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Poloco «wanted» pour agression avec préméditation

1 avril 2024

Cet habitant de Cité Briqueterie a déjà un casier judiciaire très chargé.

«To pou gagn kout bal ar mwa. Mo pou tir to lavi !» C’est ce que Patrick Steeve Prinsley Serret, 46 ans, un récidiviste notoire de Cité Briqueterie, plus connu sous le sobriquet de Poloco, a lancé à son frère Dario Placathose avant de l’agresser avec un sabre japonais. Cet homme de 35 ans, habitant Pointe-aux-Sables, doit son salut à sa compagne Rickelle Samoisy qui a sollicité la police. Celle-ci est intervenue très vite pour éviter le pire. Poloco a pris la fuite en voyant les policiers. Depuis, il est «wanted» pour agression avec préméditation.

 

Cette affaire a éclaté le 22 mars lorsque Dario Placathose a consigné une déposition au poste de police de sa localité après avoir subi une agression à l’arme blanche. Ce maçon explique que cela fait un mois que son frère Poloco, tailleur de profession, maltraite son épouse Joëlle ainsi que ses cinq enfants : deux fils et trois filles, dont quatre sont encore mineurs. Selon Dario toujours, ses deux neveux ont trouvé refuge chez lui. Sa belle-sœur et ses nièces se trouvent, elles, chez d’autres proches.

 

Dans sa déposition, Dario souligne que Joëlle a déjà alerté la Child Development Unit pour dénoncer la maltraitance physique et verbale dont ses enfants sont victimes. Fou de rage en apprenant que ses fils se trouvaient chez son frère, Poloco s’est pointé chez celui-ci, à Pointe-aux-Sables, dans une Toyota rouge. «Ki drwa to ena pou ki to ramas mo ban zanfan ?» aurait lancé le récidiviste à son jeune frère avant de lui dire : «Mo pou rant kot twa. Mo pou azir dan mo fason.» Poloco a ensuite tiré un sabre japonais pour l’agresser.

 

Le maçon a essayé de se défendre. C’est de cette manière qu’il s’est blessé à un doigt de la main droite. Il allègue que son frère l’a alors mordu au bras et à la main et lui a également mis les doigts dans les yeux lorsqu’il a stoppé le sabre en l’empêchant de faire irruption dans sa maison. Ce n’est qu’après que Poloco l’aurait menacé de mort en lui disant «mo pou tir to lavi». Ce dernier a pris la fuite dans la Toyota – suivie par une Qashqai – lorsque la police est arrivée. Dario a, par la suite, sollicité la protection de la police car il craint des représailles après les menaces de son frère Poloco.

 

Pour cause : ce dernier collectionne les frasques depuis l’âge de 15 ans et ne compte plus les peines d’emprisonnement. La police soupçonne, d’ailleurs, ce récidiviste notoire d’être le présumé meurtrier de Denis Fine, assassiné par balle dans sa maison à Pamplemousses en janvier 2010. Dans sa localité, il est réputé pour ses nombreux délits et ses démêlés sans fin avec la justice. Son nom suffit à donner la chair de poule aux habitants de Cité Briqueterie où il fait beaucoup parler de lui.

 

«C’est sa mère, Mémé Zulu, qui lui aurait donné le sobriquet de Poloco. Il n’a peur de rien depuis qu’il est enfant. Il n’a pas le physique d’un adepte de culturisme, mais il inspire la peur autour de lui. Il aime les armes tranchantes», confie un habitant de ce quartier de Sainte-Croix. Le parcours de ce récidiviste est digne d’un scénario de série B. Entre Poloco et la police, l’histoire remonte à sa tendre jeunesse.

 

«Tou dimoun per li»

 

Né le 25 février 1981, Poloco a affaire avec la justice dès l’âge de 15 ans. Il est arrêté pour larceny by night breaking. Il avait volé de l’argent et des cigarettes dans une boutique. Et le 13 décembre 1996, le tribunal de Port-Louis le condamne à trois ans de probation. Mais cette condamnation n’a pas servi de leçon au jeune Poloco. Un an plus tard, soit le 22 août 1997, il est condamné à deux ans de probation sous la même accusation, celle d’avoir cambriolé une autre boutique. Cette fois, avec l’aide de quatre complices. Le 10 avril 1998, le tribunal de Port-Louis le condamne à la prison et il est détenu au Correctional Youth Centre. Mais la justice ne lui fait pas peur et il le fait savoir.

 

À sa sortie de prison, il fait à nouveau parler de lui. Le 17 octobre 2001, le tribunal de Pamplemousses le condamne à une amende de Rs 2 000 pour tentative de vol. Et quelques jours plus tard, il écope de six mois de prison pour vol. Cette fois, par le tribunal de Mapou. Son délit ? Le cambriolage d’un bungalow à Calodyne, avec la complicité de deux acolytes. Mais une fois libéré, il accumule à nouveau les méfaits. Entre le 4 juin 2002 et le 24 mars 2003, il commet six délits.

 

Ceux qui ont eu affaire à lui dans le passé n’en font pas éloge. «Tou dimoun per li akoz li mari violan», lâche cet autre habitant de Cité Briqueterie, sous couvert d’anonymat. Poloco est actuellement en liberté provisoire pour divers délits. Il avait, entre autres, été arrêté dans une affaire de vol et de viol d’une Sud-Africaine à Rivière-Noire, le 13 février 2013. Une semaine plus tôt, Poloco, avait volé la Florid d’une habitante de Riambel. Le lundi 18 février 2013, il était parvenu à échapper à deux policiers lors d'une course-poursuite. Plus tard, le véhicule volé a été retrouvé complètement carbonisé. Sa liste d’ennuis avec la justice comprend aussi une arrestation pour non-respect des conditions de sa remise en liberté sous caution dans l’affaire de l’assassinat de Denis Fine.

 

Son casier judiciaire comprend également une affaire d’agression avec préméditation. Le 2 décembre 2012, il aurait tabassé un chauffeur de taxi et saccagé sa voiture. Poloco aurait également agressé le beau-frère du chauffeur, avant de s’en prendre à sa boutique. Deux ans plus tôt, soit le 7 avril 2010, il avait été soupçonné de plusieurs délits et s'était constitué prisonnier après plusieurs mois de cavale. Il avait comparu en cour sous plusieurs accusations provisoires, dont damaging property, damaging public property, damaging property by band, viol, menace de mort et kidnapping. C’est après cette arrestation que la police avait eu des informations qui l’impliqueraient dans le crime de Denis Fine. D’où le fait que la police avait, à l’époque, objecté à sa remise en liberté sous caution. Pourtant, alors que sa réputation de dangereux récidiviste est connue, Poloco finira par retrouver la liberté conditionnelle.

 

Mais une fois de plus, il ne tardera pas à se mettre sous le feu des projecteurs. Il est condamné à huit mois de prison, le 8 septembre 2011, après avoir fait une véritable démonstration de force avec d’autres membres d’un gang de sa localité. Il était poursuivi pour deux délits : refus de laisser la police travailler dans l’exercice de ses fonctions et assaulting police. À l’heure où nous mettions sous presse, Poloco était toujours recherché par la police pour l’agression de son frère.

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