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18 septembre 2018 17:15
16 heures, mardi 11 septembre. Les dernières lueurs du soleil commencent à disparaître sous les nuages. À Trou-d’Eau-Douce, le débarcadère grouille de monde. Deux pêcheurs, Satiadev Hurrymun, 66 ans, et Yacoop Chedy, 56 ans, assistent, indignés, à une scène quotidienne sur la jetée. «Il y a une plaque qui indique No Entry à l’entrée de la jetée. Alors comment se fait-il que deux 4x4 aient pu l’emprunter pour embarquer les équipements et autres objets qui ont servi durant la journée sur des bateaux de plaisance ?» se demande Satiadev. Selon lui, «les opérateurs touristiques ont envahi cette jetée». Ce qui serait la cause de sa dégradation.
Son ami Yacoop Chedy abonde dans le même sens. «Cette jetée, dit-il, a été construite il y a plus de 40 ans. Elle était destinée aux pêcheurs qui l’utilisaient pour embarquer et débarquer leurs filets ainsi que les moteurs des bateaux. Elle servait aussi à débarquer les prises. Il n’y a que les poissonniers qui étaient autorisés à venir sur la jetée avec leurs motocyclettes ou autres véhicules pour récupérer les prises. Mais ce n’est plus le cas depuis que les autorités ont commencé à donner des permis de pleasure craft aux opérateurs.»
Des représentants de trois associations de pêcheurs de ce village ont ainsi adressé une énième lettre aux autorités dans laquelle ils demandent à ce que des mesures soient prises pour remédier à la situation. «Il y a un mois, les autorités ont placé un panneau qui indique ‘‘sens interdit’’. Des opérateurs touristiques l’ont volontairement enlevé pour avoir accès à la jetée. Nous avons toujours dénoncé cela», affirme Satiadev Hurrymun. «Les autorités ont également mis une double ligne jaune sur le côté pour interdire le stationnement à ceux qui transportent les touristes pour des sorties en mer. Mais ils sont plusieurs à transgresser les lois tous les jours.»
Et le va-et-vient des véhicules sur la jetée serait la raison pour laquelle elle a commencé à céder à certains endroits, ajoute Yacoop Chedy. «Il y a des trous et des fissures partout. Les piétons ont tous peur de circuler sur cette route et sur la jetée car il y a déjà eu des accidents. Il a fallu cinq pétitions de notre part pour que les autorités décident de bouger. La National Coast Guard et la police doivent être plus agressives avec les opérateurs qui ont pris la jetée en otage.»
Prem Beerbul, porte-parole des opérateurs – qui seraient au nombre de 102 dans cette région –, apporte, lui, quelques précisions. La jetée, dit-il, est le seul point d’embarquement que leur proposerait la Tourism Authority pour leurs activités. «Nous utilisons la jetée le matin et l’après-midi. Si nos véhicules posent problème au moment du débarquement et de l’embarquement, les autorités doivent trouver un autre lieu. Nous ne pouvons pas faire autrement pour le moment car nous avons tous du matériel très lourd à transporter, de la terre vers la mer tous les jours.»
Une source au conseil de district de Flacq avance, elle, qu’il y aura bientôt des mesures qui seront prises pour pallier le problème. Parmi elles : la mise en place des bornes en dur à l’entrée de la jetée pour empêcher les véhicules d’y avoir accès…
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