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Muvman Independantis Rodriguais : «Le trésor appartient aux Rodriguais»

Le Muvman Independantis Rodriguais milite pour que le trésor revienne aux Rodriguais.

Le fameux trésor découvert à Rodrigues est toujours au cœur de l’actualité. Le Muvman Independantis Rodriguais milite pour qu’il soit reconnu comme un patrimoine rodriguais.

Leur revendication, disent-ils, est légitime. Pour les membres du Muvman Independantis Rodriguais (MIR), le trésor, pour lequel Roger de Spéville et Georges Désiré Némorin ont juré un affidavit indiquant qu’ils avaient découvert un buste et une pièce en métal à St-François en mars dernier, n’appartient à nul autre que les Rodriguais. D’ailleurs, dans sa Private Notice Question du 16 juillet, Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, a soutenu que le trésor doit revenir au peuple de Rodrigues. Cela fait plusieurs jours que les membres de ce mouvement, qui existe depuis 2010, ont planté leurs campements à proximité du site en signe de protestation et de mobilisation. Un geste symbolique pour éveiller les consciences et démontrer à tous qu’ils entendent protéger ce qui revient de droit aux Rodriguais.

 

Une action visiblement jugée inappropriée par la force policière qui a dépêché, le 19 juillet dernier, plusieurs officiers afin de chasser les campeurs. Stivelle Castel, porte-parole du MIR, en garde un souvenir amer. «Nous étions environ sept personnes dont une femme et un enfant. Nous avions nos tentes et nous ne faisions rien de mal. Nous voulons seulement passer un message et protéger ce que nous considérons comme étant un patrimoine rodriguais. Ils ont débarqué d’un coup. Un gros dispositif armé. Ils ont utilisé la force alors que nous ne représentions aucun danger. Sans comprendre pourquoi, je me suis retrouvée menottée.» Elle a, par la suite, porté plainte pour brutalité policière.

 

Indépendance totale

 

S’ils ont voulu marquer leur présence là-bas, souligne-t-elle, c’est pour militer pour la cause rodriguaise. Le mouvement a toujours prôné l’indépendance totale de Rodrigues. La situation entourant aujourd’hui le trésor n’a fait que renforcer cette volonté. «C’est notre patrimoine. C’est donc à nous de le gérer. Il doit rester à Rodrigues et pour les Rodriguais. C’est à nous de décider de la direction que doit prendre notre pays. C’est à nous de gérer notre économie, nos lois. Les Rodriguais ont toutes les compétences nécessaires pour s’occuper de leur pays.»

 

Jocelin Louis, président de MIR, regrette, pour sa part, que l’Assemblée régionale n’ait pas une position ferme sur la question. «Notre terre doit être à nous. Notre mer doit être à nous. Maurice est pour les Mauriciens, du coup Rodrigues doit être pour les Rodriguais. Ce trésor doit rester chez nous et être géré par les Rodriguais eux-mêmes.» L’action de la police menée contre eux, estime-t-il, n’était qu’une démonstration de force pour les intimider, mais le mouvement ne faiblira pas.

 

Aujourd’hui, la cause qu’ils défendent attire, selon lui, de plus en plus de sympathie. «Nous sommes plus que jamais motivés. Les Rodriguais prennent de plus en plus conscience de la domination de l’État mauricien sur notre territoire. On veut nous coloniser et nous ne pouvons pas accepter cela. La flamme de l’indépendance commence à briller dans le cœur des Rodriguais.» Et c’est pour cela, dit-il, qu’ils vont continuer à se battre. Un pique-nique est d’ailleurs prévu à St-François aujourd’hui, dimanche 21 juillet. Le MIR a lancé un appel à la solidarité à tous les Rodriguais.

 

Le gouvernement mauricien, pour sa part, ne voit évidemment pas les choses de cet œil. Sir Anerood Jugnauth a affirmé récemment que ce sont les lois de la République qui primeront. Rodrigues, rappelle le bureau du Premier ministre, est une collectivité locale, pas un État.