• Football - Matchs internationaux : chalo India*
  • Kelly Douce, 41 ans, tabassé à mort à cause d’une dette impayée - sa mère Antoinette : «Li pa ti merit enn lamor koumsa»
  • Concert au Casela - Mario Ramsamy : «Venez pour un moment de partage et de communion»
  • 160 ans après la mort du bienheureux Père Laval : pour un pèlerinage tout en prière
  • Art of Living : Gurudev Sri Sri Ravi Shankar en visite à Maurice
  • «Concert spirituel» de Jocelyn Grégoire : passion et division
  • Le gouvernement en mode opération-séduction : entre applaudissements, craintes et interrogations
  • Le fils du tiktokeur Feroz Karamuth, Zaffar (24 ans), décède d’un œdème cérébral aigu - Ses parents : «Toultan nou ti gard lespwar ki li sorti dan kitsoz ki pa bizin»
  • Deux toxicomanes en réinsertion meurent tragiquement : les centres de désintoxication «marrons» au coeur de la polémique
  • Sohil Choytooa, 21 ans, fait une sortie de route mortelle à Isidore-Rose - Son père Ajay : «Ti pou kapav sap lavi mo garson si lapolis ti less nou koste ek so loto sa swar-la»

Enquête judiciaire au tribunal de Souillac - Le sergent Tapsee : «Pravin Kanakiah ne présentait aucun signe de détresse»

Tout laisse penser que ce fonctionnaire a rendu l’âme après avoir reçu un violent coup à la nuque.

L’audition du sergent de police qui affirme avoir aperçu Pravin Kanakiah à Roche-qui-Pleure alors qu’il faisait son jogging s’est poursuivie devant la magistrate Ameerah Dhunoo. Cette dernière préside l’enquête judiciaire pour faire la lumière sur le troublant décès de ce fonctionnaire. Cette séance a également été riche en révélations.

Il est catégorique. Le sergent de police Tapsee a affirmé en cour qu’il n’y avait rien de suspect dans le comportement de Pravin Kanakiah lorsqu’il l’a aperçu aux alentours de 17h30, le 10 décembre 2020, à Roche-qui-Pleure, alors qu’il faisait son jogging. «Pravin Kanakiah ne présentait aucun signe de détresse», a-t-il déclaré lors de la dernière séance des travaux de l’enquête judiciaire sur le troublant décès de ce Procurement Officer au tribunal de Souillac durant la semaine écoulée.

 

Selon les dires de ce policier affecté au poste de police de Chemin-Grenier, l’habitant de Plaine-Magnien n’avait pas de sac à dos sur lui à ce moment-là. Il précise que l'homme, qui portait un pantalon et une chemise noirs, était seul et semblait admirer la nature. Il était, à en croire le policier, dans un «normal state» et n'avait aucune blessure visible à ce moment-là. Le sergent Tapsee a déclaré avoir appris le lendemain, soit le 11 décembre 2020, que la National Coast Guard avait découvert un cadavre dans cette région de Souillac. Il a su qu'il s’agissait de l’homme qu’il avait vu la veille lorsqu’un collègue lui a envoyé une photo du cadavre via WhatsApp. L’homme en question était Pravin Kanakiah, un fonctionnaire porté disparu depuis la veille. Il a alors informé son Station Commander au poste de police de Chemin-Grenier. Ce dernier lui a conseillé de consigner un statement. C’est ce qu’il a fait le 12 décembre au poste de police de Souillac.

 

Interrogé par Me Damodarsingh Bissessur, représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), le policier a expliqué qu’il a également participé à un exercice de reconstitution des faits organisé par les hommes du SP Goorah de la Major Crime Investigation Team (South) le 16 septembre 2021. Le sergent a fait d’autres révélations de taille lors de son contre-interrogatoire par Rama Valayden, porte-parole de l'équipe d'avocats Avengers qui représente les intérêts de la famille Kanakiah depuis le début de cette affaire.

 

Photo

 

Valayden a d’abord voulu savoir à quelle heure le sergent Tapsee a reçu la photo de la dépouille de Pravin Kanakiah sur son portable et aussi connaître des détails concernant ladite photo. Il lui a répondu que c’était aux alentours de 12 heures. C’était une photo prise à l’hôpital de Souillac. L’avocat lui a, par la suite, dit qu'il devait savoir, en tant que policier, que c’est une offense de partager des photos sur les réseaux sociaux. Le policier a alors répliqué que l’identité de la victime n’était pas connue à ce moment-là. Pressé de question par Rama Valayden, le sergent Tapsee a ensuite déclaré que le portable sur lequel il avait reçu la photo de la dépouille de Pravin Kanakiah s’est perdu lors d’une randonnée à Piton de la Petite-Rivière-Noire. Il n’a toutefois pas rapporté la perte de son cellulaire à la police, ni n'a demandé à récupérer le même numéro de portable car il avait, dit-il, un problème de réseaux chez lui avec cet opérateur de téléphonie mobile.

 

Les autres questions de Valayden étaient axées sur ce que le policier a vu à Roche-qui-Pleure. Le sergent Tapsee a expliqué qu’il avait vu Pravin Kanakiah à une distance d’environ 25 mètres, dans un «normal state», et qu'il a regardé vers la gauche à un moment, en direction de la mer, pour éviter son regard. Selon le policier toujours, tous les boutons de la chemise du fonctionnaire étaient attachés.

 

Torse nu

 

Rama Valayden a alors lancé une boutade en direction du sergent Tapsee en lui disant qu’il a eu le temps de regarder tous ces détails entre 10 à 15 secondes. Il lui a aussi demandé s’il s’était retourné pour observer à nouveau Pravin Kanakiah après. Il a répondu par la négative. La police a retrouvé la dépouille de cet habitant de Plaine-Magnien, à Roche-qui-Pleure, le 11 décembre 2020. Il portait un pantalon avec une ceinture défaite. Il était torse nu et n’avait qu’une seule chaussure au pied.

 

Son épouse Reshmee avait signalé sa disparition au poste de police de Moka la veille. Dans son rapport d’autopsie, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a attribué le décès à une «traumatic sub arachnoid haemorrhage». Intriguée par cette disparition et la découverte macabre, l’épouse du défunt a, par la suite, demandé une contre-autopsie. Le Dr Satish Boolell a également conclu à une hémorragie. Tout laisse croire que le fonctionnaire a rendu l’âme après avoir reçu un violent coup à la nuque.

 

La famille de Pravin Kanakiah rejette toujours la thèse du suicide avancée par la police. Les proches de cet homme bénéficient du soutien des Avengers qui évoquent, eux, un acte criminel. Ils militent tous pour que la vérité éclate. L’audition du sergent Tapsee se poursuivra le 11 décembre.