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Claude Cziffra décortique des mots d’ailleurs... mais aussi d’ici

31 mai 2025

Ce jeudi 28 mai, l’homme que l’on connaît plus comme journaliste, animateur radio et enseignant – aussi époux de l’actuelle Speaker de l’Assemblée nationale, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, a lancé un curieux petit livre à la libraire Petrusmok au Hennessy Park Hotel. Comme on dit – petit guide vocabulaire français de l’île Maurice, qui regroupe des mots français qui ont pris une tout autre tournure dans le contexte mauricien. L’auteur, grand féru de langues, que ce soit l’anglais, le français (originaire de Paris, il a posé ses valises chez nous en 1974) ou même le Kreol Morisien.

Parlez-nous des débuts de ce projet

Ma famille, mes amis et pas mal d’autres gens demandaient avec insistance au retraité que je suis si j’étais en train d’écrire quelque chose. Au départ, je ne voyais pas quoi écrire, j’ai longtemps hésité. À un moment donné, j’ai commencé à parcourir les centaines de chroniques intitulées Le mot du jour que j’avais présentées sur Radio One entre 2003 et 2013.

Et j’ai eu l’idée de m’en servir pour élaborer ce que j’ai appelé Comme on dit – petit guide du vocabulaire français de l’île Maurice. En effet, des mots qu’on emploie couramment à Maurice existent ou ont existé en français de France, mais ne veulent pas dire la même chose ici que là-bas. Alors, j’en ai choisi un certain nombre, classés par ordre alphabétique. Et j’ai indiqué, brièvement et en essayant d’être le plus simple possible, la différence de signification.

Quelle est l’intention derrière le livre ?

Mon souhait est d’aider plusieurs catégories de personnes dans la vie de tous les jours : d’abord, les enfants qui arrivent à la fin de leurs études primaires. J’essaie de leur montrer la différence sur ce point entre le français de Maurice, qu’il ne faut pas confondre avec le Kreol Morisien, et le français de France. Ce guide peut aussi être utile aux élèves des collèges et aux jeunes qui étudient les langues à l’université. Mon livre permettra également aux Mauriciennes et aux Mauriciens qui ont affaire à des étrangers d’éviter des malentendus. Par exemple, si on travaille dans un restaurant ou dans un hôtel, il faut savoir que nos pistaches s’appellent des cacahuètes dans les autres pays francophones.

Et il y a deux lexiques – mauricien-français et français-mauricien – à la fin du guide. Si on est très pressé, il suffit de chercher «pistache» dans le lexique mauricien-français pour trouver directement «cacahuète». Enfin, j’ai pensé à nos compatriotes de la diaspora qui vivent dans des États lointains, francophones ou non, et restent en contact avec leur famille par internet. Ils peuvent apprécier de retrouver dans ce petit ouvrage un peu de la saveur de leur île d’origine.

Parlez-nous du travail sur le choix des mots que l’on trouve dans le livre...

En revoyant mes chroniques, j’ai d’abord éliminé toutes celles qui étaient justifiées le jour où je les ai présentées à la radio, mais qui sont sans intérêt aujourd’hui. J’ai aussi laissé de côté des mots (ou parfois des expressions) typiques de Maurice qui sont inconnus ailleurs, mais dont le sens se devine très facilement. J’ai également écarté les termes qu’on interdit aux enfants de répéter. Ceux-là, personne n’a besoin de moi pour les connaître ! Finalement, j’ai gardé des mots qu’on rencontre assez souvent et qui ne demandent pas d’explication trop compliquée.

**D’autres idées d’écriture après celui-ci **?

Puisque vous me posez la question, je vais y réfléchir, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Et j’attends aussi de savoir comment va être accueilli mon premier livre.

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