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Prisheela Yusha Mottee : «Nos filles ne se doivent pas d’être parfaites»

Détentrice d’un LLB et d’un BSC en Sciences politiques, entre autres, Prisheela Mottee est également la présidente de l’ONG Raise Brave Girls (RBG). Son association milite pour l’égalité des genres et pour l’éducation des filles dans cette optique, et pour la protection des femmes contre la violence domestique et les discriminations. Ce mois de décembre, elle lance une collecte de témoignages pour inspirer, pour sensibiliser. Elle en dit plus…

Comment on fait pour… «Raise Brave Girls» ?

 

Raising brave girls ; c’est tout un programme ! Et ça prend ses racines dans un environnement qui croit en l’égalité des sexes. Nous devons apprendre à respecter les différences entre les genres sans créer de stéréotypes. Ça commence simplement et de façon anodine, comme en finir avec le cliché qui fait croire que les filles doivent porter du rose et les garçons, du bleu. Pour raise brave girls, il est aussi nécessaire de modifier la façon dont nous éduquons nos filles, sortir de l’enseignement patriarcal : il faut leur apprendre qu’elles ne doivent pas être parfaites et qu’échouer, c’est OK, parce que les échecs sont des enseignements. Que le plus important, c’est de se relever ! C’est notre devoir de les encourager à être des strong women, pour qu’elles chassent leur rêve et se construisent pleinement en célébrant tout ce qu’elles sont.  Mais aussi, il faut leur montrer qu’il est essentiel de dire «non» à toutes formes de préjudice et de discrimination.

 

Parlez-nous de votre campagne ?

 

Le motto de RBG est : partagez votre histoire, on ne sait jamais, ça peut inspirer quelqu’un/une que vous ne connaissez pas. C’est devenu une tradition au sein de notre organisation de récupérer des messages et des histoires que nous partageons sur les réseaux sociaux, en décembre. Nous nous sommes engagés à récupérer 1 000 histoires qui inspirent d’ici 2020 selon le masterplan, Africa We Want, et le Sustainable Development Goal 5 mis en place par les Nations Unies et qui concernent l’égalité des genres. Ces deux dernières années, nous avons collecté plus de 100 témoignages et messages en Afrique. Le thème de cette année est le suivant : Voice Out : your resolution to achieve gender equality for 2020.

 

Quelle en est sa finalité ?

 

Récolter ces messages mènera à l’organisation d’ateliers de travail sur le gender leadership à travers l’île. J’ai eu l’opportunité de suivre une formation sur cette thématique proposé par le ministère du Genre et mené par Ms Richa Dhar, une formatrice indienne spécialisée dans le sujet. Désormais, c’est mon objectif : former 500 femmes, hommes et membres de la communauté LGBTQI sur le thème suivant : You Lead.

 

Certains diront, une campagne de plus. Comment souhaitez-vous changer la donne avec ces messages ?

 

Quand je vois le nombre de cas de violences dans notre pays, plus spécifiquement ceux qui touchent les femmes, j’estime qu’il n’y a jamais assez de campagne. Chacune d’entre elle peut toucher une partie des Mauriciens. La différence avec nos ateliers de travail, c’est qu’ils sont gratuits et que nous usons de créativité pour faire passer nos messages et encourager les participants/es à faire entendre leurs voix. Nous offrons une plateforme sûre pour eux, un lieu où ils/elles ne sont pas jugés/ées.

 

Si vous aviez la possibilité d’être une «decision-maker» que changeriez-vous pour protéger les femmes ?

 

RBG a déjà travaillé et proposé au gouvernement un flagship tool ; c’est-à-dire un système connecté à tous les services offerts par le gouvernement et qui permet de détecter les grossesses précoces et la violence domestique. Il est prévu qu’il y ait un suivi : de la naissance de l’enfant à travers un carnet de santé, sa scolarité, entre autres. C’est un moyen de connaître l’historique de la personne et de sa famille afin de lui offrir l’aide adéquate (en termes de counselling ou autres) si cela s’avère nécessaire. De plus, je pense que c’est essentiel de mettre en place un service de counselling obligatoire avant le mariage. Une façon de sensibiliser les couples sur le management des émotions. C’est une mesure simple qui permettra, j’en suis persuadée, de lutter contre la violence domestique. 

 

Qu’attendez-vous de la nouvelle ministre du Genre ?

 

De travailler en collaboration constant avec les ONG et d’agir dans le respect de sa fonction.

 


 

Pour aller plus loin

 

Envie de partager et de suivre l’actualité de RBG ? Connectez-vous à la page Facebook de l’association, @raisebravegirls. Ou alors envoyez un mail à l’adresse suivante : raisebravegirls@gmail.com/.