Anishta Babooram accuse, Arianne Navarre-Marie contre-attaque

Les tensions entre la ministre de l’Égalité des genres et sa Junior Minister ont éclaté au grand jour et les Mauriciens assistent depuis deux jours à une véritable saga. Huit mois après sa prise de pouvoir et alors qu’elle fait déjà face à une vague de critiques, l’Alliance du changement se retrouve face à un embarrassant feuilleton politique au sein même de son gouvernement. Ce conflit ouvert entre Arianne Navarre-Marie et Anishta Babooram expose non seulement un malaise au ministère de l’Égalité des genres, mais soulève également des questions sur la cohésion de l’équipe gouvernementale et le rôle des Junior Ministers.

Pour rappel, Anishta Babooram a choisi de dénoncer publiquement vendredi dernier ce qu’elle qualifie d’injustice à travers un post sur Facebook dans lequel elle dit : «I kept quiet and I have been bearing things for long enough. Everyone ought to be treated with dignity.» Anishta Babooram aurait été régulièrement écartée des projets du ministère, interdite d’intervenir dans les médias et tenue à l’écart des dossiers importants du ministère. La goutte d’eau aurait été le lancement officiel du Plan d’action 2025–2029, un événement majeur auquel elle n’a pas été conviée et qui l’a poussée à dénoncer la situation.

Face à ces accusations, la ministre Arianne Navarre-Marie a rapidement répliqué. Elle a d’abord affirmé n’avoir «jamais mis personne à l’écart» et a assuré qu’elle n’est «au courant d’aucune friction» avec Anishta Babooram, avant de déclarer qu’«Anishta Babooram pa’nn vinn zwenn mwa ditou depi zanvie». En effet, dans une déclaration faite ce lundi, la ministre a donné sa version des faits. Elle affirme avoir confié quatre dossiers à sa Junior Minister, mais que cette dernière n’aurait présidé qu’une seule réunion, prétextant qu’on lui attribuait des tâches relevant d’un fonctionnaire. La ministre a insisté sur le fait que c’est le rôle des ministres de se pencher sur tous les dossiers. «La population nous paie pour cela. En tant que ministre, je suis redevable envers le Conseil des ministres et le Parlement.»

Des propos que la principale concernée rejette en bloc. Elle maintient que la ministre ment et tente de la discréditer publiquement. «Li koz manti kouma li respire», a-t-elle déclaré. Elle accuse également la ministre de ne plus lui adresser la parole, ni même lui dire bonjour. Malgré cette situation tendue, Anishta Babooram affirme ne pas avoir l’intention de démissionner de son poste. Elle a sollicité une rencontre avec le Premier ministre afin qu’une solution soit trouvée. «Je fais confiance au Premier ministre pour qu’il prenne les actions qu’il faut», a-t-elle déclaré. Adrien Duval, Whip de l’opposition, n’a pas tardé à réagir, affirmant que cette situation soulève de sérieuses questions quant à l’entente au sein de la coalition gouvernementale.

Selon lui, le concept-même de Junior Minister ne fonctionne pas et représente un gaspillage de fonds publics. «Cette situation démontre qu’il y a un problème d’entente entre les partenaires dans cette alliance, en tout cas au niveau des ministres.»