Publicité
Par Elodie Dalloo
3 avril 2019 03:53
Il était surveillé de près par les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). Il y a un peu moins d’un an, une fouille faite à son domicile à la rue Gersigny, à Riambel, Surinam, n’avait rien donné. Mais ce lundi 25 mars, la brigade antidrogue n’a pas quitté sa maison bredouille. Ce jour-là, Veeren Rungen, 45 ans, dont l’épouse a accouché de quadruplés il y a tout juste un mois, a été appréhendé. Une certaine quantité de drogue synthétique a été saisie à son domicile, ainsi qu’une somme de Rs 13 000, soupçonnée de provenir du trafic de drogue. Il a comparu devant le tribunal sous une accusation provisoire de trafic de drogue le mardi 26 mars et a été reconduit en cellule la police ayant objecté à sa remise en liberté. Sa prochaine comparution en cour est prévue pour le 16 avril.
Depuis son arrestation, Devina Bhoyjonauth, sa compagne de 22 ans, est dépassée. Elle a beau réfléchir mais elle ne comprend pas comment l’homme qui partage sa vie depuis un bon moment a pu se retrouver impliqué dans une telle affaire. Pourtant, elle dit être consciente qu’il n’est pas un enfant de chœur. «Il a certes déjà eu des problèmes avec la justice. L’an dernier, il s’était retrouvé impliqué dans une histoire d’agression», dit-elle. «Mais depuis que nous avons fait connaissance, il n’a jamais eu de problèmes lié à la drogue.» Elle estime qu’«il s’agit d’un coup monté. De nombreuses personnes sont jalouses parce que nous avons reçu une certaine somme d’argent de l’État mais mon époux est innocent. Il a toujours gagné sa vie honnêtement en travaillant comme chauffeur de taxi marron ou maçon.» Elle allègue même que le quadragénaire aurait été tabassé par la police le jour de son arrestion.
Depuis, Devina Bhoyjonauth ne sait plus à quel saint se vouer. Et pour cause, c’est son compagnon qui la véhiculait à chacun de ses déplacements et se chargeait de toutes les démarches à entamer. «Vu que j’ai accouché par césarienne, ma plaie me fait toujours souffrir. Mais je n’ai d’autre choix que de prendre l’autobus pour aller voir mes enfants à l’hôpital. Mo mem misie, mo mem madam aster, mo pe bizin fer tou…» Avant d’ajouter que «je ne travaille pas. C’est mon époux qui subvient à mes besoins. Le jour de son arrestation, la police a saisi notre argent parce qu’elle estimait qu’il provenait du trafic de drogue», dit-elle. Mais elle affirme que la police a saisi la pension que touchent ses quadruplés.
Publicité