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1 avril 2019 01:27
C’est un moment qui impressionne, bouleverse, touche au plus profond de l’être et marque une vie à jamais. Ceux qui ont eu l’opportunité de rencontrer le pape Jean Paul II, lors de sa visite à Maurice en 1989, gardent de ce moment un souvenir ému et impérissable. 30 ans plus tard, c’est au tour du souverain pontife François, 266e pape, de fouler le sol mauricien le 9 septembre. Depuis que la nouvelle a été annoncée par le Premier ministre Pravind Jugnauth et le cardinal Maurice Piat, les souvenirs de cette rencontre inoubliable remontent à la surface.
Anushka Virahsawmy se souvient de ce moment comme si c’était hier. Elle était âgée de 17 ans à l’époque. Et c’est au stade de Rose-Hill que celle qui est aujourd’hui directrice de Gender Links Mauritius a rencontré le souverain pontife. Ce jour-là, raconte-t-elle, une foule de Mauriciens, toutes communautés confondues, s’était réunie pour accueillir Jean Paul II. Un épisode qu’elle n’oubliera jamais. «J’avais été choisie, en tant que non-catholique, pour lire le message d’accueil lors de cette cérémonie. Lorsque j’ai terminé mon discours, le pape m’a fait monter sur scène et il m’a pris dans ses bras avant de m’offrir un chapelet. C’était le choc et une joie immense en même temps. Pour moi, ça été une révélation.»
S’il est difficile, dit-elle, de mettre des mots sur ce moment fort en émotion, c’est cette rencontre qui l’a guidée dans sa vie spirituelle. «Je rends grâce d’avoir eu la chance de le rencontrer. Il m’a aidée à comprendre la spiritualité. Il est le symbole d’un amour inconditionnel», lance celle qui s’est récemment baptisée.
Le fait que Maurice accueille bientôt un deuxième pape sur son territoire est, pour Anushka Virahsawmy, une grande nouvelle. «C’est un grand bonheur. Nous sommes bénis de pouvoir le recevoir chez nous. Je suis persuadée que cet événement va rassembler les jeunes et les Mauriciens de toutes les communautés, comme c’était le cas il y a 30 ans. Ça nous fera beaucoup de bien.»
Il faut dire que depuis que la nouvelle de l’arrivée du pape François, connu pour son règne tourné vers l’ouverture, est tombée, l’île Maurice est en effervescence. Si beaucoup s’attendent à ce que ce jour soit décrété congé public, sa visite coïncidera avec le pèlerinage au caveau du père Laval à Sainte-Croix et le thème choisi pour sa venue, Pèlerin de la paix, en est un clin d’œil. Le pape, qui arrivera dans la matinée pour repartir dans la soirée, célébrera une messe au monument Marie-Reine-de-la-Paix, à Port-Louis.
À l’annonce de sa venue, les Rodriguais ont été nombreux à se demander si le pape se déplacerait jusqu’à Rodrigues, un souhait qui ne se réalisera pas, vu la journée chargée qui attend l’homme religieux, qui a fait de la lutte contre la pauvreté et de la justice sociale ses priorités. Il y a 30 ans, le pape Jean-Paul II s’était, lui, rendu à Rodrigues. Une rencontre qui avait touché de nombreux Rodriguais dont Shirley Castel qui avait participé à la messe célébrée au stade de La Ferme ce jour-là.
«Je faisais partie des personnes qui emmenaient les offrandes. J’avais 19 ans. Quelle fierté de rencontrer et de voir un aussi grand homme. J’ai toujours eu une profonde admiration pour ce pape qui était très proche des jeunes.» C’est donc avec beaucoup d’émotion qu’elle a accueilli, une fois de plus, la nouvelle de la visite du pape François. Un déplacement à Maurice pour vivre de près cet événement, confie Shirley Castel, n’est donc pas totalement exclu.
30 ans plus tôt, c’est au même endroit, que Mario Robert avait assisté à la messe célébrée par Jean Paul II. Il se souvient de l’enthousiasme, du bonheur et de la fierté des Mauriciens, catholiques ou pas, de recevoir une personnalité aussi importante. Engagé dans l’église, il avait même participé à cette célébration exceptionnelle en tant que donneur de communion. Son épouse Georgette et lui avaient vécu une journée hors du temps. «C’était très beau. J’en avais eu des frissons. Le sentiment est inexplicable tellement c’est intense.»
Marqué par le passage du souverain pontife et la messe qu’il avait alors dite, Mario Robert n’a pas cessé de s’engager auprès de l’église au cours de ces 30 dernières années. «Je suis donneur de communion. Je participe à la messe à la cathédrale tous les mercredis et j’aide le prêtre. J’espère que j’aurai la chance de participer à la messe du pape François. Ce serait pour moi un honneur.» Une manière pour lui de vivre ce moment au plus près du grand homme.
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