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Compensation salariale : les syndicats sortent les chiffres !

1 décembre 2025

Les syndicalistes Jane Ragooo, Atma Shantoo et Radhakrishna Sadien espèrent un montant adéquat....

C’est l’une des grandes attentes en cette fin d’année. La première réunion tripartite autour de la compensation salariale a eu lieu le mercredi 26 novembre, avec plusieurs réactions et aussi des chiffres avancés par les représentants des travailleurs. C’est ce dernier aspect qui nous intéresse, avec plusieurs syndicalistes qui analysent leurs chiffres proposés.

On attend pour le moment. Le mercredi 26 novembre a vu la tenue de la première réunion tripartite (réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat) pour débattre de la compensation salariale. On a compris que plusieurs chiffres avaient été avancés lors de cette réunion où était présent le ministre du Travail Reza Uteem.

À l’issue de la rencontre, il a déclaré que le taux final de cette compensation sera aligné sur le taux d’inflation, estimé actuellement à 3,7% selon Statistics Mauritius. Un chiffre très réfuté par les syndicalistes, qui affirment que ce chiffre ne reflète en rien le coût de la vie actuel. Autre chiffre dont le Conseil des ministres a pris note ce vendredi 28 novembre : les dépenses mensuelles moyennes des ménages, estimées à Rs 43 400 en 2024, devraient passer à Rs 45 000 en 2025.

Du côté de Business Mauritius, le COO Pradeep Dursun s'est adressé aux médias après la rencontre tripartite pour exprimer des inquiétudes. «C’est un sentiment d’appréhension et de vigilance qui nous anime. Nous avons écouté les demandes venant des syndicats et nous ne sommes pas surpris par les demandes. Nous avons aussi avancé des chiffres (…) au niveau du privé et des entreprises, et allons, à la lumière de ceux avancés, retravailler sur les coûts.» Pradeep Dursun a aussi précisé que l’impact d’une compensation salariale varie selon les secteurs : risque de perte d’emplois, perturbation du cash flow, etc.

«Ça ne suffit pas»

Justement, les chiffres avancés par les syndicats varient également. Avant la réunion tripartite de mercredi dernier, beaucoup disaient déjà que la compensation devait être de plus de Rs 1 000. Toutefois, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) préconise une compensation de Rs 855 pour tous les travailleurs, même ceux touchant plus de Rs 50 000, en prenant en compte que 70% des travailleurs mauriciens perçoivent un salaire proche du minimum, avec des dépenses mensuelles qui arriveront jusqu’à environ Rs 45 000 pour les ménages en décembre 2025, et prenant aussi en compte l’impact qu’une compensation pourrait avoir pour les PME. Jane Ragoo de la Confédération nous en dit plus : «C’est un chiffre que nous avançons pour tous, car tout le monde est touché par la perte du pouvoir, incluant ceux qui touchent au-delà de Rs 50 000 et qui n’ont pas eu de compensation l’année dernière.»

Autre chiffre avancé par la Fédération des travailleurs unis (FTU) cette fois : Rs 1 900. Son président Atma Shanto explique : «Le taux d’inflation ne reflète pas la réalité, et notre chiffre calculé reflète une dure réalité, que ce soit pour les travailleurs en général, les pêcheurs, les orphelins, les veuves. Il est devenu très difficile pour beaucoup de finir le mois et plusieurs se retrouvent à faire des achats sélectifs. D’un autre côté, les cas de vols sont en hausse ; des personnes volent des légumes et souvent des produits de première nécessité.»  

Par contre, Radhakrishna Sadien de la State Employees Federation préfère n’avancer aucun chiffre : «Ce serait bête si on arrive à un bon chiffre pour la compensation salariale, mais que les commerçants montent les prix en même temps. Ce sera retour à la case de départ pour les consommateurs. Je pense que chaque compensation salariale doit s’accompagner d’une série d’autres mesures. Par exemple, il faudrait un contrôle encore plus strict des prix dans les commerces, avec une protection des consommateurs qui passe aussi par la qualité des produits sur les rayons. Ce qui équivaut à d’autres contrôles comme celui du taux de pesticides et autres utilisé pour les légumes et les fruits, par exemple. C’est toute une structure et des mesures à mettre en place comme il faut donc, car offrir juste la compensation ne suffit pas.» 

À l’heure où nous mettions sous presse, une nouvelle réunion tripartite était prévue cette semaine en présence du Premier ministre et ministre des Finances Navin Ramgoolam.

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