Publicité

Rapprochement Espoir et PTr : la difficile entente…

22 février 2022

La mésentente entre les deux hommes n’est pas le seul facteur à prendre en considération.

Petit questionnaire post Saint-Valentin. L’objectif est de trouver une réponse à une question brûlante : votre relation est-elle faite pour durer ? Reste que pour Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, les anciens amants rêvant d’un retour de flamme, cocher les bonnes cases semble un exercice périlleux. Et cela au plus grand plaisir de l’adversaire du moment, Pravind Jugnauth, qui observe et qui a déclaré, il y a quelques jours, que les membres de l’opposition «se déchirent et se ridiculisent». Il y a quelques semaines, une première rencontre cordiale avait eu lieu entre les deux leaders – «l’alchimie» était présente, selon Arvin Boolell – et avait laissé présager une alliance entre l’Entente de l’espoir et le PTr. Mais le clash entre Shakeel Mohamed, député PTr, et Roshi Bhadain (partenaire de l’Entente de l’Espoir), sur Radio Plus, a un peu refroidi les ardeurs des uns et des autres concernant un regroupement de raison, plus que de cœur.

 

Même le plus enflammé des deux, le leader du MMM, a préféré s’aérer un peu. Il aurait confié, lors du Bureau politique du parti en début de semaine, qu’il serait mieux d’attendre les impressions de Navin Ramgoolam sur la situation avant de faire trop de commentaires. Une prochaine rencontre pourrait avoir lieu dans les jours à venir. Arvind Boolell l’a confirmé en conférence de presse, le vendredi 18 octobre, mais sans vouloir en dire plus. Sauf que déjà, des Rouges tels que Patrick Assirvaden ou encore Eshan Juman ont condamné les propos de Roshi Bhadain et ont montré leur soutien à Shakeel Mohamed. «C’est pratiquement impossible que nous travaillions avec Roshi Bhadain», a dit le député de la circonscription n°3. Une alliance entre l’Espoir (dont un des partenaires est le leader du Reform Party) et le Labour Party semble donc compromise si Roshi Bhadain est toujours là.

 

Surtout qu’au sein du PTr, il y a ceux qui ne sont pas pour enn mariaz avec le MMM-PMSD-Reform Party et Nando Bodha. Alors là, pas du tout : «On pourrait accueillir Xavier-Luc Duval et, à la rigueur, Nando Bodha, mais travailler avec Paul Bérenger, je trouve ça impossible», confie un Rouge. Il n’oublie pas, dit-il, les soubresauts du leader des Mauves, ses décisions intempestives, ses on/off : «Ce n’est pas ce dont nous avons besoin.» De plus, notre interlocuteur se demande d’où vient cette histoire d’alliance : «Ramgoolam et Bérenger se sont rencontrés pour parler de l’actualité politique et rien de plus à ce que je sache. Pa kone ki zistwar pe rakonte-la !»

 

Virulence décriée

 

Mais ce n’est pas la seule voix qui se fait entendre au sein des Rouges. Les propos de Shakeel Mohamed ont agacé certains. Sa prise de position en faveur du commissaire électoral, Irfan Rahman, qui est un membre de sa famille, n’ayant rien à voir avec le stand du parti. Et sa virulence à l’encontre du chef de file du Reform Party est également décriée : « Franchement, ce n’était pas nécessaire, non ? L’adversaire c’est le gouvernement qui fait n’importe quoi. Il est important qu’un politicien choisisse ses combats et son timing. Je pensais qu’il savait ça», se désole un membre des Rouges qui est en faveur d’un regroupement des partis de l’opposition. Ceux qui veulent vraiment de cette alliance avec l’Espoir jouent donc la carte de l’apaisement.

 

Comme Arvin Boolell qui est d’avis que les deux hommes ne sont pas des ennemis et que «l’incident est clos». Il l’a redit lors du point de presse du parti. Alors qu’il sait bien que ce n’est pas forcément le cas. Que le feu couve et que Paul Bérenger et consorts attendent une réaction de Navin Ramgoolam, le seul dont la parole pourra apaiser ou raviver les tensions.  Mais le leader des Rouges tient-il réellement à faire une alliance avec l’Espoir et/ou à défendre son député contre vents et marées ? Il est le seul à avoir les réponses à ces questions. Surtout que les rumeurs concernant un refroidissement des relations entre Ramgoolam et Mohamed datent des dernières législatives et ne se sont jamais réellement tues…

 

Au MMM, Roshi Badhain ne fait pas l’unanimité, non plus ! Certains militants verraient mieux l’avenir sans lui. Mais parfois il faut pez nene bwar delwil. «C’est vrai que Roshi Bhadain, ce n’est pas totalement un atout. Mais je fais confiance à Paul Bérenger. Je suis sûr qu’il sait où il va nous mener. Les jeunes s’en vont mais moi, je reste», confie ce membre du parti qui semble avoir oublié les récents épisodes de l’histoire des Mauves. Concernant une alliance avec le PTr, il est d’avis que son parti «n’a pas le choix». Et que le leader en a conscience : «Il saura faire les sacrifices qui s’imposent.» La présence au sein de l’Entente de l’Espoir ? Celle de Roshi Bhadain au sein de cette formation ? «Je ne vais pas me prononcer», lance-t-il. Certains observateurs estiment que le leader des Mauves ne lâchera pas celui du Reform Party au cas où l’alliance avec le PTr ne se concrétise pas…

 

Pour qu’elle devienne réalité, après tout, il n’y a pas que ce clash Bhadain/Mohamed qui soit un obstacle. Le poste de Premier ministre est au cœur de toutes les attentions. Surtout que, pour l’instant, Paul Bérenger y rêve encore... Et Navin Ramgoolam également. C’est pour cela, entre autres choses, que le questionnaire post Saint-Valentin sera toujours un peu difficile à remplir…

Publicité