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6 juillet 2025 15:06
Une scène de violence d’une rare brutalité s’est produite à Camp-Diable, le 30 juin. Frederick, 58 ans, a tenté d’égorger son épouse Vanessa, 44 ans, sous les yeux de leur fille Anaïs, 15 ans, avant de prendre la fuite. L’adolescente a ensuite fait preuve de beaucoup de courage en prodiguant les premiers soins à sa mère avant l’arrivée du SAMU. Elle a évité à cette dernière une mort lente et horrible en stoppant l’hémorragie avec un drap. Retour sur ce terrible drame qui bouleverse ce village du sud ainsi que les membres de cette famille.
C’est l’heure des visites à l’hôpital de Rose-Belle en ce mercredi après-midi. Et tous les regards sont braqués sur la femme qui porte au cou un épais pansement, très long et très large. De quoi attirer la curiosité des visiteurs. Anaïs, 15 ans, le visage marqué par l’angoisse, est aux côtés de sa mère Vanessa, 44 ans, allongée sur un lit situé en face de la Nursing Station. L’adolescente tient doucement la main de la quadragénaire. Quand cette dernière essaie de parler, sa voix est à peine audible, ses phrases sont saccadées, ses mots hachés. Elle doit murmurer et utiliser des signes pour se faire comprendre. Une tante maternelle de Vanessa et une autre adolescente de la famille sont également aux petits soins pour celle qui a été victime d’une tentative d’assassinat quelques jours plus tôt.
Le drame s’est déroulé à leur domicile à Camp-Diable, le 30 juin. Ce jour-là, Frederick a tenté d’égorger son épouse avec un couteau lors d’une énième dispute conjugale, sous les yeux de leur fille. Vanessa doit d’ailleurs la vie à celle-ci. Malgré son jeune âge et sa petite taille, Anaïs a puisé dans toutes ses ressources pour prodiguer à sa mère les premiers soins, avec les moyens qu’elle avait à sa disposition, avant l’arrivée du SAMU. L’ambulance a ensuite transporté d’urgence Vanessa à l’hôpital de Rose-Belle où elle a subi une délicate intervention chirurgicale avant son admission en salle. La profonde entaille à son cou a nécessité plusieurs points de suture et son état est jugé toujours sérieux. Encore un peu et elle y aurait laissé la vie.
La police a ouvert une enquête sur cette sordide affaire après qu’Anaïs s’est rendue au poste de police de sa localité peu après le drame en compagnie de sa tante Carleta, 37 ans, pour dénoncer les faits. Le suspect a été arrêté peu après. Il est provisoirement accusé de tentative d’assassinat. L’arme du crime, un couteau dont la lame mesure environ 8 cm, a été recueillie comme pièce à conviction pour les besoins de l’enquête.
Visiblement traumatisée, la jeune Anaïs tient tout de même à témoigner de ce qui s’est passé, avec la permission de ses proches. Elle nous confie que ce drame était malheureusement prévisible. Ses parents, poursuit-elle, vivaient séparément depuis plus de dix ans car son père a un passé violent. Toutefois, les tensions n’avaient jamais cessé entre eux malgré la séparation. «Mo papa res Plaine-Magnien. Sak fwa li vinn get mwa lakaz lager leve ant mo mama ek li. Sak fwa li menas pou touy mo mama. Trwaziem fwa li koup li. Zame mo pou pardonn mo papa apre seki li’nn fer mo mama. Mo ti kapav perdi li. Seki mo papa finn fer sa kout-la inpardonab. Ti ena disan partou. Mo ti met enn dra anba likou mo mama pou anpas disan sorti tro bokou ziska SAMU inn vini pou pran li pou al lopital. Mo ankor tromatize ziska ler», lâche l’adolescente, la voix tremblante d’émotion.
Elle raconte qu’il y a deux ans, son père avait tailladé sa mère au cou et à l’estomac. Il avait été arrêté puis libéré sous caution. «À l’époque, ma nièce lui avait pardonné», se révolte Margaret, la tante de sa maman. Pour elle, trop c’est trop, et cela ne doit plus jamais se produire. «Il ne fait aucun doute que Frederick avait prémédité son coup C’est une attaque préméditée car il avait déjà le couteau sur lui. Il savait ce qu’il allait faire», s’insurge cette habitante de Curepipe.
Anaïs souligne que ses parents ont eu une énième dispute lorsque sa mère a demandé à son père de reprendre ses affaires et de quitter les lieux définitivement. «Il s’est énervé. Il a sorti un couteau. Puis, il a tranché la gorge de ma mère avant de prendre la fuite. Que se serait-il passé si je n’étais pas à la maison ce jour-là ? Ma mère aurait pu se vider de tout son sang avant de mourir. J’ai eu le bon réflexe de soulever son cou et de mettre une couverture dessous pour stopper l’hémorragie», précise l’adolescente qui est visiblement marquée à vie par cet épisode tragique et tous les autres qu’elle a vécus jusqu’ici à cause de la violence de son père. Plus jamais ça, dit-elle, plus jamais !
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