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3 mars 2022 17:09
En septembre dernier, le Ninja nous tapait dans l’œil. Lors de la finale de la compétition nationale de slam, organisée par SlamUp Poésie, on rencontrait Julio Pierre-Louis, que beaucoup connaissent par son nom de scène, Ninja ! Le jeune Rodriguais de 20 ans était alors vainqueur en individuel et aussi avec son équipe en collectif. Le samedi 19 février, le vainqueur national est allé défendre les couleurs mauriciennes lors la Coupe d’Afrique de Slam, où il est sorti second, juste après la Guinée. N’empêche, en septembre, il devrait participer à la Coupe du Monde de slam, si tout se passe bien. En attendant, il nous raconte cette aventure.
Pour commencer, le jeune homme, qui suit actuellement des études pour devenir prof d’éducation physique, doit se préparer : «Après la Covid-19, l’organisation était fin prête pour nous accueillir à Addis-Abeba, en Éthiopie. Je devais prévoir des slams pour le cas où j’étais qualifié. J’ai bien sûr choisi des sujets qui m’interpellaient. Pour le quart de finale, j’ai slamé sur l’esclavage, sur l’Africain qui se rebelle à travers son talent. Puis, pour la demi-finale, c’était un texte encore plus fort, puisqu’il parle de mères célibataires. Un texte que j’ai baptisé Cicatrice. Pour la finale, c’était un texte sur le mouvement Black Lives Matter, soit comment on pouvait nous accuser d’un crime à cause de la couleur de notre peau», confie le jeune homme dynamique et enthousiaste.
Hélas, le jury ne lui fera pas monter sur la plus haute marche du podium. Qu’importe, notre Ninja rodriguais a passé un super moment éthiopien. Car au-delà de la victoire et de la compétition, il était aussi beaucoup question d’échanges. «C’est clair qu’il y avait des moments très forts ! Déjà, rencontrer tout ce beau monde qui partage la même passion est trop bien, d’autant que les organisateurs étaient accueillants et que je me suis très vite bien adapté. Je me rappelle surtout du moment où moi et plusieurs finalistes, nous nous sommes rendus dans un restaurant où on a pu perform. Et vu qu’il y avait des personnes du Togo, de Madagascar, du Chad ou même du Caméroun, c’était un festival de langages, dont notre kreol. C’était juste magnifique !» nous dit celui qui décrit le slam principalement comme une «échappatoire où l’on virevolte avec les mots».
C’est avec toutes ces belles images que notre compatriote, ancien élève au collège Le Chou, où il a fait ses premières armes slameuses, parle du futur : «On verra surtout comment l’organisation va se faire en septembre. Sinon, c’est excitant.»
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