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14 février 2021 16:34
Une île Maurice unie, sans corruption, sans magouilles, où il fait bon vivre… C’est le cri du cœur des nombreux citoyens présents à Port-Louis ce samedi 13 février 2021 pour la manifestation citoyenne où étaient présents les partis de l’opposition, les mouvements citoyens et les Mauriciens lambda. «Solda, nou bizin kontign azir, ensam ek solider, korperasion se la limier…» C’est cette chanson, Ensam et Solider de Solda Kaz Bad, qui a donné le la de la marche. Et elle a été reprise à chaque fois à l’unisson comme un hymne du cœur de ces Mauriciens qui ont déferlé dans les rues de la capitale pour exprimer leur ras-le-bol de ce gouvernement miné par de multiples scandales et autres affaires. Les mille et un cris de révolte de ces citoyens venus des quatre coins de l’île ont une fois de plus résonné, réclamant le départ de ce gouvernement. Des voix qui se sont mêlées à un tourbillon quadricolore qui volait au gré du vent, comme pour démontrer que le mauricianisme est bel et bien là.
Ces voix trop longtemps tues semblent monter d’un cran à chaque mobilisation citoyenne pour exprimer des émotions enfouies, des non-dits… Parmi ces milliers de visages anonymes, on pouvait aussi apercevoir des personnalités jadis proches du gouvernement : Nando Bodha, Anil Gayan, Ameenah Gurib-Fakim, Ken Fong, entre autres. Mais pour une fois, ce sont les citoyens qui avaient la majorité. «Le gouvernement n’est pas bon. On en a marre. Tir pa bon met pli pa bon. Nous n’avons pas participé aux marches précédentes mais au vu de la situation dans le pays, nous avons répondu présents cette fois-ci. Il est temps de dire stop», confient Cindy et Ludovic. Ce trop-plein, Momo, qui est revenue à Maurice il y a 11 ans, le ressent aussi : «Je suis triste de ne plus reconnaître mon île. C’est pourquoi il est important de se mobiliser. Car on ne nous vole plus par millions mais par milliards. Je veux retrouver mon île Maurice où il fait bon vivre.»
Outré par l’incompétence de ce gouvernement et de ses abus, Jerry est venu en famille pour faire montre de sa colère. «Nous ne pouvons plus nous taire face à l’injustice qui domine dans le pays. Avec les protégés et favorisés, alors que d’autres sont laissés pour compte, il est l’heure de se battre pour une vraie démocratie. C’est pour cela que je me suis fait un devoir de venir en famille car c’est important que mes enfants sachent ce qui se passe dans le pays. C’est pour qu’ils aient un meilleur avenir que je suis ici», soutient ce père de famille. Au fil de la marche entre la municipalité de Port-Louis et la Place d’Armes, la foule n’a cessé de scander des messages aux politiciens, brandissant aussi des pancartes qui expriment la révolte qui les habite : «Sanz sistem pas zis dimoun», «Gouvernement Jugnauth dehors», «Anou sov nou pays», «Ar nou non», «Ni labou, ni lamar»…
«C’est le moment ! The right timing. Je participe à toutes les marches car il est important de montrer aux politiciens que les citoyens ont eu le wake up call. De plus, cette foule neutre sans couleur politique mais multiculturelle se mobilisant pour une même cause en est la preuve», explique Zubair. Sarah, qui l’accompagne et qui est une politologue en formation, avance qu’une révolution est importante car s’il n’y a pas d’appel au gouvernement, celui-ci restera loin de la réalité du pays. Pour Ajay, le gouvernement ne peut plus prendre le peuple comme marchepied et il y a trop de corruption et d’injustice dans le pays. «L’union fait la force. Si nous ne marchons pas, nous n’avancerons pas. Nou Morisien, kifer bizin ena divizion ? C’est main dans la main que nous bâtirons une île Maurice meilleure», clame notre interlocuteur. Déterminé, comme des milliers d’autres, à apporter sa pierre à ce changement pour le meilleur !
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