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Le pape a dit…

Après sa visite à Maurice, le souverain pontife est revenu sur ce qui l'a marqué lors de son passage dans notre île. Que se soit en plein vol ou à Rome, il a parlé de son pèlerinage chez nous.

Dans l’avion

 

C’est la tête et le cœur remplis de souvenirs qu’il a repris la direction du Vatican. Comme le veut la tradition, le pape François a donné une conférence de presse dans l’avion qui le ramenait à Rome après son pèlerinage en Afrique, soit au Mozambique, à Madagascar et à Maurice. Il a parlé de plusieurs sujets, notamment du plan ecclésial, tout en assurant ne pas avoir peur des critiques. Le souverain ponfife a également prié pour qu’il n’y ait pas de schisme, a évoqué son voyage et a répondu aux journalistes originaires des lieux qu’il a visités.

 

Il a notamment apprecié le fait que le Premier ministre Pravind Jugnauth lui a confié vouloir doter le pays d’un système éducatif et de formations gratuites pour les jeunes. En citant l’anecdote d’une enfant secourue par un policier durant la messe à Port-Louis, car elle avait perdu ses parents dans la foule, le pape a souligné que «l’État doit prendre soin de la famille, des jeunes. C’est un devoir de l’État de les faire avancer».

 

C’est sur la question des Chagos que le journaliste mauricien Jean-Luc Mootoosamy a voulu avoir l’avis du pape : «Vous avez mentionné le peuple des Chagos dans un message de remerciement. Le Premier ministre vous a remercié d’avoir rappelé les souffrances de la population des Chagos, celles des îles occupées par la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, c’est une base militaire active. Comment pouvons-nous aider les Chagossiens ?» Le saint-père a alors répondu : «Je voudrais répéter la doctrine de l’Église, à savoir que lorsque nous comprenons les organisations internationales, nous leur donnons la capacité de juger au niveau international. Nous pensons, par exemple, à la cour internationale de l’AJA et souvent aussi aux Nations unies. Si nous sommes une humanité, nous devrions obéir. Il est vrai que les choses ne semblent pas toujours bonnes pour l’humanité tout entière, c’est aussi vrai pour nous, mais on doit obéir aux institutions internationales. Les Nations unies ont été créées pour cela, les tribunaux internationaux aussi.»

 

Il n’a pas non plus manqué de revenir sur ce qui l’a marqué durant son passage chez nous. «J’aimerais dire une autre chose à propos du voyage. Dans votre pays (Maurice), la capacité d’unité et le dialogue interreligieux m’ont vraiment touché. Vous ne pouvez pas effacer la différence des religions mais vous insistez sur le fait que nous sommes tous frères et que nous devrions tous parler. Ceci est un signe de la maturité de votre pays. En parlant avec le Premier ministre hier (NdlR : le lundi 9 septembre), j’ai été étonné de voir comment les Mauriciens ont développé cette réalité qui est devenue comme une nécessité de vivre ensemble. Et vous réunissez une commission interculturelle. Une anecdote : la première chose que j’ai trouvée hier en entrant dans la chancellerie était un bouquet de fleurs magnifiques. Qui les a envoyées ? Le grand imam. Pour être frères. La fraternité humaine qui est à la base et respecte tous les croyants. Le respect religieux est important. Pour cela, je dis aux missionnaires : ne faites pas de prosélytisme. Le prosélytisme s’applique à la politique, au sport, ‘‘viens dans mon équipe’’, mais pas à la foi.»

 

À Rome

 

De retour au vatican, le pape François s’est rendu à la basilique Sainte-Marie-Majeure, comme le veut la tradution, pour remercier la Sainte Vierge. Le saint-père a consacré l’audience générale du mercredi 11 septembre à son voyage au Mozambique, à Madagascar et à l’île Maurice. Ce 31e voyage apostolique, après six journées intenses, a été marqué par un grand succès populaire. «Je remercie Dieu qui m’a permis d’accomplir cet itinéraire comme pèlerin de paix et d’espérance», a ainsi déclaré le pape. «L’espérance du monde est le Christ, et son Évangile est le plus puissant levain de fraternité, de liberté, de justice et de paix pour tous les peuples», a-t-il souligné. Il a prié pour que «les semences jetées dans ce voyage apostolique portent des fruits abondants pour les peuples du Mozambique, de Madagascar et de Maurice».

 


 

Cardinal Maurice Piat : «À nous maintenant de nous laisser inspirer par ses paroles et son exemple»

 

Une visite qui laissera définitivement de grands souvenirs. Comme beaucoup de Mauriciens, le cardinal Maurice Piat dit avoir été touché par la présence du pape. Dans un message, il revient sur la visite historique du 9 septembre.

 

«Je suis très reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont préparé cette visite, les professionnels, les volontaires et tout le personnel de l’évêché. Je remercie également les autorités du pays et les services gouvernementaux qui ont apporté un soutien inestimable au succès de cette visite. Merci aussi à tous ces Mauriciens, de toutes traditions religieuses, qui sont venus en foule pour accueillir le pape à Marie-Reine-de-la-Paix, sur le bord des routes et à Sainte-Croix.

 

Comme beaucoup, j’ai été touché par la qualité de présence du pape durant ces quelques heures sur le sol mauricien. Son sourire rayonnant, sa reconnaissance envers tous ceux qui le saluaient sur le bord de la route, sa manière de nous encourager et de nous interpeller en même temps. Par exemple, son invitation à faire plus de place aux jeunes nous interpelle car il nous invite non seulement à nous en préoccuper mais à les écouter et nous laisser renouveler par eux. Ou encore, il soulignait comment l’exemple du Père Laval est encore pertinent aujourd’hui dans son engagement envers les plus démunis et sa confiance envers les pauvres qui peuvent, eux aussi, apporter une contribution au développement de notre pays. Il a remis au centre notre responsabilité pour la sauvegarde de l’environnement et pour la promotion d’une culture de la rencontre et du dialogue interreligieux.

 

En un mot, il nous remet devant nos responsabilités de chrétiens et de citoyens, tout en nous faisant confiance et en nous assurant de son soutien sur ce chemin vers un développement toujours plus humain.

 

À nous maintenant de nous laisser inspirer par les paroles et l’exemple du pape François afin que sa visite ne reste pas simplement un souvenir ébloui mais soit comme une semence jetée en terre mauricienne qui puisse porter du fruit pour un renouvellement de l’Église et de la société.»