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21 juillet 2025 15:06
Les réseaux de prostitution infantile sont souvent bien organisés et violents. Une personne qui a fait des dénonciations contre ceux qui les dirigent est bien souvent la cible d’intimidations diverses, notamment à travers des menaces et du harcèlement, voire pire. C’est la raison pour laquelle cette famille des hautes Plaines-Wilhems dit vivre dans l’angoisse après que l’une des siennes, une adolescente de 16 ans, a dénoncé un réseau de prostitution pour laquelle elle dit avoir été contrainte de travailler. «Nou per pou nou sekirite. Nou pe evit sorti», confie sa grand-mère, que nous avons rencontrée. Elle n’a pas souhaité faire plus de commentaires.
L’affaire a éclaté au grand jour le 13 juillet dernier lorsqu’une policière affectée à la Brigade pour la protection de la famille a consigné une déposition au nom d’une adolescente de 16 ans. Dans cette plainte, la jeune fille explique qu’elle a fugué de la maison de ses parents, le 18 juin, pour se rendre chez une amie âgée de 18 ans, habitant un faubourg de Port-Louis. Sa famille avait signalé sa disparition à la police le lendemain, en précisant qu’elle avait des antécédents.
Dans sa déposition, la mineure explique qu’elle est restée là-bas pendant trois semaines avant de rentrer chez elle. Mais pendant son séjour, dit-elle, l’amie en question l’aurait embarquée dans un réseau de prostitution infantile. Elle affirme qu’on l’aurait obligée à se plier à des pratiques sexuelles contre de l’argent. La jeune femme de 18 ans l’aurait ainsi «vendue» à plusieurs hommes.
L’adolescente précise que presque chaque nuit, elle aurait été forcée à avoir des relations sexuelles avec des clients dans différents endroits, dont deux guest houses très connues. Elle se serait également rendue aux domiciles de certains clients mais dit ignorer leur adresse précise. Dans sa déposition, la jeune fille soutient que les clients venaient la récupérer directement chez son amie et que les paiements se faisaient sur place. Celle-ci lui aurait remis une somme de 200 à Rs 300 seulement après chaque passe.
La plaignante allègue, par ailleurs, que son amie lui a aussi fait prendre des comprimés illicites chaque jour durant son séjour chez elle. Elle a également confié que la jeune femme aurait également menacé de lui faire du mal si elle refusait de se prostituer. Rongée par la peur, elle aurait tout de même réussi à prendre la fuite quelques jours plus tard.
L’adolescente a déclaré à la police qu’elle pourrait identifier les hommes ayant eu des relations sexuelles avec elle et conduire les enquêteurs dans les guest houses où elle se serait rendue pour se prostituer. Les policiers ont interpellé une habitante d’une localité de Port-Louis dans cette affaire. La victime présumée l’a formellement identifiée lors d’une parade bien qu’elle nie les faits qui lui sont reprochés. La jeune femme – qui n’est pas fichée à la police – a été autorisée à rentrer chez elle après avoir donné sa version des faits.
La police a également procédé à l’arrestation d’un jeune de 18 ans. Il lui est reproché d’avoir hébergé l’adolescente de 16 ans chez lui à un certain moment alors que celle-ci était portée manquante. L’enquête policière se poursuit. Et pendant ce temps, l’adolescente de 16 ans et les membres de sa famille continuent de craindre pour leur sécurité.
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