – témoin de cette agression sanglante – lui a confié. «Sa sœur et elle jouaient sur le sol, dans la chambre à coucher, pendant que leur oncle, qui était sur le lit, les regardait. Il se serait ensuite levé et aurait éteint les lumières. Peu de temps après, il aurait recouvert Keycie d’un drap. Elle se serait débattue avant de trébucher. Et c’est à ce moment-là qu’il est passé à l’acte.» Louis Brunel Dieuro Gertrude, 22 ans, l’oncle des fillettes, aurait agressé la petite Keycie à la tête avec une hache avant de lui assener plusieurs coups de couteau à l’estomac. Elle a eu l’intestin, le foie et les poumons perforés. L’alerte a été donnée par la tante des fillettes, âgée de 14 ans. «Je n’ai pas vu mon frère l’agresser. Quand je suis entrée, Keycie gisait dans une mare de sang, inconsciente. J’ai couru chez une voisine et je lui ai demandé d’alerter la police», nous confie-t-elle. Keycie a été conduite à l’hôpital par la police, accompagnée de sa sœur et d’un oncle, tandis que son agresseur a été appréhendé.

 

D’après les membres de cette famille, le comportement de Dieuro vis-à-vis de celle qui l’appelait affectueusement Dada est inexplicable. «Je ne sais pas pourquoi il a agi ainsi. Il n’a pourtant jamais été violent avec ses nièces et était très attaché à elles. Il s’est toujours bien occupé d’elles, leur préparait le lait lorsque j’étais trop occupée. Ils se partageaient même leurs sucreries», confie Juliana Gertrude, la mère du jeune homme. Entre sa petite-fille à l’hôpital et son fils derrière les barreaux, elle est visiblement dépassée par les événements. «J’ai essayé de parler à Dieuro lors de sa comparution en cour mais il ne m’a pas regardée et n’a pas voulu me parler», se désole-t-elle. Arrêté dans la soirée de jeudi, le jeune homme a passé la nuit en détention à Moka avant de comparaître devant le tribunal de Bambous le lendemain, sous une accusation provisoire d’assassinat. Il a été reconduit en cellule jusqu’à sa prochaine comparution, le vendredi 18 octobre.

 


 

La descente aux enfers de Dieuro Gertrude

 

Il y a quelques années, il était un jeune comme tous les autres, qui avait beaucoup d’ambition. Dieuro Gertrude, 22 ans, travaillait alors avec son père, un bûcheron. Mais tout aurait basculé lorsqu’il est tombé dans l’enfer de la drogue. Toutefois, d’après une proche, «il a consommé de la drogue synthétique pendant un moment mais cela n’a pas duré. Cela fait plus d’un an qu’il ne touche à rien». Ce serait à ce moment-là que les ennuis seraient survenus. Depuis, Dieuro Gertrude n’aurait plus aucune motivation. «Il n’a cessé de travailler, il passe ses journées au lit, il ne sort plus. Il n’a même plus aucun ami et s’est renfermé sur lui-même. Il n’a plus aucun contact avec le monde extérieur. Il ne nous confie plus rien. Je pense que la drogue synthétique a eu beaucoup de répercussions sur sa santé mentale», raconte Juliana Gertruve, sa mère. À deux reprises par le passé, il a séjourné à l’hôpital psychiatrique de Brown Sequard, à Beau-Bassin, pour suivre un traitement… sans succès. Serait-ce les effets de la drogue synthétique qui l’auraient poussé à agir ainsi ? L’enquête suit son cours. Quoi qu’il en soit, lorsque, interrogé par les enquêteurs, le jeune homme a donné l’impression de ne pas avoir toute sa tête. Dans un premier temps, il a indiqué ne pas se rappeler comment sa nièce a été blessée avant de déclarer que «enn erer finn arive. Mo finn tap li avek enn lars».