Il était jeune et passionné. Samuel Victorien, 29 ans, espérait que d’ici la fin de l’année, son rêve le plus cher, sortir un album, allait se réaliser. Mais à cause d’un terrible accident de la route, survenu le mardi 11 juin, ses projets sont partis en fumée alors que son cousin Renaud est dans un état grave à l’unité des soins intensifs. Son entourage témoigne…
La perte d’un être cher est une épreuve difficile et douloureuse. Elle l’est encore plus lorsqu’elle est imprévisible et survient de manière subite et violente. L’entourage de Louis Samuel Bertis Victorien, 29 ans, peut en témoigner. Le mardi 11 juin, ce jeune habitant de Tamarin est mort tragiquement dans un accident de la route, survenu aux alentours de 20h45, sur la route principale de sa localité. Son départ aussi tragique qu’inattendu a plongé sa famille dans une profonde tristesse. Cette dernière est d’autant plus désemparée que l’état de santé de son cousin Renaud, qui était avec lui à ce moment-là, est jugé très préoccupant. Le jour fatidique, Samuel et Renaud, 40 ans, ont quitté leur domicile à Tamarin à moto, pour se rendre à Rivière-Noire. «Nous ignorons pour quelle raison ils s’y étaient rendus. Nous avons juste appris de la police que c’est sur le chemin du retour que l’accident s’est produit», confie avec tristesse Bertrand Victorien, le père de la victime. Cet habitant de Bambous est inconsolable depuis qu’il a perdu son unique fils. «C’est ma fille qui m’a contacté pour me dire que Samuel est décédé. Je ne voulais pas y croire.» D’après les premiers recoupements des enquêteurs, la moto aurait dérapé alors qu’elle tentait de doubler un autre véhicule et aurait percuté le trottoir.
Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, quelques minutes après l’accident, les deux cousins gisaient inertes sur l’asphalte et portaient de multiples blessures. Ils ont été conduits à l’hôpital Dr Yves Cantin où la terrible nouvelle est tombée : Samuel n’a pas survécu. Tandis que son cousin Renaud, grièvement blessé, n’a pas repris connaissance depuis. Il a été placé sous respiration artificielle au service des soins intensifs de l’hôpital Victoria.
La nouvelle de la mort de Samuel a provoqué une onde de choc à l’avenue William, à Tamarin, où il vivait. Son cousin Gaël Victorien, domicilié à la même adresse et de qui il était très proche, ne sait pas s’il va un jour s’en remettre. «Nous avons le même âge et avons grandi ensemble. Vu que nous n’avons pas de frères, nous nous considérions comme tels. Tous les jours, Samuel venait à la maison et on regardait la télé, on jouait à des jeux vidéo ou on partageait un repas. Même si nous avions tous les deux nos vies respectives, nous faisions en sorte de passer du temps ensemble. C’était mon bras droit ; le seul à avoir toujours été là pour moi», se remémore-t-il.
À l’aube de ses 30 ans, Samuel avait énormément de projets auxquels il souhaitait donner vie d’ici la fin de cette année ; notamment celui de sortir un album avec son cousin Gaël, qui faisait autrefois partie du groupe West Coast. «À l’époque, Samuel nous accompagnait à chacun de nos déplacements. C’est sûrement de là que lui est venu sa passion pour la musique. Il n’avait pas eu l’occasion de collaborer avec notre groupe mais espérait vraiment que lui et moi pourrions travailler ensemble sur un album», raconte Gaël. D’après lui, cette idée trottait dans la tête de son cousin depuis environ cinq ans et il voulait coûte que coûte la concrétiser.
Depuis plusieurs mois, Samuel et Gaël se rencontraient très souvent afin de mettre leur projet sur pied. «Samuel était tellement passionné qu’il avait entrepris toutes les démarches. Il avait lui-même financé l’album et effectué les paiements pour le studio. J’étais le chanteur principal tandis que lui était doué pour l’écriture des textes, et nous jouions tous les deux de la guitare. J’avais prévu de l’aider à se perfectionner au chant pour qu’il puisse m’accompagner.» Mais c’est un rêve cher que la victime ne pourra hélas réaliser. Complètement découragé depuis le décès subit de Samuel, Gaël a même songé à abandonner l’idée de poursuivre l’enregistrement de leur album. «Nous avions tout préparé ensemble. Mais tout s’est compliqué depuis qu’il n’est plus là. Néanmoins, je ferai de mon mieux pour réaliser notre rêve. Je le ferai pour lui, afin de lui rendre un bel hommage.» Il garde également en tête un merveilleux souvenir de leur collaboration musicale : quand ils s’étaient produits sur scène lors du concert Tanpet Dans l’Ouest, dans leur localité.
Désemparée d’avoir perdu Samuel – «un jeune homme bon et obéissant» – dans des circonstances aussi tragiques, la famille Victorien craint à présent de devoir faire face à une nouvelle tragédie. Car plusieurs jours après le drame, l’état de Renaud ne s’est nullement amélioré. «Les médecins nous ont dit que son état était critique. Ils nous ont demandé de nous attendre au pire car il avait été très blessé durant l’accident», explique Bertrand Victorien. À l’heure où nous mettions sous presse, Renaud Victorien n’avait toujours pas regagné connaissance et était toujours sous respiration artificielle. Il n’a pu dire un dernier adieu à son cousin dont les émouvantes funérailles ont eu lieu le jeudi 13 juin. Samuel Victorien laisse derrière lui des proches terrassés par la douleur, notamment deux sœurs et un enfant de 6 ans.