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Mgr Maurice Piat : 75 ans et à un tournant de sa vie

18 juillet 2016

Un tournant dans sa vie. Car au moment où il fêtera ses 75 ans, ce mardi 19 juillet, Mgr Maurice Piat a, selon la procédure établie dans l’Église, soumis au pape François sa démission en tant qu’évêque de Port-Louis.

 

«Jusqu’à ce que le pape François décide à quel moment et de quelle façon il va assurer ma succession, je reste le responsable du diocèse de Port-Louis et je suis heureux de continuer à servir cette Église autant que le pape voudra me le demander»,confie Mgr Maurice Piat dans une vidéo réalisée par son service de presse. C’est avec beaucoup de sérénité qu’il parle de cette nouvelle étape de sa vie : «Je sens bien que c’est un tournant dans ma vie, ma démission d’une charge que j’ai assurée pendant environ 25 ans.»

 

Ce départ annoncé fait ressurgir, pour ceux qui ont côtoyé Mgr Piat, beaucoup de souvenirs. Le père Jean Maurice Labour, qui l’a côtoyé durant de longues années, se souvient surtout de ses débuts comme évêque : «De Rodrigues où j’étais en mission au moment de sa nomination, je lui avais mis un mot, lui disant qu’il était the right man in the right place, at the right moment, et que malgré les défis à relever pour succéder à ce monument historique qu’était le Cardinal Margéot, j’avais confiance qu’il était le pasteur dont nous avions besoin parce qu’il était un homme de prière, un pasteur proche de son peuple, un travailleur hors du commun, un intellectuel théologien avaleur de bouquins, d’une fidélité indéfectible à son Église.»

 

Le vicaire général se dit surtout admiratif devant le travailleur acharné qu’est Mgr Maurice Piat : «Au fil des 13 dernières années pendant lesquelles j’ai côtoyé Maurice, aucun des aspects de sa personnalité que j’avais identifiés à l’époque ne s’est démenti. Il a été pour moi un témoin d’évangile exemplaire, stimulant pour mon sacerdoce. Un Maurice Piat bosseur, infatigable, dont je ne peux suivre le rythme, un prêtre proche de son peuple, en particulier des pauvres qui ont accès à son bureau, un évêque de l’Église Universelle avec une conscience professionnelle sans faille.»

 

Pour Jean Maurice Labour, Mgr Piat a su toucher tous ceux qui ont œuvré et avancé à ses côtés : «En manager du business de l’Église, il va vite, est exigeant et essouffle ses troupes. C’est un passionné de l’annonce de l’évangile. Capitaine du navire, il nous entraîne, avec la fougue du taureau, toujours avec nous, jamais sans nous, souvent devant nous ! Il prend aussi le temps d’aimer le peuple qui lui est confié, comme il nous le dit, l’aimer tel qu’il est avec ses faiblesses, ses dérives, mais aussi avec son accueil touchant et sa grande soif spirituelle. Au bout de ses 20 ans d’épiscopat, pèlerin infatigable, il trace avec nous les chemins d’une mission renouvelée pour l’Église de demain : Kleopas, un héritage de grande valeur.»

 

Celui qui fêtera son anniversaire cette semaine parle de sa démission avec beaucoup d’émotion : «Les responsabilités de l’Église changent. C’est normal qu’elles changent, c’est bien qu’elles changent. Je trouve que c’est une transition qui est naturelle, qui est bonne et qu’il faut vivre avec confiance.»

 

En attendant, puisque son départ n’est pas immédiat, Mgr Piat reste fidèle au poste : «Je suis très détendu dans le sens où je continue à servir cette Église avec bonheur et joie jusqu’au moment où il faudra passer la main à quelqu’un d’autre.»

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