• La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…
  • Disparition du vol Malaysia Airlines MH 370 : c’était il y a 10 ans...
  • 13es Jeux d’Afrique : «Moris casse paquet» avec 25 médailles
  • Laura Mooneesamy : quand Gold Models va d’aventure en aventure
  • Accidents fatals : quatre familles pleurent leurs proches partis trop tôt
  • «Ratsitatann» : un pièce mauricienne/malgache pour «enlever le flou»
  • The Two : explosion de blues créole bientôt
  • Un jeune couple crie à la négligence médicale après le décès de son nourrisson - Kimy et Julien : «Deziem tibaba nou perdi par fot lopital»
  • Maurice vs Tchad : le Club M compte sur le soutien de son public
  • Agression mortelle à Cité Mangalkhan - Læticia Laviolette : «Lion Vibe ti deza menas mo konpanion Damien»

Nomination Day : au cœur de la rivalité MSM/PTr

Une journée de dépôt de candidatures sous le signe de la bataille qui fait rage en ce moment sur l’échiquier politique. Reportage…

Les entendre avant même de les apercevoir. Le son des doloks qui claquent. Les cris des activistes et des partisans. Les klaxons différents qui se mêlent dans une assourdissante cacophonie. Que ce soit pour l’arrivée du PTr (aux alentours de 13 heures) ou celle du MSM (quelques minutes après le départ complet des hommes et femmes rouges), l’entrée est d’abord sonore et festive.   Ensuite, elle est visuelle ; avec ce dress-code à respecter selon son camp et ces pavillons d’un autre temps qui s’invitent, invariablement, aux événements politiques. Cette masse de personnes venues pour l’événement vient troubler la quiétude du Simadree Virahsawmy SSS, écrasé par un soleil d’hiver étouffant. Ce collège qui se trouve à Rivière-du-Rempart est le centre choisi pour la journée des dépôts de candidature, ce samedi 17 août,  pour la partielle prévue à Piton-Rivière-du-Rempart. 

 

Avant un début d’après-midi mouvementé, la matinée s’est déroulée en douceur. Avec la tranquillité de ces évènements qui manquent de saveur. Bien sûr, il y a eu ces indépendants qui fleurissent à chaque élection. Des visages plus connus ; comme celui de Dev Sunnassy, du parti 100% Citoyens. Des petits buzz politiques comme l’arrivée d’Atma Bumma, candidat du Mouvement Patriotique, avec ses partisans habillés d’aubergine, couleur du parti (et heureusement tendance pour cette saison froide).

 

Face aux micros et aux caméras, l’homme politique a expliqué sa démarche. Se porter candidat pour une élection dont la tenue, prévue pour le 13 novembre, est entourée de doutes, il faut le pouvoir. Nombreux sont ceux qui estiment qu’une dissolution du Parlement et l’organisation des législatives adviendront avant.

 

Mais que ce soit Atma Bumma ou même Anil Baichoo, candidat PTr, chacun trouve sa parade. Le candidat MP s’explique : «Pour moi, c’est une diversion. C’est vrai que c’est un gaspillage d’argent. Je suis persuadé que cette élection n’aura pas lieu. Mais nous avons envie de jouer le jeu. Alors, nous faisons de cette partielle, le début d’une campagne en vue des législatives. Nous nous posons en alternative aux partis traditionnels.» Anil Baichoo, dira lui, alors qu’il se présente au collège dont sa femme a été pendant un temps la rectrice : «Je suis là pour défendre mon parti, pour défendre notre travail.»

 

En attendant, le «grand» rendez-vous du jour, la rivalité MSM/PTr était au centre de l’événement, il faut meubler le temps qui passe, s’intéresser au tableau vert avec ces noms de partis proposés (en anglais). Tomber sur le bungalow et… «la clé du sol». Rencontrer un activiste du PTr, heureux d’improviser un meeting, de mettre au défi Pravind Jugnauth, de distribuer sa carte de visite où on peut lire «Maître Kaviraj Bokhoree, Avoué» et de raconter son pèlerinage à Lourdes dont il est rentré tout transformé.  L’occasion également d’interroger son garde-du-corps, armoire-à-glace-sur-pied attifé d’un costume qui ferait suer n’importe qui…mais pas lui. Interrogé, il dira : «Mo abitie ar sa.» Visage fermé, moue boudeuse.

 

«Tout est corrupted…»

 

On a également le temps de parler avec Hedwige Moonsamy, qui, du haut de ses 83 ans,  a fait la route depuis Trou-d’Eau-Douce pour apercevoir son Anil : «Monn vinn soutenir li», confie-t-elle, heureuse. Et faire la connaissance d’un indépendant qui est rentré au pays après une vie au Canada et qui veut apporter son expertise, son regard sur la vie à Maurice. Vadiveluy Parsooramen nous dira que cette démarche il l’a faite «parce qu’ici tout est corrupted, nou bizin netoy sa». Son discours, il le lance, assurant que s’il pose en indépendant pour l’instant, il a des ambitions, et des propositions -  politiques au sein de certains partis. Affaire à suivre… ou pas.

 

Aux alentours de midi, les partisans Rouge commencent à faire leur entrée. Certains sont venus avec des stools pour patienter. D’autres font de la musique. Lormus Bundhoo fait son apparition. Puis Shakeel Mohamed, Ezra Jhuboo, Yatin Varma, Dan Calikhan pour ne citer que ces personnalités politiques du Labour.

 

Mais aussi Shameem Korimbocus, celui qui estime qu’il a été déporté de Dubai.  Très vite la foule enfle, gonfle, devient impatiente, impétueuse. Devant le portail fermé de l’établissement secondaire, la tension monte entre les partisans et les policiers…qui finissent par céder face aux mouvements de colère et à l’intervention de Patrick Assirvaden.

 

En quelques secondes, dans une bousculade qui aurait pu avoir d’autres conséquences,  les activistes rouges envahissent la cour principale de l’école, avec leurs drapeaux (ce qui était préalablement interdit par les policiers). Ils demandent les élections générales, scandent «Pinokio deor», «Papa-piti nou pale», «Limpost nou pale» alors que des individus en civil essaient de barrer – en vain, bien sûr - le passage aux journalistes, même ceux détenteurs d’une carte de presse.

 

Navin Ramgoolam, lui, est passé par une entrée latérale. Il se tient aux côtés de son candidat dans le staff room qui sert au dépôt de candidatures. Il prendra la parole par la suite, pour rappeler que si ces élections sont un gaspillage d’argent, il fallait s’investir pour les électeurs du nº 7, qui comme tous les Mauriciens, ont été trahis par Sir Anerood Jugnauth, qui avait proposé son deal ; lui en tant que Premier ministre, Vishnu Lutchmeenaraidoo aux Finances et un miracle économique à la clé…

De retour dans la cour principale de l’école, Anil Baichoo salue et parlemente. Avant que la foule ne soit rappelée à l’ordre par les dirigeants du parti : il faut quitter les lieux. Dans un étrange ballet, au parfait timing, le départ des
Rouges signifie l’arrivée de l’équipe gouvernementale. Musique, klaxons, pavillons, personnalités…

 

Le cocktail est le même. Mais il est moins explosif. Les partisans acceptent d’attendre derrière les grilles fermées, alors que le candidat MSM, Vikash Nuckcheddy, monte les marches de son destin, en compagnie de Ravi Rutnah, Eddy Boissezon, Showkutally Soodhun, Pradeep Roopun et Alain Wong pour ne citer que ceux-là. À ses côtés, il y aussi son épouse, Reshma, persuadée de la victoire de son mari : «Je suis là pour mon mari, pour l’encourager dans tout ce qu’il fait. Ça fait longtemps que je l’accompagne dans sa carrière politique. Il a fait une longue route.»

 

C’est Showkutally Soodhun qui s’exprimera pour présenter le candidat MSM-ML, rappelant le travail du gouvernement et de Pravind Jugnauth, le respect des partisans de l’alliance aux abords du nomination center… Le candidat, lui, dit sa joie d’avoir été choisi et annonce que dès «demain (NdlR : aujourd’hui, dimanche 18 août), j’étudierai la topographie de la circonscription». Et fera ses débuts sur le terrain. Pour une campagne qui devrait cumuler au 13 novembre. Si une partielle a bien lieu…

 


 

Le résultat : 26 candidats

 

Anil Baichoo, Atma Bumma, Vikash Nuckcheddy, Dhanrajsing Aubeeluck… Mais aussi 22 autres candidats se sont enregistrés pour ce Nomination Day. Ils font partie de la République en Marche, du Front Solidarité Mauricien, du Democratic Socialist Party ou encore ils postulent en indépendant entre autres. Parmi ces engagés, deux femmes. Le candidat le plus jeune a 21 ans, le plus âgé en a 72. La circonscription nº 7, elle, compte 43 993 électeurs.

 


 

Incontournable, Mr Malin !

 

Il est arrivé en fin de journée. Volant presque la vedette au candidat MSM. Dhanrajsing Aubeeluck, qui avait pourtant annoncé qu’il ne se porterait pas candidat à cette partielle, voulait faire partie de ce Nomination Day. Entouré de ses sympathisants, il a affirmé que cette partielle n’aura pas lieu mais, qu’en tant que leader de parti, il se devait d’y participer. Il a payé ses Rs 1 500 mais a voulu avoir une assurance du returning officer : qu’on lui retourne son argent si l’élection n’a pas lieu. Insistant, persistant, il ne s’est pas contenté de l’assurance de Mooneswur Seetaram, Principal State Counsel, que son argent lui serait remis si la partielle n’avait pas lieu…

 


 

MMM : au nº7 mais…

 

… Pas au Nomination Day. Lors de son point de presse hebdomadaire, hier, samedi 17 août, Paul Bérenger a présenté les candidats du MMM pour les élections générales à la circonscription Piton-Rivière-du-Rempart.  Il s’agit de Jai Prakash Meenowa, de Jayendra Kumar Ramtohul et de Vinobah Gooriah.  Le leader du MMM a affirmé que ces derniers sont déjà sur le terrain. Pour rappel, ce parti a refusé de participer à la partielle au nº 7 (tout comme le PMSD), car il estime que c’est un gaspillage des fonds publics. Paul Bérenger demande, lui, l’organisation des élections générales.