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Brutalités policières alléguées : Indignées, deux familles de détenus réclament justice

La police a procédé à l’arrestation de Damer Wasley et Brian Jacques, le 11 septembre.

Les proches de Damer Wasley et de Brian Jacques, âgés de 24 et 37 ans respectivement et détenus par la police depuis le 11 septembre, sollicitent l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Ils affirment que ces deux hommes auraient été roués de coups par des éléments de la Criminal Investigation Division (CID) dans le but de les forcer à avouer des vols qu’ils n’auraient pas commis. L’un des détenus, Damer Wasley a été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jeetoo suite à une perforation aux poumons causée par une arme tranchante alors qu’il était sous la responsabilité des forces de l’ordre. Son père exige des explications.

Il aurait pu y rester mais se remet heureusement de ses graves blessures. Damer Wasley, 24 ans, a pu quitter l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jeetoo, où il était admis depuis le mercredi 18 septembre. Cela après avoir subi une perforation aux poumons causée par une arme tranchante alors qu’il était incarcéré. Son père Allan Wasley indique qu’il a été transféré en salle de soins. «On est soulagé car il se porte mieux», souligne son frère Nigel Wasley en rentrant de l’hôpital Jeetoo, le vendredi 20 septembre. Dans la matinée, il est également intervenu à ce sujet dans l’émission Enquête en direct, sur les ondes de Radio One.
Fait marquant : au moment de son agression, Damer était sous la responsabilité de la police puisqu’il avait été arrêté huit jours plus tôt. Allan Wasley et son fils aîné Nigel ont porté plainte à l’IPCC, le 19 septembre, pour que toute la lumière soit faite sur cet incident. Ils ont retenu les services de Me Veda Baloomoody. C’est d’ailleurs son associé, l’avocat Vijay Runghen, parti aux nouvelles, qui a pu transmettre les informations sur l’amélioration de l’état de santé du détenu.

 

Dans leur plainte, les Wasley, père et fils, dénoncent les brutalités policières dont Damer aurait été victime. Par ailleurs, bien que Francine, l’épouse du second détenu, Brian Jacques, indique que ce denier va bien. Cependant, cette habitante de La Valette, à Bambous, a également porté plainte à l’IPCC, le jeudi 19 septembre. «Ou zis ena pou get so figir pou kone linn gagn move bate ek bann la polis la», martèle-t-elle. «Nou dakor zot inn deza fer erer dan zot lavi me li pa enn rezon pu ki la polis batt zot koumsa», fustige Nigel.

 

C’est le mercredi 11 septembre que Damer Wasley et Brian Jacques ont été arrêtés. Les deux hommes déjà fichés à la police pour un délit similaire étaient soupçonnés d’être impliqués dans une affaire de vol. Dans le cas précédent, Damer avait été condamné à une amende alors que Brian a bénéficié d’une liberté conditionnelle en attendant l’ouverture de son procès. Arrêté en premier, Brian aurait dénoncé son complice. Lors de leur arrestation, les deux hommes n’auraient pas nié les faits. Ils auraient d’ailleurs conduit les policiers jusqu’à un terrain en friche où était planqué le butin de leur larcin.

 

Or, la situation aurait vite dégénéré devant l’insistance des limiers de la CID à leur faire avouer d’autres cas de vol qu’ils n’auraient pas commis. Nigel Wasley témoigne : «Les policiers ne nous avaient pas dit où Damer était détenu. Ce n’est que le lendemain que nous avons appris qu’il se trouvait au poste de police de Rose-Hill. Il m’a présenté ses excuses pour avoir commis un cas de vol. J’ai constaté qu’il avait des bleus au visage et qu’il éprouvait également des difficultés à marcher. Damer m’a demandé de lui trouver un avocat et m’a révélé que les policiers de la CID l’avaient brutalisé pour pran sarz de deux autres affaires de vol.» Nigel recommande alors à son frère de faire une déclaration en cour lors de sa comparution, le 12 septembre, et de se plaindre de brutalité policière.

 

«Difficultés à marcher»

 

Mais Damer n’aurait pas pu le faire. «Mon père et moi avons voulu assister à sa comparution devant le tribunal de Bambous le lendemain, mais des policiers en civil nous ont interdit l’accès à la salle. Mon père a cependant pu parler à Damer lorsque ce dernier s’est rendu aux toilettes. Il éprouvait toujours des difficultés à marcher et les bleus au visage étaient toujours présents. Damer était sous escorte policière et hésitait à nous parler. Il nous a simplement dit "tou korek".» Ils apprennent par la suite que Damer faisait le va-et-vient entre le poste de police de Rose-Hill et celui de Petite-Rivière

 

Allan avance qu’il a toutefois reçu un appel de son fils peu après. Ce dernier lui a fait comprendre qu’il a été brutalisé, qu’il a des douleurs atroces au ventre et à la tête et qu’il se rend à l’hôpital pour y recevoir des soins. «Nou pann resi kone si linn ale lopital vremem sa zour la selma. Nou pa finn gagn so nouvel ditou apre sa», confie Allan. Ce n’est que le mercredi 18 septembre qu’ils apprennent d’un voisin que Damer est hospitalisé à l’hôpital Jeetoo. «Nou finn aprann ki li dan ICU et ena sink ka vol kont li», racontent-ils. Sur place, père et fils tombent des nues : «Linn gagn pike dan so poumon. Nou anvi kone kouma so poumon inn perfore alor ki li ti ek la polis», s’interroge Nigel. C’est la raison pour laquelle son père et lui ont porté plainte à l’IPCC. Ils martèlent que Damer a été brutalisé par des policiers.

 

Pour sa part, l’épouse de Brian Jaques, Francine, a également déposé une plainte pour les mêmes raisons. «So figir ti mari anfle kan li ti pass la cour. Ek so labouss linn dir mwa linn gagn bate ek la polis. Li pa ti pe kapav marse li osi kan li ti vinn la kour», affirme Francine. Brian est détenu au poste de police de Stanley. Selon son épouse, Brian se serait confié ainsi :  «Li dir mwa linn gagn menas. Bann la polis la inn dir li zot pou vinn aret mwa ek mo tifi 16 an osi», allègue-t-elle.

 

Une source à l’IPCC explique que l’affaire est prise «très au sérieux». Ce qui s’est passé est considéré comme «très grave». Dans le cadre de l’enquête qui a été rapidement initiée, des enquêteurs ont déjà recueilli la version de Damer à l’hôpital. Son avocat Veda Baloomoody va, pour sa part, insister pour visionner les caméras de surveillance des postes de police où son client est passé, «dans un souci de transparence» étant donné que la police a «un devoir de protection» en matière de droits humains. Le service de presse de la police n’a pas souhaité faire de commentaires afin de ne pas perturber l’enquête en cours au niveau de l’IPCC.