Entre soulagement, fierté et opportunités

Les résultats du School Certificate ont été proclamés durant la semaine écoulée. Le pourcentage de réussite atteint 72,65%. Au total, 12 527 élèves, dont 6 909 filles et 5 618 garçons, s'étaient présentés aux examens, les filles obtenant de meilleurs résultats que les garçons. Le taux de réussite des filles est de 74,57 %, tandis que celui des garçons est de 70,29 %. Le taux de réussite global pour les examens de 2024 à Maurice est de 73,25%, légèrement inférieur au taux de 74,0% enregistré en 2023. À Rodrigues, le taux de réussite a chuté à 64,21%, contre 69,24% l'année précédente. Les résultats de cette année se distinguent par un assouplissement des critères, permettant désormais aux élèves ayant obtenu trois credits – au lieu de cinq auparavant – d'accéder au Grade 12.

«S'il n'y avait pas cette nouvelle mesure visant à permettre à des étudiants de Form V de poursuivre leurs études secondaires avec trois credits au lieu des cinq requis auparavant, beaucoup comme moi auraient dû redoubler...» C’est avec un grand soulagement que Stegane Ravina, 17 ans, étudiant au Beekrumsingh Ramlallah State Secondary School, plus connu comme SSS Mapou, a pris connaissance de ses résultats de School Certificate (SC), proclamés ce jeudi 16 janvier. Il a obtenu 4 credits en Physics, Computer Studies, English et Design & Technology et avec la nouvelle mesure, il explore, la possibilité de poursuivre le secondaire avec en ligne de mire le Higher School Certificate (HSC).

«La possibilité de passer en Grade 12 avec minimum trois credits est pour moi une grande chance. J’ai des amis qui n’ont pu atteindre les cinq credits et qui ont aussi eu entre trois et quatre credits. Ce sont des bosseurs. Ils ont travaillé dur, mais n’ont pu hélas, comme moi, atteindre les cinq credits. Maintenant, on a l’opportunité de pouvoir continuer. Cette mesure nous permettra de bosser encore plus dur pour améliorer nos résultats», souligne l’adolescent qui étudie en ce moment les différentes possibilités qui s’offrent à lui en termes de combinaisons de matières pour faire son HSC.

«Je ne m'attendais pas à atteindre ce niveau. Pour moi, pouvoir compléter mon secondaire avec un certificat est important pour que je puisse me construire après professionnellement. Ça ouvre de nombreuses portes vers l'indépendance. Mes parents m'ont bien encadré et m'ont encouragé à persévérer. Zot inn dir mwa ki mo bizin manz ar li, ki mo ena potansiel me ki mo bizin donn depenne. Mes enseignants, ma grande sœur et ma grande cousine m’ont aussi encouragé et ont cru en moi. Elles sont mes modèles et je voulais suivre leurs pas et avancer comme elles. J’ai fait de mon mieux et je suis content», lâche le jeune homme en ayant maintenant les yeux rivés sur les prochaines étapes qui l’attendent.

Comme annoncé par le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, la nouvelle mesure autour des trois credits s’inscrit dans une volonté d’offrir la possibilité à plus de jeunes d’accéder au HSC.Diversement commentée, cette décision, a expliqué le ministre de l’Éducation, ne fera pas baisser le niveau académique, mais vise surtout à offrir une seconde chance aux élèves en question. Ceux qui sont concernés par cette mesure pourront ainsi poursuivre leur scolarité au niveau du Grade 12, en optant pour les matières dans lesquelles ils ont réussi.

«Une bonne initiative»

Marie Corally Shania Pyaneeandee, 17 ans, étudiante au GMD Atchia State College, qui a eu 8 unités aux examens du SC, ne trouve rien à redire par rapport à la mesure des trois credits. «Ça donne des opportunités à des élèves de continuer leur scolarité. Ils peuvent améliorer leurs résultats par la suite», nous dit la jeune habitante de Cité La Cure qui savoure sa réussite. «Je suis contente des résultats. Il a été question de beaucoup de travail. Mes parents et mes enseignants m'ont bien soutenu. La Form V, c’est un passeport pour pouvoir poursuivre le HSC. C’est une grande étape pour moi. Il y avait un enjeu et je suis heureuse d’avoir pu passer cette étape. Réussir ses études, c’est assurer son futur, professionnellement parlant. Dans le monde actuel, c’est important d’avoir un bagage académique», ajoute la jeune étudiante.

Pour Bradley Lebon, étudiant au collège du Saint-Esprit, qui a eu 22 unités, le critère des trois credits n'est pas quelque chose de négatif. «Je trouve que c'est une bonne initiative pour donner aux élèves la chance de poursuivre leurs études s’ils le souhaitent et comme une possibilité de s’améliorer», nous dit le jeune homme qui se dit satisfait de ses résultats. «La Form V a été une étape assez challenging, surtout au début de l’année, car avec des sujets tels que Art & Design et Economics, je devais bien répartir mon temps et améliorer mon système de révision. La Form V est, pour moi, un feu vert pour ce qui m’attend. Je suis assez satisfait de mes résultats et de faire la fierté de mes parents. Ils sont, en effet, reconnaisants de mes efforts et du travail accompli», nous confie cet habitant de Quatre-Bornes qui ne compte pas chômer durant ses deux dernières années de collège. «Je pense que les qualités comme la discipline et la persévérance pourront m’aider grandement à obtenir mes objectifs voulus», précise Bradley, très concentré sur son avenir.

Deepika Purahoo, 17 ans, étudiante au Lorette de Quatre-Bornes, est aussi consciente de la somme de travail qui l’attend, son SC maintenant en poche. «Le travail assidu commence depuis la Form IV (Grade 10). Ce fut une longue préparation continuelle avec les cours, les leçons particulières et le travail personnel. La tension a toujours été là depuis le début de mon parcours, mais après tout, j’étais dans le même état d’esprit que la plupart des étudiants du SC. C’est exactement à 10h25 (mon chiffre porte-bonheur) que j’ai log in pour consulter mes résultats. J’étais en compagnie de ma maman et de mon papa. J’étais sereine, confiante et mon mindset était positif, toutefois il y avait un moment de crainte que je ne voulais pas faire transparaître. Le regard braqué sur l’écran de mon laptop, je n’ai pas pu retenir mes émotions. C’était un grand ouf de soulagement et un moment de pur bonheur en voyant mes résultats. Je suis une étudiante qui a opté pour la filière scientifique et qui s’est aussi hasardée à prendre un neuvième sujet. Déjà la combinaison choisie était tough et je me suis vu attribuer un A+ pour le neuvième sujet. Bref si on le veut, on le peut», raconte l’adolescente en racontant ce jeudi pas comme les autres.

Et concernant la nouvelle mesure des trois credits pour permettre à des élèves de poursuivre leur HSC, elle trouve aussi que c'est une opportunité à saisir. «De la façon dont je vois les choses, je trouve que c’est une chance en or à saisir. De ce fait, il ne faut pas limiter les opportunités de quiconque, mais plutôt lui offrir davantage, car nous sommes tous égaux et on a tous droit à l’éducation, c’est un besoin fondamental. Je ne dis pas que cela doit être pris comme excuse par les étudiants pour faire le minimum, mais plutôt de considérer cela comme une opportunité pour pouvoir avancer. Cette décision prise par le ministère ne doit pas tomber dans le vide, car ce système a comme vision une jeunesse instruite pour un lendemain plus prometteur. Comme Kaya l’a si bien dit : "Samem nou sime lalimyer"», conclut Deepika Purahoo, pleine d’espoir...