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Michaël Mootoo, 10 ans : dans le petit monde d’un surdoué

30 octobre 2017

«Dans la vie ce qui me rend heureux, c’est manger et la science», dit le petit.

Il a ce petit truc en plus qui captive tout de suite l’attention. Cette façon de faire qui attire immédiatement la curiosité. Une manière de parler qui étonne… Ce regard doux qui témoigne d’une certaine fragilité et en même temps d’une grande force. Il est comme ça, Michaël-Angelo Mootoo, 10 ans. Il est à la fois petit et grand. C’est lui, ce petit bout d’homme empreint d’une grande maturité, que beaucoup de Mauriciens ont eu l’occasion de découvrir cette semaine sur le plateau du JT de la MBC, dans un entretien qui racontait son quotidien. Celui d’un petit surdoué.

 

Car le garçonnet, en grade 5 à l’école Notre Dame des Victoires, à Rose-Hill, a «un niveau d’intelligence avancé» qui n’est pas fréquent pour un enfant de son âge.  «C’est quelqu’un qui connaît des choses plus que les autres», confie Michaël lorsque nous lui demandons ce qu’est un surdoué. En est-il un ? «Ça, je ne sais pas», nous répond-il, avant de se mettre à sa table dans la salle à manger, chez lui, à Stanley, Rose-Hill. Jamais loin de lui, un dictionnaire, sans oublier les autres bouquins dans lesquels il aime se plonger et se perdre. De mémoire, il épelle le «Eyfjallajokull», le célèbre volcan qui se trouve en Islande, avant de partager sur un sujet qui le passionne : «Connaissez-vous le volcan qui a formé Maurice ? Bah, ça s’appelle le Caldera et il se trouve sous le plateau central.»

 

Dans ses conversations : la science ou encore l’histoire, des sujets qui l’intéressent particulièrement : «J’aime tout ce qui touche à l’anatomie, aux sciences de la vie, à la métallurgie ou encore au nanomètre.» S’exprimant toujours sur un ton sérieux, le petit sait qu’il est différent mais n’aime pas s’étendre sur le sujet. «J’aime apprendre. Je ne sais pas pourquoi mais j’aime apprendre et personne ne pourra m’empêcher d’aller à l’école», précise-t-il sous le regard de sa mère Noëlette François qui le regarde avec des yeux remplis de fierté : «J’ai toujours su qu’il était spécial.» 

 

Dans la tête de Michaël, ça n’arrête jamais de cogiter. Curieux de tout, il aime se cultiver et adore en parler autour de lui : «Savez-vous qu’une langue a 9 000 papilles et qu’on est chanceux parce que la langue de la poule en a 43 ? La langue de la vache a, pour sa part, 20 000 papilles». Celui qui caresse le rêve d’étudier au collège Royal de Curepipe et souhaite devenir paléontologue une fois adulte, voue une grande admiration au professeur Philip Manning : «Dans quelques années, j’aimerais intégrer, si c’est possible, l’université de Manchester. C’est un de mes plus grands souhaits.» Parmi ses références, Michaël cite aussi Léonard de Vinci : «Il a exercé six métiers.» Mais également Albert Einstein : «Il est derrière l’équation E=mc2, ce qui veut dire que l’énergie = à la matière». Ou encore Archimède : «C’est lui qui a sorti en premier le mot eurêka qui veut dire “j’ai trouvé”.»

 

«Le big bang»

 

Prenant notre carnet, Michaël a voulu nous partager quelque chose que, dit-il, tout le monde doit savoir : «On se sert de notre tête à 000,000,000,028 % et moi je me sers de ma tête à 000,000,000,228 %.» D’un sujet sérieux à l’autre, le garçonnet enchaîne : «Dans la vie, ce qui me rend heureux, c’est manger et la science. Moi, je pense que c’est l’espace qui est né avant parce qu’on ne peut pas avoir du temps sans espace, sans rien autour de nous. Je pense que le temps est né 250 millions d’années après le big bang.On avait déjà découvert les bactéries.»

 

Même si les livres sont ses plus fidèles compagnons, Michaël ne cache pas avoir d’autres passe-temps : «J’aime la musique classique, notamment Mozart, et parfois j’aime regarder des dessins animés.» Très proche de sa mère, il parle d’elle avec beaucoup d’amour : «Je définirais ma maman comme une personne très gentille, ni trop sévère, ni pas trop sévère. Elle est assez sévère pour bien m’encadrer. C’est l’une des rares personnes à me comprendre.» 

 

En venant de l’avant, Noëlette François, chanteuse de profession, veut tout simplement, dit-elle, le bien-être de son enfant : «Après 10 ans, je ne parle pas de lui pour me faire de l’argent ou pour avoir du prestige. Je ne veux tout simplement plus entendre mon fils me dire “maman, pourquoi je suis là ? Personne ne me comprend”. À travers ma démarche, je veux juste savoir s’il existe d’autres enfants comme lui, s’il y a des parents qui vivent ce que je vis et qui peuvent me donner des conseils. Je veux qu’il soit bien encadré. Heureusement qu’il a eu jusqu’à présent la chance de pouvoir compter sur des personnes comme madame Roselyne, l’ancienne directrice de son école, son professeur et madame Chantal, sa directrice actuelle.» 

 

Elle est prête à tout, souligne-t-elle, pour que son enfant s’épanouisse comme il faut et qu’il puisse réaliser ses rêves. Lui qui a définitivement ce petit truc qui capte tout de suite l’attention.

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