La Criminal Court of Appeal siège ce mardi 25 mars pour écouter l’appel de Bernard Maigrot

Son appel sera entendu devant la Criminal Court of Appeal cette semaine. Lui, c’est Bernard Maigrot. L’homme d’affaires a été condamné, en août dernier, à 15 ans de prison pour le meurtre de Vanessa Lagesse, 23 ans après les faits. Les membres du jury l'ont trouvé coupable à une majorité de sept contre deux alors qu’il avait plaidé non coupable. Sa legal team avait donné avis d’appel peu après. Les juges Shameen Hamuth-Laulloo et Patrick Kam Sing lui ont accordé la liberté sous caution, le 6 décembre dernier, en attendant son procès en appel.

Il a fourni deux cautions de Rs 1 million chacune avant de retrouver la liberté conditionnelle. La cheffe juge, Rehana Mungly-Gulbul, présidera la Criminal Court of Appeal. Deux autres juges de la Cour suprême vont l’épauler dans cette tâche. Les avocats de Bernard Maigrot ont avancé 33 points pour faire appel de sa sentence. Ces derniers ont relevé plusieurs manquements. L’un des points d’avis d’appel est d’abord l’absence d’enquête préliminaire avant le procès.

La legal team de Maigrot est d’avis que leur client n’a pas eu droit à un procès équitable du fait que s’il y avait eu une enquête préliminaire, elle aurait résisté aux nouvelles preuves scientifiques mises en avant par la poursuite lors de son deuxième procès aux Assises. Ses hommes de loi affirment également que les droits constitutionnels de leur client ont été bafoués. Ils expriment de vives critiques contre le délai pour la mise en accusation, soit en 2022, alors que l’ouverture de l’enquête policière avait eu lieu en 2001.

Ses avocats dénoncent aussi la façon de faire du juge Luchmyparsad Aujayeb. Ils sont d’avis que ce dernier n’aurait pas dû laisser la poursuite qualifier Martine Desmarais de «témoin de complaisance». Cette dernière avait fourni un alibi à Bernard Maigrot. Dans l’avis d’appel, les avocats de l’homme d’affaires reviennent aussi sur la déposition du Dr Satish Boolell, ancien responsable du département médico-légal de la police, qui avait, entre autres, déclaré que plus d’une personne aurait participé à l’agression mortelle de Vanessa Lagesse. La legal team précise que son client n’avait aucune intention de commettre cet acte odieux.

Le corps de Vanessa Lagesse, une styliste héritière d’une belle fortune, avait été découvert à moitié nu dans la baignoire de son bungalow, à Grand-Baie, le 10 mars 2001. L’autopsie a révélé que la jeune femme avait été rouée de coups, entraînant une fracture de sa colonne vertébrale. Son amant, Bernard Maigrot, ne compte plus les séjours en prison depuis sa première arrestation dans cette affaire. Son procès en appel débute ce mardi 25 mars et il est prévu qu’il prendra fin deux jours plus tard.