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L’alternance : mon «bon plan» éduc’

Être au boulot et en cours, c’est la nouvelle tendance.

Un métier plus tard ? Pourquoi pas maintenant ? C’est le principe de cette «nouvelle» façon d’étudier qui ressemble à un grand stage.

Dans son parcours de vie, il y a eu des surprises. Des chemins explorés en s’aventurant à l’aveugle. Des routes prises par amour, des carrefours où les décisions ont été importantes. Et ces sentiers pris par les hasards de la vie l’ont menée là où elle est aujourd’hui. À cet instant précis de sa vie, assise dans la salle de conférence de la MCCI Business School à Ébène. Tavishtee Ashna Seerungen a 25 ans. Elle est maman d’un petit bonhomme. Le temps d’un épisode de sa vie, elle a dû renoncer à ses études à l’université de Maurice. S’imaginer autrement, se construire différemment. Mais depuis quelques semaines, elle peut à nouveau rêver de diplôme et de formation. Cela, elle le dit, grâce à l’alternance….

 

Il n’y a rien de vraiment nouveau dans le fait de bosser et d’étudier en même temps. Des générations d’étudiants d’ici et d’ailleurs ont connu cette galère ! Mais ce contrat en alternance vient poser les bases d’un mi-temps, qui s’insèrent dans le cadre d’une formation qui se prête à cette dualité (étude vs monde du travail). Avec cette nouvelle formule, proposée par la MCCI, les deux activités sont complémentaires. La prise en charge de la formation ? Elle revient à l’entreprise et l’étudiant reçoit un ti kas de Rs 6 000 par mois. Un bon plan études qui séduit de plus en plus de jeunes, angoissés par le spectre du chômage.

 

Tavishtee a pris en compte toutes les informations de cette proposition avant de se lancer. Elle a pesé le pour et le contre. Les heures de travail, les heures d’études. Les projets à rendre. Les dissertations à imaginer. Dans sa vie remplie de maman, elle a décidé de s’offrir ce temps de formation et d’apprentissage. Elle est en BTS gestion de la PME depuis la récente rentrée : «C’est sur Facebook que j’ai vu la proposition. J’ai trouvé que l’alternance, c’était le choix qui me convenait le mieux. Avoir de l’expérience et des connaissances en même temps pendant deux ans ; je peux me permettre ce sacrifice.» Un all-inclusive aux avantages certains, une parenthèse dans son existence actuelle….

 

Dans quelque temps, elle commencera son stage dans l’entreprise qui a approuvé son dossier de candidature et qui financera ses études, Tenua Ltd. D’autres boîtes sont engagées dans ce processus, notamment Orange Business Services, DSO Group, Rogers Capital, Aha Expertises et Conseil (Mauritius) Ltd. Mais aussi GPO Ltée qui se trouve au cœur de la cybercité. Dans les bureaux climatisés, l’alternance est déjà bien installée.

 

L’entreprise – filiale de Grant Thornton à Maurice et spécialisée en activités comptables – a décidé de s’investir dans cette nouvelle façon de former. Une approche pro-active qui permet de préparer les futurs diplômés aux besoins du marché. D’avoir de la main-d’œuvre qualifiée au moment de l’embauche : «Nous travaillons sur le marché français, alors ce n’est pas toujours évident de trouver des personnes qui ont des notions de comptabilité française», confie Jean-Marie Ballaram, manager de l’entreprise qui est «en pleine expansion».

 

Alors, cette alternance, c’est un investissement, oui, mais il en vaut la peine : «Ces jeunes apprennent les bases techniques et académiques. S’ils ont des doutes sur leur lieu de travail, ils peuvent encore se tourner vers leur professeur. Ensuite, ils découvrent et s’adaptent aussi à la vie en entreprise, tout en maîtrisant l’aspect  pratique de leurs connaissances théoriques. C’est très important.»

 

Depuis quelques jours, Patricia Léon, 24 ans, évolue au sein de GPO Ltée. Elle a opté pour un BTS en gestion et en compatibilité, et passe quatre heures en entreprise et quatre en cours par jour. Les journées sont longues. Il faut donner son maximum et ne rien lâcher mais la jeune femme estime que ça en vaut le coup : «Au début, c’est difficile de tout gérer. Mais on s’y fait. Moi,  je suis motivée et je suis consciente de ma chance, donc je me donne à fond.»

 

Comme Tavishtee, elle a été séduite par l’aspect financier de ce bon plan éduc’ ; des études qui permettent d’avoir un diplôme français… gratuit ! C’était incroyable : même s’il faut bosser ! Au-delà de cet aspect financier, il y a aussi cette expérience que l’on acquiert en même temps et qui n’a pas de prix. Cette expérience qui est le graal de la recherche d’emploi : «Des jeunes comme nous qui finissent l’université et qui n’ont pas d’expérience galèrent. Nous, nous savons au moins où nous allons.»

 

L’alternance, pour Patricia, c’est la possibilité d’être employée tout de suite, diplôme en mains. C’est une façon de ne pas rejoindre la longue liste des jeunes chômeurs diplômés, c’est s’adapter au marché et ne pas s’attendre qu’il s’adapte à soi. Eri Chan en est bien consciente. En BTS informatique, elle a 20 ans et se cherche encore un peu. Alors bosser dans le secteur – elle le fait actuellement à Orange Business Services – où elle étudie, c’est une façon de s’assurer d’être at the right place avant d’aller trop loin, confie-t-elle. Dans son parcours de vie, elle a déjà changé une première fois d’orientation. Alors, elle espère trouver son chemin à explorer et à aimer grâce à l’alternance