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Arrestation de deux suspects dans l’affaire Dilan Eléonore | Elvis Eléonore : «Je vais continuer à lutter pour la connaître la vérité»

25 mars 2019

Les parents du jeune homme n’ont cessé de se battre pour faire avancer l’enquête autour de sa mort suspecte.

Elvis Eléonore avait vu juste depuis le début et il a lutté de toutes ses forces pour que la vérité éclate. Son fils Dilan a bien été agressé mortellement en novembre 2017 à Madagascar. Et plus d’un an après, le 18 mars, la brigade criminelle de Tananarive a arrêté deux suspects dans le cadre de cette affaire : deux Mauriciens qui travaillent pour une compagnie textile basée dans la Grande Île. Provisoirement accusés d’assassinat, ils nient être impliqués dans cette histoire. Ils ont passé une nuit en cellule policière avant d’être relâchés sous caution lors de leur comparution en cour. Ils doivent à nouveau se présenter devant la justice malgache, ce mercredi 27 mars.

 

Pour la famille de Dilan Eléonore, le combat continue. «Je vais continuer à lutter pour connaître la vérité. C’est une deuxième bataille que nous remportons depuis le début de cette affaire. Ma quête de justice n’est pas terminée. Je vais me battre jusqu’au bout», martèle Elvis Eléonore, le père du jeune homme.

 

L’affaire a été relancée il y a quelque temps quand la famille de Dilan Eléonore a eu vent de l’existence d’un rapport médico-légal établi par un médecin basé au Bureau municipal d’hygiène d’Antsirabe. Il avait examiné la dépouille du jeune homme au lendemain du drame et avait déduit qu’il était mort d’un traumatisme crânien grave. Les proches ont alors fait pression sur la brigade criminelle de Tananarive, qui a finalement arrêté pour le moment deux suspects dans cette affaire.

 

Dilan Eléonore, 23 ans, avait été retrouvé mort à Antsirabe, le 24 novembre 2017. Il était allé rendre visite à sa mère qui travaille là-bas dans le secteur textile. Les autorités malgaches avaient d’abord déclaré que Dilan Eléonore était mort dans un accident. Mais aucune autopsie n’avait été pratiquée et, plus intrigant encore, la cause du décès sur le certificat officiel était une maladie non transmissible. Les parents du jeune homme, se doutant qu’il y a anguille sous roche, se sont alors lancés dans un combat pour que la vérité triomphe. Ils ont commencé par faire une demande d’exhumation pour que la dépouille de leur fils soit autopsiée.

 

L’autopsie a été pratiquée par le Dr Boolell, ancien médecin légiste, en présence du Dr Gungadin, et a indiqué que le jeune homme avait succombé à un coup violent à la tête. Il y avait également d’autres blessures sur son corps. «Les résultats de l’autopsie nous ont permis de remporter une première bataille. Ils ont établi que mon fils était mort à la suite d’une agression mortelle», souligne Elvis Eléonore.

 

Le 25 mai 2018, l’affaire prend une nouvelle tournure lorsqu’elle fait l’objet d’une Private Notice Question à l’Assemblée nationale. L’Attorney General Maneesh Gobin déclare alors qu’une équipe du Central Criminal Investigation Department mauricien s’était rendue à Tananarive pour rencontrer leurs homologues malgaches. Le but était d’échanger un maximum d’informations sur le décès de Dilan Eléonore. Selon Maneesh Gobin toujours, trois personnes avaient alors déjà été interrogées par la police malgache dans le cadre de cette affaire. Mais il n’y avait eu aucune arrestation.

 

Elvis Eléonore avait, lui, fourni une liste de cinq suspects potentiels aux enquêteurs. D’ailleurs, les noms des deux personnes récemment arrêtées par la police malgache figurent sur cette liste. Il s’agit d’un Factory Manager travaillant pour le même groupe textile qu’eux et de l’ex-directeur d’un autre groupe textile. Ainsi qu’un autre Mauricien qui serait rentré au pays après les faits.

 

Ces cinq personnes étaient en compagnie de Dilan Eléonore dans la nuit du drame. Ils s’étaient rendus tous ensemble dans une boîte de nuit. Après la mort de son fils, un fait troublant avait attiré l’attention d’Elvis Eléonore. «L’une de ces personnes avait insisté pour que la dépouille de mon fils soit rapatriée. Elle avait également refusé une autopsie. Le plus troublant est qu’elle s’opposait aussi à ce que j’ouvre le cercueil lorsque la dépouille de mon fils est arrivée à Maurice», confie Elvis qui poursuit sa quête de vérité avec le soutien de ses avocats, les frères Jamsheed et Assad Peeroo.

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