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Par Yvonne Stephen
12 octobre 2014 23:33
Pavillons à la main. Et cris de ralliement pour remplir de leur passion l’espace. Aujourd’hui, ces jeunes seront dans la foule. Que ce soit à Vacoas pour le meeting de l’Alliance Lepep, ou à Quatre-Bornes pour celui de la formation PTr-MMM. La guerre des foules, annoncée depuis deux semaines, aura enfin lieu. Une sorte de 1er Mai pré-électoral. Dans les différentes circonscriptions, les agents et les partisans se sont activés, ces derniers jours, pour remplir les autobus. Ils n’étaient pas seuls. Dans les rues de leur circonscription, mais aussi sur Facebook et les autres réseaux sociaux, ces nouveaux arrivés de la politique ont travaillé pour leurs alliances respectives. Si les jeunes se désintéressent de la politique, dit-on, eux ont décidé de se lancer (ou de continuer sur leur lancée)… à donf. Cette semaine, ça a «facebooké» et «whatsappé» non-stop. Le trend : meeting, bien sûr.
Jenny Adebiro, présidente de l’aile jeune du MMM, n’est pas à son premier essai en matière de rassemblement politique : «C’est la même machinerie qui est mise en place pour celui du 1er Mai.» Elle est rodée et optimiste : la foule la plus importante sera au rassemblement de l’alliance clé-cœur, estime-t-elle. Cette semaine, les réunions se sont enchaînées et le travail avec les jeunes du PTr a continué : «Tout se passe très bien.» La conseillère municipale sait, dit-elle, que les jeunes ont compris le message des dirigeants de la formation rouge-mauve. «C’est l’avenir. Nous sommes là pour un pays uni et moderne», confie-t-elle, en reprenant les termes martelés, semaine après semaine, par Navin Ramgoolam et Paul Bérenger.
Néanmoins, sa présence aux côtés du leader des Mauves, lors de la dernière conférence de presse en solo de ce dernier, a provoqué pas mal de commentaires. Le leader du MMM faisait alors un appel aux jeunes, tout en disant qu’il ne pourrait pas intégrer, dans sa liste de candidats, autant de nouveaux venus et de femmes qu’il le souhaitait. Il devait préciser, par la même occasion, que Jenny Adebiro ne serait pas candidate. Beaucoup ont reniflé un léger parfum de contradiction, qui a provoqué des réactions multiples.
La jeune femme, elle, estime qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un ticket pour faire son travail : «J’apprécie sa franchise. C’est quelqu’un de réaliste. Les jeunes ont leur place au sein du MMM. Nous avons beaucoup de considération et de confiance. Le travail se fait. Et il n’est pas nécessaire d’être candidate pour ça.» Pas question de candidature également pour Tatiana Fraise du MSM. Son travail à Vacoas-Floréal (circonscription n° 16), c’est pour l’avenir, dit-elle : «De nombreux jeunes s’intéressent de plus en plus à la politique et viennent nous aider. C’est le ras-le-bol avec tout ce qui se passe avec le gouvernement actuel. Nous pensons à notre avenir. Certains ont des enfants et pensent à eux aussi. Nous voulons que nos vies s’améliorent, tout simplement.»
Cette semaine écoulée a été riche en préparatifs, en rencontres, mais aussi en traditionnels porte-à-porte. De longues journées qui en valaient la peine, estime cette esthéticienne. Ce matin, le départ sera donné à 9h30 : «Nous allons montrer notre force.» Yash Ramchurn et son groupe quitteront Grand-Baie-Poudre d’Or (circonscription n° 6) beaucoup plus tôt pour se rendre à Quatre-Bornes. «Auparavant, les agents devaient chercher les gens. Aujourd’hui, ce sont les personnes qui cherchent les agents pour en savoir plus sur les activités», lance ce jeune travailliste pour illustrer le succès de la mobilisation rouge-mauve dans le Nord de l’île.
Après une «grosse» réunion à Goodlands, en début de semaine, les choses se sont enchaînées, tout naturellement : «Difficile de ne pas être motivé quand on voit la foule qui était présente.» Lui se donne autant de mal parce qu’il croit, dit-il, au programme de l’alliance clé-cœur. Néanmoins, il aurait souhaité que les jeunes aient plus de place au sein de cette nouvelle alliance : «Pour un nouveau souffle. Pour qu’on puisse se retrouver.» Mais ça, ce n’est pas gagné. Paul Bérenger l’a clairement fait comprendre.
Nizaar Dowlut, lui, ne roule pas pour le leader des Mauves. Alors là, pas du tout. Lui, c’est à Xavier-Luc Duval qu’il carbure : «Nous les jeunes, nous croyons en Xavier et en la démocratie. Grâce au PMSD, les jeunes peuvent rêver de nouveau.» Le président de l’aile jeune du PMSD travaille avec les jeunes des différentes régions de l’île depuis des mois : «Alors, tout se passe très bien. C’est un travail qu’on a commencé depuis longtemps. On est sur le terrain depuis des mois.»
Dany Chellen, également du PMSD, confirme. Le père de famille concentre ses activités à Curepipe-Midlands (circonscription n° 17) : «On s’est mobilisés. Nous avons fait des réunions tous les soirs. Nous avons présenté Adrien Duval aux habitants de la circonscription et il a galvanisé de nombreux jeunes.» Des réunions nocturnes aux messages sur les réseaux, Dany sait que sa circonscription sera en force lors du meeting à Vacoas : «Les jeunes sont dégoûtés par la politique de l’alliance PTr-MMM. L’idée de la IIe République ne convainc pas.»
Fawzi Al Lymun, lui, est convaincu. Activiste MMM à Belle Rose-Quatre-Bornes (circonscription n° 18), il soutient les projets de réformes électorale et constitutionnelle : «C’est une bonne façon d’équilibrer les pouvoirs. Même si, à mon avis, le septennat du président de la République devrait être revu.» Si son dimanche va être chargé avec la rencontre politique à Quatre-Bornes, son samedi l’a également été : «Nous avons organisé un grand défilé au n° 18. En mode retour du folklore.» Également au programme : préparation des banderoles et
des pavillons.
Il brandira le sien – comme d’autres jeunes à Vacoas et à Quatre-Bornes, aujourd’hui – et poussera certainement des cris de ralliement pour remplir de sa passion l’espace.
Est-ce que ça se fricote sur le terrain ? Pas du tout, expliquent ces jeunes. Même s’ils ne sont pas tous sur la même longueur d’onde politique, les choses se font avec beaucoup de courtoisie. D’ailleurs, les «ennemis» d’hier sont les alliés d’aujourd’hui. Et les alliés d’hier, les «ennemis» d’aujourd’hui.
Gagner la guerre des foules. Convaincre les indécis. Et imprimer l’image de la victoire. C’est le but des deux alliances pour ces meetings du 12 octobre. L’enjeu est avant tout psychologique. Donner une impression de force est essentiel. Pour les deux camps. Lors d’une réunion de préparation à Vacoas-Floréal, cette semaine, Etienne Sinatambou – candidat MSM de la circonscription – devait déclarer : «J’ai parlé à sir Anerood Jugnauth, samedi. Il m’a dit que si nu rat nu meeting dimans, nu foutu ! Nous avons besoin d’une grande foule pour motiver les indécis.» Du côté de l’alliance PTr-MMM, ce n’est pas tout à fait le même discours. Néanmoins, le besoin de générer une foule impressionnante est tout aussi important.
●PTr-MMM. Avec le retour de Navin Ramgoolam au pays et après deux rencontres cette semaine, les deux leaders ont animé un point de presse le vendredi 10 octobre. Le chef du gouvernement et Paul Bérenger ont, tous les deux, parlé de la fusion qui existe entre les deux partis. Navin Ramgoolam a, par ailleurs, précisé qu’il n’y aurait aucune indication quant à la date des prochaines législatives lors du meeting du 12 octobre. Les deux leaders ont également montré du doigt l’Alliance Lepep. «Une alliance de la démagogie et de la division, qui travaille pour un clan familial», a précisé Navin Ramgoolam.
●Alliance Lepep. C’est au Sun Trust que s’est tenue la conférence de presse de l’Alliance Lepep le vendredi 10 octobre. Mahmad Kodabaccus et Aurore Perraud du PMSD, Eddy Boissézon du Muvman Liberater et Showkutally Soodhun du MSM, étaient présents. Il a été essentiellement question de l’alliance PTr-MMM. «L’alliance PTr-MMM ne décolle pas sur le terrain. Il y a des tiraillements entre les militants et les travaillistes», a confié Nando Bodha.
●Rezistans ek Alternativ. Le parti de gauche a lancé trois défis aux partis traditionnels lors d’un point de presse hier, samedi 11 octobre : ne pas déclarer leur appartenance communale – respecter leur plafond de dépenses électorales – centrer leur campagne sur leurs projets de société respectifs. Il a également été question d’un congrès de jeunes, qui se tiendra le 26 octobre au KaféT@ Komiko, à Rose-Hill, à partir de 10 heures. Pour plus d’informations sur ce rendez-vous, cliquez sur le lien suivant : www.facebook.com/reziste.
●Madan Dulloo au n°12. Madan Dulloo ne sera pas candidat à Grand-Baie-Poudre D’Or (circonscription n° 6), comme nous l’avions annoncé dans notre édition précédente. Mais à Mahébourg-Plaine-Magnien (circonscription n° 12).
●Ensam a son programme électoral. La construction d’une nouvelle société. Plus belle et qui pourrait répondre aux attentes des Mauriciens. Ce sont les grandes lignes du programme électoral d’Ensam. En voici les grandes lignes comme elles sont décrites dans le document : une démocratie sociale, républicaine et laïque renforcée – un projet au service de l’humain – un assainissement de la vie politique et publique – une administration efficace, au service des citoyens et jouant pleinement son rôle de facilitatrice de l’ensemble des activités – une économie performante, ouverte et responsable – un projet global durable, responsable, systémique et connecté au monde – un État ville. Ce document, qui fait environ 40 pages, parle de loi anti-transfuge, de déclaration des avoirs des élus, de la parité au Parlement et du droit au vote de la diaspora mauricienne. Il est également question de la libéralisation des ondes, de méritocratie, de réinsertion et de bannissement du système des leçons particulières. Chaque thème proposé est accompagné de deux encadrés : Ce que nous proposons et Ce que nous ferons. Vous pouvez découvrir toutes les propositions d’Ensam, en cliquant sur le lien suivant : http://ensamnukapav.mu/notre-programme-electoral/.
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